Nouvelle tendance parisienne, due au manque de place : se débarrasser de ses bouquins… À l’unité, pas de problème : laisser sur banc, d’un quai de métro par exemple, ou n’importe où… Dès qu’il s’agit vraiment de déstocker, on pense bouquinistes, pour revendre ou tout simplement, donner. « Zuzu », qui vient de s’installer rue de Metz, juste en retrait des portes Saint-Martin et Saint-Denis, y a songé : elle achète (peu, pas vraiment cher), mais surtout reçoit et revend (pas vraiment cher non plus) toutes sortes de livres, CD, &c.

J’ai beaucoup revendu de livres et d’albums de BD, certains – la plupart – achetés, d’autres reçus en service de presse, d’auteurs ou de maisons d’éditions. À Paris, j’allais donc chez Gibert Jeune, d’abord sur les Grands Boulevards, ensuite au Boul’ Mich’, que je remontais jusqu’à Gibert Joseph. Les deux maisons sont les plus gros acheteurs de la capitale.
Pour les livres en anglais, je poussais jusqu’à Shakespeare & Co, près de Notre-Dame, davantage pour me délester que pour faire une affaire (souvent, un carton plein ne me rapportait que de quoi m’offrir un demi de bière, quand même en terrasse…).

Et puis, là, finalement, je donne. Pas les ouvrages, romans, essais, dédicacés, mais beaucoup d’autres choses, anciennes, récentes, &c.

Comment donner ? Bien sûr, à la sauvette… Ou à des amis, rencontres, &c. Ce qui va de soi. Quelques bars sympa du quartier de la Porte Saint-Martin laissent traîner des livres, d’autres présentent une vraie bibliothèque, d’autres encore en font plutôt un décor. Je pense par exemple au Tambour, rue Montmartre, au Whispers Bar (endroit sympathique, rue Saint-Martin, dont je vous entretiendrai).

L’idéal, bien sûr, ce serait d’avoir recours à l’un des divers sites permettant d’échanger des livres. Cela permet d’en céder, sans pour autant se sentir tenté d’en recevoir. Dans cette catégorie, vous avez par exemple le site BigLib (biglib.fr). Vous en trouverez d’autres. Il y aurait aussi RecycLivre. L’ennui, c’est qu’il faut dresser un inventaire, &c.

À proximité de mon domicile, il y a, dans le bas de la rue d’Hauteville (métro Bonne-Nouvelle), un sympathique papetier qui accepte des dons et revend fort peu cher (voire redonne). Mais il dispose de fort peu de place et je l’ai déjà submergé.
Mais je découvre aussi, toujours rue d’Hauteville, mais un peu plus haut (au 30, soit entre les rues d’Enghien et des Petites-Écuries), l’une des deux librairies solidaires parisiennes de l’association Oxfam. L’ennui, c’est qu’elle ne reprend que des livres en vraiment bon état.

C’est un peu d’ailleurs le cas de la plupart des bouquineries associatives. Le site de la Ville de Paris en recense la plupart, celles d’Oxfam (en fait, trois), d’Emmaus (trois aussi), celle de Bibliothèques sans frontières  (au Comptoir général, quai de Jemmapes) ; il y a aussi la Fondation des Ophelins apprentis d’Auteuil, le Secours populaire, et j’imagine encore, comme en province, des hôpitaux ou cliniques. Voyez la page de la mairie de Paris « Ne jetez pas vos livres ».

L’ennui, c’est qu’à moins d’être vraiment motivé, c’est qu’il faut un peu s’organiser (la Librairie solidaire du 30, rue d’Hauteville, n’est ouverte que certains jours, certaines heures).

Finalement, enfin, pour moi, qui suis quasi riverain, autant aller déverser mes livres en anglais et français chez Zuzu. Elle dispose d’un sous-sol, elle fera le tri, revendra le revendable, donnera, dans son relationnel, ce qui n’est pas vraiment revendable mais peu intéresser.
Elle achètera aussi si, vraiment, cela en vaut le risque ou vous redirigera (vers les Gibert, d’autres plus confidentiels).

Zuzubooks, c’est situé rue de Metz, entre le café du Faubourg (Saint-Denis) et la banque de l’autre coin (avec le bd de Strasbourg), et le cadre est aussi sympathique que la bouquiniste (enfin, si elle n’est pas trop assaillie, débordée). C’est ouvert du mardi au dimanche, de 11 à 20 heures. Pratique. Avant, c’était un disquaire qui vendait aussi des instruments de musiques (plutôt turcs ou du Levant). D’où l’enseigne subsistante « Yana Music » (ou quelque chose du genre, j’ai oublié).

Évidemment, Zuzubooks est sur Facebook. Il y a un peu de tout dans son local, dont évidemment, des livres de cuisine, des livres pour enfants, en sus des romans, essais, voire « manuels » (scolaires, universitaires).
Et puis, si, vraiment, vraiment, le choix ne vous satisfaisait pas, à deux pas ou presque, vous trouverez l’ancienne L’Équipement de la pensée (devenue, hélas, car j’adulais l’ancienne enseigne, le troisième Mona Lisait parisien, si ce n’est cela, tout va bien), et l’un des deux Gibert Jeune.
Zuzu vous indiquera d’autres librairies du quartier au besoin.