A partir d’aujourd’hui et jusqu’à jeudi va se tenir une session de travail sur les nouvelles mesures du projet de loi de finances 2012. Ces séances se dérouleront à l’assemblée nationale.
On peut s’attendre à ce que de nombreuses mesures du précédent quinquennat soient remises en cause ou même supprimées lors de cette session. Je pense là à une très probable suppression des exonérations de charges sur les heures supplémentaires ou à l’abrogation de la TVA sociale. Ce n’est pas tout, le gouvernement Ayrault va accentuer sa différence de politique budgétaire en demandant une contribution "exceptionnelle" aux contribuables assujettis à l’ISF mais surtout par une hausse généralisée des impôts notamment dans le domaine des donations et des successions. A noter d’autres mesures comme la taxation des stocks pétroliers ou la (symbolique?) baisse de 30% du salaire du Président de la république.
Notons que la suppression des exonérations de charges sur les heures supplémentaires ne concernera pas les entreprises de moins de 20 salariés.
On s’attend à ce que le gouvernement Ayrault cherche le compromis entre justice sociale (comme par exemple le maintien des exonérations de charges sur les heures supplémentaires des entreprises de moins de 20 salariés ou une taxation sur les plus riches) mais de nombreuses mesures ressemblent à s’y méprendre à la mise en place d’un budget de "rigueur".
Avec une croissance révisée à la baisse (0,3%), le projet de loi annonce une hausse d’impôts de 7 milliards d’euros et un gel de 1,5 milliard d’euros des dépenses. Le gouvernement veut limiter au maximum la progression des dépenses publiques pendant les prochaines années.
Quand la droite évoque l’austérité et la rigueur du projet de loi qui va être proposé aux français la gauche répond, par la voix du ministre de l’économie Pierre Moscovici qu’il s’agit là de "sérieux e de cohérence".
On peut constater plus globalement que la volonté de justice sociale et économique prônée par le Président M.Hollande et son chef de gouvernement M.Ayrault depuis la prise de pouvoir va être prise en tenaille par une croissance aléatoire plutôt prévue à la baisse et l’obligation de rigueur concernant les dépenses et dettes de l’Etat.
A droite, on critique cette politique gouvernementale où l’on ne voit que de la "hausse d’impôts" et regrette que ce gouvernement détruise tout ce qui a été mis en place au niveau de l’économie avant. Les ténors de l’UMP se disent "inquiets" quand à l’avenir du Pays.
Dans les faits, le projet de loi annoncé ressemble bien à un plan de rigueur avec un budget serré. Il va falloir que le gouvernement Ayrault trouve l’équilibre entre ce qui a été promis par le Président M.Hollande et la rigueur recommandée pour soutenir l’économie du pays.
Jeudi soir, nous en saurons plus sur la politique budgétaire du gouvernement Ayrault et nous pourrons juger si la "cohérence" toujours mise en avant par ce gouvernement reste d’actualité car les défis à venir pour notre pays sont grands et la marge de manoeuvre très restreinte.