Nouveau souffle, un film de Karl Markovics.
Roman Kogler un jeune de 18 ans a purgé la moitié de sa peine et pour bénéficier d’une liberté conditionnelle, il se doit de décrocher un emploi de réinsertion. Emprisonné depuis l’âge de 14 ans pour homicide involontaire, l’adolescent originaire d’un orphelinat traine au milieu d’un environnement glacial, inhospitalier, un usant fardeau de mal être sans le moindre soutien familial ou de quelque autre nature.
Désocialisé, s’apparentant étrangement à un mort vivant, que de multiples opportunités ne peuvent que rebuter, il se trouve enfin séduit par une seule offre sans doute celle dotée du pouvoir de le maintenir invariablement dans cet univers d’enfermement devenu sien : un travail éprouvant dans la morgue de Vienne.
Ainsi coule un morceau de sa jeunesse dans une sordide austérité avec pour décors intérieurs de vie, les sombres couloirs du centre de détention que viennent rythmer implacablement des rituels de contrôle quotidiens des plus humiliants. Les décors extérieurs quant à eux, se résument aux trains, aux quais de gare que quelques affiches publicitaires tranchant avec le néant du personnage peinent lourdement à enjoliver. Un triste chemin.
Et comme pour mieux plomber le moral, des cadavres, des linceuls, des cercueils à profusion. Et des cimetières. Jusqu’au jour où parmi ces êtres inanimés qui peuplent son angoissant quotidien, une certaine Christine Kogler pouvant être sa mère le trouble profondément au point de l‘extirper soudainement de son apathie en le faisant basculer vers l’autre versant de la vie.
Ainsi, pour lever toute ambiguïté, Roman s’empare enfin des rênes de son existence, s’engage dans des investigations en quête de son identité, de son passé sans nom, seuls susceptibles d’éclairer une lanterne éteinte. Dévoiler surtout les raisons de son abandon par sa mère.
Un film très dur sur les conditions de vie d’un détenu tristement façonné par les circonstances si peu favorables qui étaient les siennes lors de son débarquement sur terre. Quelque peu acculé dans sa détresse à vivre quasiment en apnée pour puiser la force nécessaire à la poursuite de son chemin de croix au fond duquel, il ne pouvait que patauger, attendant la lumière d’un nouveau souffle.
A la fin du film, j’ai pensé au président Sarkozy, recandidat à l’élection présidentielle, certainement porteur d’un gène hypertrophié de l’amour du pouvoir… Lui qui accorde une grande part à l’inné pouvant largement supplanter l’acquis dans tout parcours de vie.
La preuve en est qu’il avait préconisé comme méthode de prévention de la délinquance, le dépistage précoce des troubles du comportement dès l’école maternelle ! Y allant de ses argumentations, il avait affirmé «qu’il ya mille deux cent ou mille trois cent jeunes qui se suicident tous les ans en France, ce n’est pas parce que leurs parents s’en s’ont mal occupés, mais parce que génétiquement ils avaient une douleur, une fragilité préalable. Prenez les fumeurs, certains développent un cancer d’autres pas ! Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout la part de l’inné est immense«. Parfois, certaines de nos certitudes méritent tellement d’être revisitées…
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