« Nous leur avons apporté le cynisme d’un monde sans Dieu »

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Le livre de Benoit XVI, "Jésus de Nazareth" sort le 16 avril, date anniversaire du pape, qui fêtera ses 80 ans, en Italie, en Allemagne et en Pologne, ainsi que je l'évoquais récemment dans mon article "Ainsi chacun est libre de me contredire " .

Le livre a été rendu public ce vendredi 13 avril, avec des extraits. Il sera à n'en pas douter très lu dans le monde entier. Pour tous ceux qui ont pu s'y tromper lors du discours de Ratisbonne le pape adresse à nouveau ces plus vives critiques à l'occident en réalité, même si c'est l'Orient qui s'était ému!

Aussi le livre "Jésus de Nazarteh" reprend-il cette critique d'un style de vie…



Et une critique sévère, évoquant l'Afrique, il écrit: "Les peuples africains sont volés. Notre style de vie, l'Histoire dans laquelle nous sommes engagés, les a dépouillés et continue à les dépouiller. Nous les avons blessés spirituellement, car au lieu de leur donner Dieu et d'accueillir ce qui est grand dans leurs traditions, nous leur avons apporté le cynisme d'un monde sans dieu dans lequel seul le pouvoir et le profit comptent; nous avons détruit les critères moraux à tel point que la corruption et la volonté de pouvoir privée de tout scrupule sont devenus évidentes", ou encore "Les populations d'Afrique qui sont saccagées et pillées nous regardent de près… Nous donnons toujours trop peu si nous ne donnons que des choses matérielles."

Le livre évoque bien sûr Jésus et sa vie, en contre des figures présentant Jésus de manière politisée (La théologie de la libération, et on l'a aussi décrit comme le premier baba cool, ou le premier communiste en quelques sortes à d'autres époques), mais aussi de manière romancée, concernant Dan Brown et les livres traitant du sujet, ils sont décrits comme des "livres destructeurs de la figure de Jésus et de la foi, bourrés de résultats supposés sur l'exégèse" , le rapprochant des évangiles. Mais ce n'est pas non plus sans rapport avec l'actualité.

Le pape fustige l'Europe de vivre sans Dieu, ou plutôt sans conscience de Dieu, et pour bien le comprendre, il faut aussi considérer son encyclique, "Deus Caritas Est", Dieu est Amour " Nous déclarons Dieu est mort, ainsi sommes nous aussi Dieu… Mais là où Dieu est considéré comme une chose négligeable, alors ces choses prétendument plus importante échouent. L'expérience du marxisme n'est pas la seule à nous le démontrer."

Le livre ne sortira que dans quelques semaines en France. Cette critique des systèmes économiques et capitalistes est bienvenue, si l'on est pas chrétien, il sera un bon outil pour remettre un peu en cause un système économique dans lequel tout est marchandisée à l'extrème et dans lequel la vraie considération pour les êtres manque parfois un peu, broyés dans le système marchand, leurs voix ne sont pas toujours bien entendues.

A la radio il y a peu, une journaliste du Vatican exprimait les difficultés à décrire le pape dans les dépèches, car si l'on allait voir Jean-Paul II, on vient pour écouter Benoit XVI, ce qui est moins facile à rendre. Il a en tous les cas au moins le mérite de lancer des débats pour le moins actuels.

"Ce livre est le fruit de mes longues recherches intérieures". S'il en fait sortir un premier livre, c'est quà 80 ans, il n'est pas sûr d'avoir assez de temps pour l'écrire en entier. Rappelons que le livre ne fait pas partie du magistère, et qu'en tant que tel, il peut être critiqué, échappant à "l'infaillibilité".{mosimage}