En ce début de Troisième millénaire, l’Histoire de l’Humanité semble amorcer une nouvelle ère, et chacun percevant l’imminence d’un changement radical dans notre monde, se questionne et s’interroge sur notre devenir commun.
Au-delà de la Crise actuelle qui remet en cause le système économique mondial, qui questionne l’économie devenue centrale dans nos sociétés, nos contemporains s’interrogent sur le futur proche. Nous avons vécu la fin ou mort des grandes idéologies après un siècle qui a connu le Pire, mais au cours duquel la globalisation s’est définitivement achevée. Certains parlent de fin de l’Histoire avec l’avènement de la démocratie libérale comme aboutissement d’un projet initié voilà des siècles, d’autres se questionnent sur la dérive possible de nos sociétés vers un Nouvel Ordre Mondial, dont les contours diffèrent autant que la perception que l’on en a, d’autres encore annoncent l’imminence d’une fin du Monde, sous la forme d’une apocalypse dont on se sait si elle sera Chaos ou Révélation.
Quoiqu’il en soit, notre monde ne produit plus d’utopie globale à l’ère de la loi du Marché, les leçons du Passé comme le désir d’imaginer ou d’inventer l’avenir semblent devenus obsolètes, seule demeure cette idéologie du Présent et de l’Immédiat, de l’Evidence et de l’Apparence qui enlève peu à peu toute humanité à notre monde, un monde où les individus ne recherchent plus que leur confort, s’accrochent à leurs certitudes, et ont peur autant de l’Autre que du Doute.
Partant de ce constat, j’invite le lecteur à un bref voyage en Occident, afin de susciter, par une analyse succincte et personnelle, le débat sur des questions essentielles dans ce moment que chacun ressent comme particulier sans savoir pourquoi…
En 1863, Dostoïevski achevait la rédaction de ses Notes d’hiver par des impressions d’été , après un séjour à Paris et Londres, où se tenait en 1862 la troisième Exposition Universelle, lui l’écrivain russe et orthodoxe, était venu chercher l’inspiration pour un nouveau roman dans cet Ouest de toutes les révolutions : Renaissance, Réforme, Lumières, Révolution Industrielle, Révolution Française…dans cet Occident du Progrès et de la Raison, de la Démocratie et des Droits de l’Homme, de la Civilisation…Dans ses notes de voyage, il s’interrogeait sur la signification profonde des Droits de l’Homme et parvenait à cette conclusion, somme toute, étrange, que nous pourrions traduire ainsi : cet aboutissement de la pensée occidentale, des Lumières et de la Raison, que sont les droits de l’Homme coïncident avec l’impératif de chaque individu de se laisser « manger » par le Baal capitaliste.
De ce jour, le grand écrivain russe changea, bouleversé par sa « révélation occidentale » : un monde occidental qu’il concevait comme décidé à changer radicalement le sens de l’existence humaine, un Ouest où l’absolutisme des monarchies renversées fut remplacé par un autre absolutisme : celui de la Marchandise. De ce jour, l’Occident et la Démocratie se résuma pour lui à un « autre monde », un monde qu’il refusait, un monde dominé par le Matériel et l’Individu, un monde sans Dieu, un monde sans hommes.
Que penserait aujourd’hui Dostoïevski s’il parcourait les métropoles de cet Occident, qui pensa la globalisation et l’acheva au XXème siècle ? Reviendrait-il sur ses propos ? Cette Démocratie qui selon lui exacerbait la violence entre les hommes plutôt que de la contenir, cet absolutisme de la Marchandise qui s’imposait aux hommes, cette existence réduite à sacrifier au Baal capitaliste ? Que penserait-il donc de notre Occident ? Le monde a-t-il changé depuis, la promesse des Droits de l’Homme et de la Démocratie a-t-elle su s’accomplir ?
Aidons-le, et pour lui, attelons-nous à quelques Notes d’aujourd’hui sur des impressions d’Hier, ou la réponse d’un « postmoderne » à un génie des siècles passés…
1) Le Palais-Forteresse « Occident » :
Paysage :
Que verrait-il s’il se plaçait à l’extérieur de cet Occident : il aurait sans doute cette vision étrange, semblable à un paysage de l’époque féodale : quelque part sur une colline, une forteresse se dressant, en son sein, un quart de l’Humanité, et tout autour le reste du Monde, soumis ou menacé par la domination et les caprices des « châtelains », de leurs lois, de leurs dogmes, de leurs règles, veillant sur la « campagne Monde » avec leurs chevaliers, en costume ou en armure, toujours prêts à une croisade démocratique, toujours le glaive sorti pour éduquer les « manants ». Dans cette « campagne Monde », les ateliers, les champs, les forêts, les serfs des maîtres de la Forteresse.
A l’intérieur de la Forteresse, le Palais, un espace géographique, regroupant le quart de l’Humanité, vivant selon les normes libérales et capitaliste, dans une sorte de cocon « sécurisé et climatisé » où consumérisme et individualisme sont la norme alors que l’Extérieur est habité par les « exclus », formant l’Humanité d’un arrière-monde, pré-industriel, pré-démocratique, où économie de subsistance et solidarités communautaires régissent la société…
Un espace fermé sur lui-même, avec une dynamique propre, qui ne tend pas à intégrer l’Extérieur pour des raisons « systémiques » et qui refuse d’inclure l’ensemble de l’Humanité dans cet « écosystème confortable » afin de préserver le privilège de certains au détriment des autres, la majorité de l’Humanité.
Entre le palais-forteresse « Occident » et la campagne « Monde », les rapports sont plus dans une dynamique d’exclusion que de domination, une dynamique existe entre ceux de l’Intérieur et de l’Extérieur mais leurs situations réciproques demeurent inconditionnelles.
A l’Intérieur :
Que verrait, notre ami Fedor à l’Intérieur de cet étrange Occident en 2009 ? De l’extérieur, cette forteresse hi-tech et nucléarisée, à l’Intérieur un « palais » ou plutôt un gigantesque parc d’attractions tout dévoué à la Consommation, à l’Individu et à ses désirs immédiats. Un espace ultra-libéral, interactif et ludique à la gloire du Tout-Marché. Une Humanité s’incarnant dans le pouvoir d’achat.
Des hommes et des femmes, en quête perpétuelle de satisfaction immédiate, de sur-jouissance, des clones-consommateurs conditionnés, dès leurs premiers pas, à désirer-consommer, à jouir et à bien-être, mais des individus qui ont oublié que seule l’Expérience de Soi, de l’Autre, du Monde permettent de se trouver.
Une société où « le temps de cerveau disponible » est devenue une marchandise comme une autre, où le Réel disparait derrière les écrans et les images, où le Monde n’est plus qu’un décor pour des somnambules-clients dont les souvenirs, les réflexes sont les mêmes. Où la Conscience collective, où les « masses » adoptent les mêmes grilles de lecture, font les mêmes interprétations, où les comportements deviennent pavloviens et grégaires. Une société de la Pensée-réflexe, d’individus fourmis-perroquets, toute dévouée au Baal ultra-libéral.
2) De la Démocratie et des Droits de l’Homme :
Haine de la Démocratie :
Comment notre voyageur du Temps percevrait-il la relation étrange qu’a l’homo occidentalis postmoderne avec cette Démocratie parée de toutes les vertus et de toutes les excuses ?
D’abord, il constaterait qu’on en a changé le nom, qu’aujourd’hui dans cet Ouest des Lumières, elle s’appelle « démocratie libérale ». Que la promesse démocratique du pouvoir souverain du peuple a progressivement glissé vers un système oligarchique, ayant à sa tête une caste de professionnels de la politique, une caste fonctionnant en vase clos, endogamique, toute dévouée à satisfaire les véritables Maîtres du Palais, la caste des Marchands de Tout et de Rien.
Qu’en est-il du peuple souverain et de son rapport avec la Démocratie ?
Consciemment ou inconsciemment, il lui prête tous les torts, et après la Gloire de la Démocratie, aujourd’hui nous vivons la Haine de la Démocratie : une ère où toutes les valeurs se voient inversées, et où le peuple comme la caste politique prépare l’enterrement de la Démocratie morte-née.
Une haine de la Démocratie, qui si elle se nourrit de la Menace : une menace présumée extérieure, terroriste, obscurantiste, se réalise de l’Intérieur par l’individualisme, le consumérisme, le désirisme, l’égoïsme… l’orientation des médias, le contrôle de l’Information, la manipulation de l’opinion publique.
La pseudo-démocratie libérale vide la Démocratie de tout ce qui la définit en tant que telle : le rêve « démocratique » devient source de tous les maux, la menace « libérale » est occultée. Une menace libérale devenue ultra, et ouvrant le règne d’une Humanité infantile et capricieuse, aux désirs illimités. Où chacun prétend à tous les droits et refuse d’assumer quelque devoir que ce soit. Où la Solidarité s’efface devant l’individualisme jouisseur, où l’Egalité devient scandaleuse, où la compétition économique modèle les conduites humaines, et impose une Humanité où nous ne sommes plus égaux mais concurrents.
De l’Etat-Providence à l’Etat-Décadence
Dans le Décor confortable, où l’homo occidentalis évolue, tout n’est que spectacle, jusque la Politique, où des intermittents carriéristes passent d’un fauteuil à un autre, d’un portefeuille à un autre. Un carnaval pseudo-démocratique, fait de fans et d’idoles, où le citoyen-client vote pour le candidat à la stupidité et la banalité les plus affirmées, pour que rien ne vienne troubler le doux confort du conformisme.
Un Etat, aux mains de peo-politiques, un paysage politique fait de syndicats-partis au service de l’oligarchie libérale et de corporations idéologiques, pour lesquels l’Etat n’est plus que la marque d’un pouvoir négatif voué à la sécurité, à la salubrité, à l’immunité, au contrôle.
Un Etat de droit oligarchique, où le discours politique n’est plus qu’un même et éternel slogan, où par l’inversion logique des causes et des effets apparaît le fond antidémocratique. Un Etat qui légitime l’illimitation capitaliste de la richesse, et stigmatise l’illimité de la richesse humaine.
Les gouvernants n’ont plus de responsabilités alors qu’ils ont tous les pouvoirs, seul le peuple devient responsable alors même qu’il a perdu tout pouvoir objectif.
Une société où l’Etat considère l’Humanité toute entière comme la « classe dangereuse ». La « politique » est morte, vive la « biopolitique » où la seule relation entre Etat et citoyens est le contrôle, un contrôle afin de maintenir pouvoir oligarchique et d’empêcher toute démocratie réelle.
Un Etat qui divise plutôt qu’il ne rassemble, un Etat qui catégorise, fonctionnalise, immunise : le paysage social se parsème alors de « minorités » toutes en quêtes de reconnaissance et de droits particuliers. L’Universel disparaît derrière le Particulier et l’Exception.
Toute contestation n’est plus qu’une revendication particulière : fonctionnaires ou intermittents, religieux ou gays, toute cause minoritaire devient universelle dans le monde magique de la démocratie libérale.
Des Droits de l’Homme, de la Liberté, de la Tolérance et autres mythes et légendes du folklore occidental :
Doistoïevski, voilà plus d’un siècle avait abouti à cette étrange conclusion quant aux Droits de l’Homme : l’impératif pour chacun de se laisser « manger » par le Baal capitaliste. Avait-il vu juste ? Que dirait-il aujourd’hui ? Arriverait-il à la même conclusion, à nouveau ?
Il constaterait que la dynamique d’exclusion entre l’Occident et le reste du Monde trouve sa réciproque au sein même de ce palais-forteresse de la démocratie libérale.
Que des mécaniques d’exclusion intérieures assurent et maintiennent les structures hiérarchiques de ce paradis artificiel, que la démocratie libérale a su créer un système castique voué à se perpétuer. En fait, il verrait que cette mécanique d’exclusion intérieure est la traduction objective de l’escroquerie « démocratie libérale » : toutes les valeurs « symboliques » et « idéologiques » se voient matérialisées dans les faits par leurs opposées, leur négation : des « anti-valeurs ».
Liberté, Egalité, Fraternité ?
Dans ce cocon sécurisé et climatisé qu’est devenu l’Occident depuis Dostoïevski, tout le système se fonde sur une répartition inégale et inéquitable de la richesse ainsi que sa captation par une minorité, qui devient dés lors la contrepartie réelle et manifeste de la Fraternité vantée comme principe fondateur.
L’égalité revendiquée se voit rendue impossible par des structures castiques, dynastiques qui se reproduisent à chaque nouvelle génération. L’égalité énoncée devient inégalité dans les faits.
Quant à la liberté, elle n’est plus que l’ombre d’elle même : rituel collectif de la consultation populaire à échéances données, où le seul choix possible se situe dans les nuances formelles du « bipartisme » cher à la « démocratie libérale », un bipartisme devenu monopartisme du point de vue idéologique ; quant à la liberté d’opinion, elle est orientée, influencée, la liberté d’expression est contrôlée, la liberté d’action criminalisée.
3) la Serre et la Guerre :
L’homo occidentalis nait, vit et prend sa retraite dans ce grand intérieur autosuffisant et auto-satisfait qu’est l’Occident, une serre climatisée et sécurisée par le pouvoir de l’argent, où les certitudes sont aussi douces que le confort, où tout n’est qu’atmosphères artificielles, espaces virtuels dans le Décor géant du meilleur des mondes ultra-libéral.
Contrôle
Dans la Serre Occident, la Sécurité est l’obsession des citoyens-consommateurs, et le Contrôle l’obsession des Maîtres du Palais.
L’homo occidentalis aime le calme et l’ordre, il rêve de piscines privées et de supermarchés ouverts jour et nuit, il veut des jardins carrés, des murs blancs et des sols carrelés. Il aspire à une vie sans bruit, sans risque…sans Vie.
Alors, il réclame toujours plus de sécurité pour le rassurer, des caméras vidéos, des grilles électrifiées, des vigiles, des patrouilles, des check-points,etc…
Une société de contrôle total, où tout le monde se retrouve potentiellement criminel, où tout le monde est sous surveillance, sous observation, sous anti-dépresseurs, où tout n’est plus que portes et passes, codes et cartes sous le regard électronique et anonyme des Maîtres du Palais. Une société qui répond en écho à Aristote disant : « le tyran doit s’efforcer de ne rien ignorer de ce que chacun de ses sujets peut dire ou faire, mais d’avoir ses espions… », « …on oblige ceux qui résident dans la cité à vivre constamment sous le regard du maître et à passer leur temps aux portes du palais».
Les Maîtres de cette serre hi-tech et postmoderne savent tout de ce qui se passe au moment même où cela se passe, l’information est collectée immédiatement et en temps réel, croisée et recoupée. La métaphore du maître tout-puissant embrassant du regard l’ensemble de l’espace social est devenue dans la Serre Occident une réalité. Avec l’assentiment démocratique des citoyens-clones.
L’Autre
Le meilleur des mondes cherche à se vendre, à se répandre mais surtout à se défendre. Le multiculturalisme est le leurre de cette idéologie globale, derrière la tolérance se cache le racisme. Un racisme à distance, un racisme « contrôlé », derrière la tolérance ou le respect du multiculturalisme pour l’Autre et ses différences, rien d’autre que l’éternelle affirmation de la supériorité occidentale. L’Autre ne sera respecté que s’il rêve du meilleur des mondes, alors même que jamais le Palais Occident ne sacrifiera son confort et n’ouvrira ses portes à l’Autre.
Car l’homo occidentalis n’accepte l’Autre que lorsque qu’il n’est plus réellement autre, il s’ouvre à la différence que si elle n’est pas gênante, que si elle ne dérange pas, l’habitant du palais-forteresse déteste toutes formes de harcèlement que ce soit, il veut bien l’autre à condition que celui-ci ne remette aucune de ses certitudes en question.
Il ne veut de l’autre que si l’autre lui ressemble, ainsi va l’existence dans ce meilleur des mondes, où l’individu ne cherche que son reflet chez l’autre, où chacun devient le clone de tous les autres, où la différence est la brèche dans le doux cocon des vérités certifiées conformes.
Et si l’Autre dérange ses certitudes, nuit à son confort matériel ou idéologique, l’habitant de la serre choisit la guerre, car elle n’est après tout que la continuation de la politique par d’autres moyens. Mais jamais la Serre ne connaît la Guerre, la Guerre se fait dehors, chez l’Autre.
4) Conclusion des Notes d’aujourd’hui sur des impressions d’Hier
Après, cette brève escapade au cœur du meilleur des mondes démocrate et libéral, Dostoïevski reviendrait-il sur sa conclusion quant aux Droits de l’Homme, la Démocratie ou l’Occident ? Je laisserai aux lecteurs le choix d’imaginer quel regard le grand génie russe porterait sur notre Occident en 2009.
En conclusion, intéressons-nous à Tocqueville, penseur de la Démocratie, et à un passage de son livre la Démocratie en Amérique, passage intitulé « Quelle espèce de despotisme les nations démocratiques ont à craindre », Tocqueville y écrit que le souverain réduit « chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouverneur est le berger ». Un berger avec des chiens de garde d’une efficacité redoutable aujourd’hui.
La faiblesse de la Démocratie est qu’elle n’est portée par aucune « nécessité historique », qu’elle n’en porte aucune : cela est sa faiblesse mais aussi sa Force, c’est cette force qui effraie les gouvernants, les idéologues des Maîtres du Palais, les «penseurs médiatiques », les producteurs du prêt-à-penser, c’est cette force qui fait naitre la Haine chez « nos maîtres ».
La faiblesse de la Démocratie ne pourra être corrigée que par la volonté de tout citoyen d’aspirer à une société où notre devise verrait sa réalisation dans le Réel : « Liberté Egalité Fraternité ». Peut-être notre société ne sera plus dés lors cette serre douce et confortable mais nous n’en saurons rien si nous sacrifions nos valeurs sur l’autel de Baal.
Merci @JackDaniels, un grand moment de littérature et de politique.
Du style et du fonds, c’est assez rare sur C4N pour le souligner.
Qu’on se le dise : collectez bien les articles à venir de @JackDaniels,
il est peut être notre conscience, le Rousseau 2012 qui vient achever le
Nouveau (Dés)ordre Mondial en lui substituant la Nouvelle Alliance dans le coeur des Hommes Vrais.
Je n’étais que Jean-Baptiste battifolant dans mon Jourdain, il est LE Messie, le Verbe qui engendre.
Le Palais de Carla a résonné aujourd’hui d’étranges bruits souterrains.
Les démons ne dorment plus, la Lumière est entrain de pénétrer les plans inférieurs imposant la Transformation jusque dans les chairs des Morts, pour une Résurrection Ultime… de l’Esprit dans toutes les créatures terrestres.
Je vote + 1.
Ce grand Monsieur @JackDaniels met un peu de tenue dans cette baraque foraine qu’est 4CN !
Bonjour Jack daniels,
Bravo pour cet article, dans lequel vous développez avec brio votre opinion sur la société actuelle, même s’il me semble que cette situation est aussi et surtout liée à un manque de pouvoir politique et à un surcroit de pouvoir des industries en tout genre.
La compagnie de Dostoïevsky est parfaitement agréable. La pensée de Dostoievsky est aussi particulièrement imprégné de christianisme et cela transparait dans l’opinion développée sur l’occident. J’avais goutté avec grand plaisir son livre « Les frêres Karamazof » (orthographe?).
Mais il ne me semble pas que nous parlions de démocratie libérale à tous bouts de champs, bien plutôt de démocratie tout court, ce qui , je veux bien en convenir, fait presque figure de religion aujourd’hui. Ne voit-on pas des intellectuels blamer le manque de démocratie ici et là, sur des critères qui ne sont pas toujours objectifs?
C’est aussi ce qui a aveuglé les partisans de la guerre en Irak, qui voulaient la démocratie sur le sol, convaincus que le peuple irakien apprécierait. Avouons que ce peuple a aussi tiré avantage de la situation actuelle, soyons juste, même si le prix en a été élevé.
Le problème de la démocratie, à mon sens, est qu’elle est aussi maléable, allant vers la satisfaction de ses désirs immédiats
C’est aussi, si je me souviens bien, ce que dit Tocqueville, qu’il faut absolument avoir lu, qui évoquait une certaine vulgarité de la démocratie.
Enfin il me semble que le capitalisme est normalement la possibilité pour tous, à capacité égale, de créer et de profiter d’un travail propre. cela a été un peu dévoyé avec le temps, à travers la puissance des grandes entreprises.
Mais nous pourrions partir dans beaucoup de direction à partir de cette réflexion, j’ai tenu à vous laisser un premier commentaire.
@ bientôt!
« Enfin il me semble que le capitalisme est normalement la possibilité pour tous, à capacité égale, de créer et de profiter d’un travail propre. »
NON, NON ET NON, BLAISE !
le capitalisme s’est l’accumulation de l’argent pour faire de l’argent !
C’EST LA CUPIDITE ORGANISEE , ET LEGALISEE !
C’est contraire au christianisme tel qu’il émane de la Bible !
« L’ amour de l’argent est une racine de tous les maux » Paul de Tarse
CE SYSTEME EST CONDAMNE (pour moi a brève échéance ….repentez-vous !
je le dis en tapant sur mon gong !!!!!
Sacré Vautier!
Mais le sujet n’est pas inintéressant non plus.
Allons plus loin : si les hommes se convertissaient tous, et appliquaient les principes chrétiens, les rêgles seraient totalement inutiles.
quelqu’un aurait faim? Il frapperait à une porte, on lui donnerait à manger. Nous n’aurions plus besoin d’argent, parce que nous serions capable de nous en passer en étant honnête les uns avec les autres, encore qu’une monnaie reste encore le moyen le plus simple.
Dans certains pays très reculés, la monnaie d’échange est le coquillage. L’argent n’a que la valeur qu’on lui donne.
Le premier rôle de l’argent est d’être une monnaie d’échange pour remplacer le troc. C’est plus pratique, mais ce n’est pas une finalité, de fait, cela peut aussi pervertir le système.
Mais l’argent n’est rien d’autre que ce que nous en faisons et aimer l’argent n’est pas obligatoire pour acheter une baguette avec.
allez plus loin vous même ! et répondez à l’appel de Jésus :
« toi, suis-moi ! » repentez-vous , BLAISE .
et je n’ai pas dit : faites pénitence ;
car cela c’est encore une oeuvre de l’orgueil – comme si on pouvait se racheter soi-même – quelle offense au sacrifice de Jésus-Christ !
Merci à jmarc2006, Blaise et Veritas pour vos commentaires sur ce premier article.
J’y ai noté divers « ouvertures » et possibilités de réflexion, je reviendrai donc plus tard afin de continuer ou d’ouvrir le débat, un débat que j’espère constructif tant il me semble que les questions « démocratie », « économie » « politique » voir même « religion » sont essentielles et qu’il appartient aux citoyens de se les réapproprier aujourd’hui.
Merci à vous,
à bientôt…
Cordialement,
Mais que retient-t-on d’un tel article?
Pourquoi utiliser un verbiage si éloigné des basses classes que nous sommes ?
@Libertus: rapidement…
vrebiage, basses classes? je vous remercie de votre commentaire…sur le « verbiage » il me semble que l’emploi d’un vocabulaire usuel ne peut s’assimiler à du verbiage, de la même manière mon article est en « tribune libre », mon discours n’est pas journalistique, je ne rapporte pas une information, j’invite à la réflexion.
Quant aux basses classes, vous optez donc par le « nivellement par le bas » à la manière de nos élites?
Je suis quelque peu déçu de la part de quelqu’un qui dit avoir des lectures diverses et variées…Soit, je vous remercie de votre avis, il demeure constructif, et si j’ose produire un autre article, j’essaierai de travailler sur le côté « verbiage » que vous semblez percevoir.
Merci à vous,
je reviens plus tard pour développer un peu plus mon propos.
Cordialement,
[b]Je découvre :
Un premier article, je vais dire, « ENFIN », après tous les commentaires laissés sous nos « rédactions », ce texte nostalgique, de l’annonce d’un décadence de l’Occident, me donne le cafard…
La description est réaliste, les perspectives sont terrifiantes
Laisse moi croire qu’il reste encore un peu de conscience à ceux qui gouvernent le Monde!!
Même si le spirituel, revient à grands pas….
Signé : une « Piètre débatteuse »[/b]
EPSILON
Jackdaniels je fais référence au meilleur des Mondes, d’Aldous Huxley….roman que vous citez dans votre article.Pour rappel le monde y est réparti en classes alpha, beta, gamma et ..EPSILON (la plus basse des castes)
Si vous appartenez tout comme nous à la plus basse des castes, il faudrait que votre langage soit plus adapté…
@Libertus:
bon, je vous explique, bien que certains m’accuse de duperie par jeu des pseudos et avatars,je signe toujours jackdaniels…Epsilon est bien ma fille, et Epsilon est aussi son prénom…aucun rapport avec Huxley, juste un choix de prénom particulier pour sa progéniture.
Quant à la référence Huxley et son roman « le meilleur des mondes », c’est un choix aussi mais vous pouvez voir que mon propos ne s’engage pas sur les mêmes thématiques qu’Huxley, les questions techniques ou scientifiques ont été laissés de côté…
mon tire est une simple question, à prendre sans référence derrière à Huxley: la question étant notre société (soit plus globalement l’Occident) est-elle le « meilleur des mondes » possible? c’est la question « démocratique »/ »politique » qui m’intéresse en premier lieu..sur Huxley, et sa vision, peut-être y viendrai-je au travers de commentaires ou d’articles…
je vous remercie de votre commentaire…
Cordialement,
@Blaise, je vous remercie pour votre commentaire, et les différentes problèmatiques que vous soulevez, je vais essayer au travers d’un ou plusieurs commentaires de nourrir ce débat que vous avez initié avec ce premier commentaire qui ouvre bien des pistes de réflexion.
D’abord, un petit retour sur notre compagnon de voyage, le grand Dostoievski, mon choix n’a pas été innocent.
Le fait est que si j’ai ciblé la période 1862, et évoqué la troisième Exposition Universelle de Londres, c’est bel et bien parce qu’elle a été importante pour la personne Dostoievski mais aussi pour son œuvre et la « tournure » qu’elle a prise dés lors, votre référence à l’imprégnation chrétienne de son œuvre et au roman « les frères Karamazov » témoigne de cette « révélation » de Dostoievski après son escapade occidentale. Soit…
Qu’ a découvert Dostoievski en 1862 ? Pour cette troisième Exposition Universelle, un architecte spécialisé dans la conception de serres a reconstitué le fameux « Crystal Palace » qui avait impressionné les foules lors de la première Exposition Universelle, cette vision du « palais de cristal » a provoqué un véritable « rejet » de l’Occident chez Dostoievski, cette « serre » symbolisant à elle seule la société occidentale : un immense intérieur auto-suffisant, sophistiqué, protecteur et luxuriant par le biais de la puissance de l’argent devenu le nouveau Roi et Dieu, aprés que l’absolutisme monarchique et le pouvoir de l’Eglise aient été renversés ou amoindri.
L’écrivain russe, plus penseur qu’écrivain, se « convertit » pour ainsi dire, il est presque le premier « altermondialiste » et vit presque un « re-birth » du point de vue religieux. Les romans qu’il écrit dés lors témoignent à eux seuls de ce refus de la « serre occident » où les Droits de l’Homme ne sont qu’un prétexte au sacrifice de l’Homme sur l’autel du Baal capitaliste, tel qu’il l’exprime dans le texte auquel je me réfère.
Soit…sur l’imprégnation chrétienne, elle n’a rien de « théologique », elle tendrait plus à la mystique ou métaphysique, la figure du Christ témoignant avant tout pour lui de la « tragédie humaine », dans le sens où comme le Christ, chaque individu dans cette société se retrouve trompé et condamné, voir même « crucifié » ( à entendre symboliquement). Le Christ pour Dostoievski est à al fois Perfection mais aussi Absurdité dans le sens où sa condition d’homme-dieu parfait se réalise ou coïncide avec l’Absurde de l’Existence. Soit je vous renverrai aux « Frères Karamazov », le questionnement « religieux » de Dostoievski y est énoncé.
Maintenant passons à certaines questions que vous soulevez :
D’un la Démocratie : si j’ai évoqué la « démocratie libérale », ce fut à escient, car à vrai dire c’est bel et bien notre système actuel, en tout cas celui par lequel les élites politiques ou économiques fonctionnent.
La Démocratie en tant que telle n’a jamais existé en Occident ou ailleurs, seule l’illusion démocratique existe, car de fait la Démocratie réelle devrait être directe, ce qui est strictement inenvisageable pour nos élites, qui perdraient le Pouvoir qui leur est cher, voilà pourquoi d’un il existe un « tabou » de la Démocratie afin d’empêcher les « masses » de questionner notre système dit démocratique, mais aussi pourquoi les Droits de l’Homme s’effacent face aux « droits naturels » chers aux libéraux…La nuance entre les deux permet la confusion et empêche l’interrogation.
D’une autre manière, le libéralisme économique a contaminé, si ce n’est éliminé la politique : il dépolitise l’Economie et par ce fait enlève tout contrôle « politique » ou « démocratique » sur ce qui est le cœur même de nos sociétés aujourd’hui, il limite l’Etat à un rôle coercitif ou punitif pour les « masses » un Etat producteur d’Ordre : ordre policier, sécuritaire, « idéologique » ou « religieux », « moral »,etc..seul domaine dans lequel l’Etat ne produit pas d’Ordre : le domaine économique, chasse gardée des élites économiques/financières…
De là, cette dérive sécuritaire de l’Etat, qui n’a plus pour fonction la garantie de la « cohésion sociale » mais celle de l’Ordre, annoncer dés lors le « libéral-fascisme » devient plausible de même que sa possible mutation vers ce que les dits « conspirationnistes » intitulent le NOM…mais ne dérivons pas du sujet.
Sur l’Etat-Ordre, l’Ordre étant une thèmatique centrale du Fascisme, on peut réellement s’interroger sur la « dérive sécuritaire », la production ou maintien de l’Insécurité quand bien même selle sert de tremplin politique aujourd’hui, mais aussi sur ce Contrôle autant politique que social qu’économique, qui limite de plus en plus non seulement les libertés individuelles classiques mais aussi substitue le Conditionnement (idéologique, orientation et de l’opinion et des pratiques consommatoires, anti-culture de masse,etc…) à l’Expérience née de l’Education, de la Rencontre( travail famille, amis, voyages, lectures,etc…), de l’Interrogation, etc…
L’opinion « orientée et influencée » se substitue à la réflexion individuelle, l’opinion étant devenu un « produit » comme un autre, vendu ou proposé par les « spécialistes du prêt-à-penser » qui sont venus remplacés les « philosophes » du Passé, philosophes qui essaient plus de comprendre que de convaincre.
Partant de là, notre société dans son ensemble n’évolue que selon la volonté d’une minorité parmi nous qui n’a absolument aucune « volonté démocratique » la motivant, seul un système oligarchique et dynastique l’intéresse, dans le sens où la « dictature des classes inférieures » par mécanique démocratique du principe majoritaire est son pire cauchemar.
Alors faire accepter la « disparition de la Démocratie » en imposant des modèles de pensées, de conduite, du prêt-à-penser autant que du prêt-à-être,etc…additionné à la manipulation du thème de l’Insécurité (réelle, économique, sociale,etc…) relève du « gouvernement par la Peur »…typique des systèmes autoritaires ou totalitaires…notre société vit déjà un « totalitarisme » redoutable autant qu’il est discret, celui de la « société de contrôle et de surveillance » totale et instantannée…
Voici mon premier commentaire, afin de stimuler le débat …je reviendrai en approfondissant un peu plus tard…veuillez m’en excuser, je suis un peu occupé aujourd’hui…
A bientôt,
Cordialement,
@Chère Sophy :
Merci de votre visite…quant à vos qualités de débatteuse, ne vous enfermez pas dans le qualificatif « piètre », un débat se construit autour des idées non pas des connaissances.
A vrai dire, je ne crois pas à la « décadence de l’Occident », le parallèle avce Rome ne tient pas :
Notre chute ou « décadence » réside dans le progrés « technologique »/ « technique », de fait nous n’allons pas tomber plus bas, mais plus « en avant » dirai-je…Vers une société de plus en plus développée, de plus en plus sophistiquée ou technique, vers des technologies de plus en plus « totales » et « efficaces », vers un Savoir contrôlé mais aussi de plus en plus « totalisant »….Rome a chuté pour des raisons avant tout « écologiques » : c’est économiquement et démographiquement, que l’Empire Romain était arrivé au bout de ses moyens de développement, pas au niveau technique…
Nous « post-modernes » n’arrivons jamais au bout de nos moyens, nous sommes toujours dans une phase de « commencement » et « recommencement », un cycle perpétuel presque, perpétuel et absurde tant il est « déshumanisé », nos moyens « augmentent » au fur et à mesure de notre progrés…
Et en cela, la situation actuelle et ses dérives ne réjouis guère sur l’avenir…
Mais rien n’est perdu, l’Humanité a plus d’un joker…
Cordialement,
Sans Dieu , l’humanité n’ a rien ou du moins elle a ce que lui a donné et lui donne Dieu .
job 4 « Dieu trouve de la folie chez ses anges,
19 Combien plus chez ceux qui habitent des maisons d`argile, Qui tirent leur origine de la poussière, Et qui peuvent être écrasés comme un vermisseau!
Psaumes 22 : 29 Car à l`Éternel appartient le règne: Il domine sur les nations.
Psaumes 46 : 11 Arrêtez, et sachez que je suis Dieu: Je domine sur les nations, je domine sur la terre. –
Esaïe 40 : 17 Toutes les nations sont devant lui comme un rien, Elles ne sont pour lui que néant et vanité.
Michée 4 : 3 Il sera le juge d`un grand nombre de peuples, L`arbitre de nations puissantes, lointaines. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, Et de leurs lances des serpes; Une nation ne tirera plus l`épée contre une autre, Et l`on n`apprendra plus la guerre.
Bonsoir
[img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img]JACKDANIELS,
Oui, dans cette société de consommation on est en train de se perdre.
On perd le contact avec l’autre, on perd même quelque fois pour certaines personnes l’estime de soi.
Comment se retrouver réellement dans ce monde du paraitre.
On essaye même plus de connaitre l’autre.
Un vote Super pour ce très bon article.
Amicalement.
ANDREA.
Magnifique!
Ce « Palais-forteresse de la démocratie libérale » me rappelle un magnifique roman de Silverberg : « Les monades urbaines ».Un roman d’anticipation ou « l’utopie se transforme en dystopie »(Wikipédia).S’il m’était donné d’écrire comme vous le faites Monsieur,j’écrirais des nouvelles ou des romans!Merci pour cet article beau et triste à pleurer!
@achodia: merci sincèrement pour votre commentaire chaleureux et trés flatteur…
sur utopie et dystopie: la plupart des utopies sont condamnées à finir soit morte-nées soit à se réaliser sous forme de dystopie…
car toute utopie est « totalitaire », elle ne peut se réaliser qu’en étant « totale » et/ou globale, elle ne peut se réaliser qu’en s’imposant: car elle ne répond pas une évolution mais à un « programme idéologique ».
Et toute « idéologie » tendra vers le nihilisme auto-destructeur, car elle ne fera toujours que s’affirmer dans ce qui la définit le plus évidemment, elle persèvera dans son « être »…
conséquence, le Réel sera toujours à l’Utopie ce que le Pire est au Meilleur…
Cordialement,
p.s: sur Silverberg, et plus largement la Science-Fiction, notamment celle des années 70 avce les grands Asimov, Dick, etc… anticipe bien souvent d’une manière fine l’évolution de nos sociétés, au-delà d’être accessoire ou « vulgaire », la SF témoigne bien plus sur nos sociétés que tel ou tel essai sociologique ou politique…
Cordialement,
Bravo
Bravo pour ce 1er article de grande qualité ! 🙂
Le meilleur des mondes ,la supériorité de l’occident :
Des bombes au phosphore ont-elles été utilisées lors des combats qui ont opposé lundi dernier l’armée américaine aux talibans dans la province afghane de Farah? C’est la question que se posent des médecins afghans après avoir soigné des blessés présentant des brûlures « inhabituelles ». Nader Nadery, membre de la Commission afghane indépendante des droits de l’Homme, a déclaré que cette organisation enquêtait sur ces blessures et sur les armes utilisées.