Paris-Londres : en bus, à petit budget, avec Megabus

C’était sans doute un prix d’appel bidon, a stunt, mais bon… Paris-Londres (et bientôt Boulogne) ou Paris-Bruxelles en Megabus pour tout juste une livre sterling, n’y croyez pas trop et si cela aurait pu durer, cela ne durera pas. Mais pour dix ou 15 £ (moins de 40 € A-R), ce nouveau concurrent d’EuroLines a fait fléchir les prix sur ces destinations.

Avez-vous remarqué le nouveau prix d’appel d’Eurolines vers Londres (à partir de neuf euros) ou Bruxelles (9 € au mieux) alors que Paris-Bordeaux reste à 28 € ? Ne cherchez pas, ce tarif éphémère (sans aucun doute) répond à la publicité de la nouvelle liaison Londres-Paris-Bruxelles par Megabus, la filiale de Stagecoach : « Paris for a pound ». Un peu plus de 1,20 euros pour un aller simple entre Paris et Londres, c’est trop beau pour durer. En fait, sur megabus.com, selon les dates, entre Paris et Londres, vous vous en tirez pour environ dix à 15 £ selon les dates.
À peine apparue, la publicité pour ce prix totalement cassé a disparu du site.
Mais, quand même, les tarifs restent très attractifs.

Bus couchettes ?

Aux États-Unis, au Canada, Stagecoach est désormais aussi célèbre que naguère les fameux bus Greyhound (popularisés par les routards et maints road movies). Sa filiale britannique, qui dessert de très nombreuses villes, lance Megabus sur de nouvelles lignes Boulogne-Paris depuis Londres (et retour) ou entre les deux capitales et Bruxelles ou Amsterdam.

 

Un avantage (qui sera peut-être rattrapé rapidement) sur Eurolines : les liaisons wifi qui vous font passer le temps à consulter vos courriels ou des sites Internet. Autre avantage, pour celles et ceux habitant l’ouest parisien, le départ de Paris se fait porte Maillot (Eurolines conservant son terminal de Bagnolet, au nord-est).

Depuis ce 16 avril, il y aura deux liaisons par jour (du mardi au vendredi, une seule le samedi ou le lundi, and Sunday closed) sur un Megabus entre Londres et Paris, à des heures tout à fait convenables. Il en sera de même entre Paris et Amsterdam, via Bruxelles. Entre Londres et Paris, vous embarquerez à bord d’un ferry (soit depuis Calais, soit depuis Boulogne).

Pour le moment, le site n’utilise que l’anglais (sauf pour les destinations canadiennes), mais une version localisée en français est promise pour cet été.

De plus, la mise en service d’un bus-couchettes est envisagée dans un proche avenir. On pourra bénéficier de tables pliantes (pour croquer un morceau ou jouer aux cartes) puis de couchettes. Le bus-couchettes n’est certes pas de la qualité de l’Orient-Express, mais je me souviens ainsi avoir couvert Reims-Florence, et c’était tout à fait supportable (alors que, par exemple, Paris-Bucarest sans couchette, en bus, équivaut à une quasi-épreuve…).

Le tarif le plus fort entre Paris et Londres grimpe pour le moment à 40 £, tandis que, sur Eurolines, hors promotion exceptionnelle, les prix varient entre env. 70 et 90 euros (donc, au plus fort, un peu moins du double). Dans les deux cas, c’est bien moins cher que l’Eurostar (sauf promos vraiment d’exception, mais on trouve à moins de 90 € aller simple jusqu’à fin avril).

Extension possible ?

Les Britanniques sont toujours friands d’Espagne et d’Italie et si tout marche bien pour Megabus, une extension de service, en bus-couchettes, sera sans doute envisagée. Pour le moment, l’avantage de Stagecoach, c’est de pouvoir aller en Écosse par la même compagnie. Et quand on sait le prix des trajets en train au Royaume-Uni… ce n’est pas négligeable. Comptez environ le tiers du prix du trajet en train si vous optez pour le bus (Megabus a aussi des services ferroviaires vers le Yorkshire).

Le « concurrent » d’EuroLines et de Megabus en Grande-Bretagne est National Express (qui dessert aussi les aéroports du Grand Londres). Sur les destinations européennes, National Express s’est alliés avec EuroLines.

Divers pays européens ont de très bons services de bus inter-cités. En Espagne par exemple, les gares routières et les ferroviaires sont généralement adjacentes ou presque, et cela vaut la peine de comparer les tarifs. Mon dernier Valladolid-Madrid m’a fait préférer le bus, et je m’en félicite (économie, jolis paysages, pas d’inconfort).

Petite restriction sur les Megabus, les bagages. Vous avez droit d’embarquer une valise ou un sac de 20 kg max. (et bien sûr un petit sac ou une simple mallette). Contrairement à d’autres compagnies dont les bus tractent une remorque (et peuvent vous faire payer plus cher pour une valise supplémentaire), les autocars Megabus sont réservés à ceux qui voyagent « léger » (enfin, pour moi, embarquer plus de cinq à huit kilos, ce n’est plus voyager léger).

Le bus, c’est souvent assez pénible, au-delà de trois-quatre heures de trajet, mais ce n’est pas (trop) cher, moins polluant que l’avion, et pour aller à Londres ou Bruxelles-Amsterdam, cela reste convenable. Espérons que la concurrence entre Megabus et EuroLines se maintiendra et que les deux compagnies n’aligneront pas leurs tarifs par le haut. Pour le moment, autant saisir l’occasion, elle ne perdurera pas à ces prix de lancement et de nouvelle concurrence. 

 

 

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

7 réflexions sur « Paris-Londres : en bus, à petit budget, avec Megabus »

  1. [b]Comment ! le « monopole » de la « seuneuceufeu » est de plus en plus battu en brèche et la gauche ne réagit pas ? serait-ce que certaines doctrines « tomberaient » ?[/b]

  2. Ben, le train coûte beaucoup plus cher de fait (entretien et autres dépenses).
    S’il n’était pas subventionné en France, on paierait beaucoup plus cher, Zelectron.
    Et ce n’est pas l’ouverture du marché qui fera fortement baisser les prix des tickets.
    Mais peut-être que dégraisser tous les polytechniciens et tous les cadres commerciaux de la SNCF ne pourrait pas nuire à la rentabilité.

  3. [b]Ces subventions sont malhonnêtes et bien sûr qu’on sait tout ça et que dire des études, des chargés de mission, des personnels administratifs et ceux qui sont là parce qu’ils sont copains de… Quant au renforcement de cette hydre par les nombreux investissements en TGV, ce n’est pas demain la veille qu’on va pouvoir la mettre au pas (à la raison?), je n’oublie pas les retraites basées sur l’échelon supérieur … (200 à 300 000 pensionnés avec l’aide du régime général ?)[/b]

  4. [quote][i][b]… (Eurolines conservant son terminal de Bagnolet, au nord-est)…[/b][/i][/quote]
    Il me semble que [b]Eurolines[/b] a aussi sa gare routière à La Défense.

  5. En tout cas, le service fonctionne avec, comme pour la concurrence, généralement une demi-heure de retard à l’arrivée.

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