Le suicide d'un détenu de 16 ans lundi dans la maison d'arrêt de Metz, et les mesures annoncées par Rachida  Dati pour tenter une prévention des suicides des jeunes en milieu carcéral, nous remettent à l'esprit plusieurs   faces sombres de notre société et  un triste miroir :

 Prisons indignes et surpeuplées , justice indigente ( presque les derniers en  Europe – 35 ème rang – pour l'effort financier consenti par habitant ) absence de compassion, remèdes inappropriés et inhumains en particulier pour les plus faibles d'entre nous, comme les jeunes mineurs .

 

 

 L'adolescent de 16 ans qui s'est donné la mort lundi dans la prison de Metz, porte à 87 le nombre de détenus qui se sont suicidés depuis le début de l'année. Soit "environ 18% de plus que l'année dernière à la même époque " selon les chiffres de l'OIP. . ( l'observatoire international des prisons )

Les commentaires entendus ici et là et relayés par France-Info, en outre, suite à ces suicides m'ont laissé abasourdi et fait froid dans le dos : Ces jeunes suicidants ne seraient que des manipulateurs faisant un chantage odieux auprès de leurs gardiens pour obtenir des avantages indus, comme un changement de cellule ou une télévision, des cigarettes etc …

Quelle cruauté mentale et aveuglement humain pour porter un tel regard sur ces faits . L' évocation du suicide, traduit la plupart du temps, la plus grande des détresses humaines, même chez ces jeunes qui sont loin d'être des anges . Tout autre considération ne peut-être que marginale .

Que propose la Ministre ?

Leur expliquer les raisons de leur incarcération … Je pensais que ça allait de soit ! ;

Etablir des grilles d'évaluation des risques suicidaires des jeunes :  une mesure très humaine qui va certainement aider les intéressés !

C'est devenu une manie sous l'ère Sarkozy, face à un problème on noircit du papier et on fait des stats ! Je pense qu'il y a un temps pour la réflexion et ensuite pour l'action. C'est vrai  içi comme ailleurs.

Enfin , elle propose une formation du personnel pénitentiaire sur ces questions – bonne chose -, mais elle oublie toute concertation préalable indispensable . Ce qui enlève beaucoup d'intérêt à la démarche … ( on a failli être vraiment positif .. )

Comme si ce cynisme ambiant n'était pas suffisant, d'autres commentateurs, en fausses âmes charitables, mais tout  à fait en phase avec la bienpensance actuelle, préconisent le développement des soins psychiatriques pour faire face à cette souffrance et à cette difficulté sociale que représente la gestion de ces comportements à risques .

L'utilisation des puissantes drogues psychotropes comme les neuroleptiques, si elle peut parfois donner l'illusion d'un confort momentané, annihile en fait les ressources psychiques et cérébrales des utilisateurs, surtout chez les jeunes dont la construction  neuronale et cérébrale n'est pas achevée . Voilà qui nous renvoie à notre statut – la France – d'un des plus gros consommateur de ces drogues du monde développé …

Pour tenter de palier le manque de dialogue généralisé de notre société et son stress permanent, bien souvent par manque d'humanité, ou d'une perte de sens élémentaire de la vie, que ce soit dans la prison ou à l'extérieure .

Ces jeunes sont un révélateur ;  notre lucidité sera douloureuse , mais bien préférable à l'aveuglement destructeur .