Lors de son passage au JT de 20h, Nicolas Sarkozy semblait n’avoir rien perdu de sa superbe malgré son recul dans les sondages. Faisant abstraction de sa décrédibilisation, il a égrené avec l’énergie qu’on lui connaît, toute une série de critiques à l’encontre de son successeur, son alter ego, soi-dit en passant. Populiste dans l’âme, l’ex Rassembleur politique a tiré la sonnette d’alarme face au risque de danger à l’autrichienne qui menace l’Hexagone, conséquence de la disparition du clivage gauche-droite, terreau des extrêmes !

L’ancien président un brin ironique a évoqué le laxisme dont s’est rendu coupable le président Hollande notamment en se laissant presque intimider par « Mme Léonarda » comme par les gens du voyage, bloqueurs d’autoroute ! Et Nuit debout, ses casseurs, ses fossoyeurs de la liberté ! Pas que Finkielkraut , Veronique Genest, BHL pour s’offusquer devant ces squatteurs de la Place de la République « qui n’ont rien dans le cerveau » ! Une détestation d’un mouvement qui fait presque l’unanimité si l’on s’en tient à ce qu’en dit la presse et Sarkozy s’en est donné à coeur joie pour jeter le discrédit sur le gouvernement actuel…Il faut dire que malgré les rallonges de l’état d’urgence, on ne parvient toujours pas à déloger de la Place ces soi-disant détracteurs de la loi travail. D’ailleurs même ceux qui sont interdits de manifestation reviennent parfois à la charge suite à la suspension d’arrêts jugés abusifs par le tribunal administratif : c’est le cas, dit-on, des responsables de l’incendie de la voiture des policiers !

Le partisan de la fermeté, du karcher, n’a paradoxalement pas eu de mots assez durs pour dénoncer le recours au 49-3 qu’il assimile carrément à une tromperie sur le programme du Hollande candidat…Et de marteler en tant que probe son indéniable attachement au respect de la feuille de route émise pendant la campagne. Un Gaulliste expérimenté prompt à s’effaroucher devant tout zigzag Hollandien oubliant que les priorités peuvent évoluer au cours d’un mandat. Oubliant aussi que mandaté par le peuple, le président actuel considère que la foule n’a pas forcément son mot à dire, « elle n’est pas le peuple, elle peut être emportée par des excès, des facilités, des passions »! Venant surtout de celui qui par un tour de passe passe transforme en oui le non de tout un peuple, (pas d’une foule), au projet de traité constitutionnel européen, il est dur de ne pas prendre pour une blague sa critique du passage en force de cette loi controversée.

Le candidat non déclaré nous a livré en définitive quelques idées susceptibles de grossir la boîte à outils de la majorité : peine plancher pour ces délinquants qui s’en prennent aux Forces de l’ordre, sans remise de peine possible ; la prise en charge des dégâts occasionnés par les « Nuit debout »devrait incomber aux organisateurs et non aux contribuables ; la dissolution de ce groupe d’anarchistes.

Avec le regard tout pétillant de fierté, de suffisance, l’ancien président a conclu son propos remerciant Anne-Claire Coudray tout en sollicitant avec humilité une autre invitation, l’occasion pour lui de nous délivrer la suite de ses réflexions. « La fausse modestie est le dernier raffinement de la vanité »…