Un bouquet de roses déposé à tes pieds,

Au coin d’une rue, ombres chinoises d’été

Se façonnant sur les murs ternis par le temps,

Je me rappelle encore nos rires d’enfants.

 

Les genoux écorchés à l’orée du vieux bois,

Ta petite voix s’écartant si loin déjà

Après avoir lâché déjà ta froide main,

En cette soirée où tu perdis ton chemin.

 

Quelques pièces de monnaie au fond de tes poches

Entre les morceaux de tissu qui s’effilochent,

Un petit écu sur les yeux pour le passeur

Qui, dit-on, te conduira auprès de l’ailleurs.

 

Ta petite vie s’est éteinte ce soir-là

Sur un faible fond de lumière tout là-bas,

Parfois la nuit, je me lève et te cherche encore,

Et n’attendrai toujours que toi, morte, au-dehors.


© Terhi Schram (texte inédit) – 2010.