"Je n'imagine pas trois ans de politique Sarkoziste, à un moment ou à un autre, ça va péter" Olivier Besancenot.

Il y a d'autres articles pour débattre du personnage Besancenot, je vous invite à vous y rendre pour le faire.

Les faits sont ici les suivants : Jamais un président de la République, pas même Miterrand, n'a sucité  tant de haine, de la part d'une partie grandissante de la population.

Ceux d'avant, on les contestaient, ils avaient leurs partisans, leurs opposants, ce qui est normal, dans une République.

Il y a aujourd'hui quelque chose de différent, un président qui n'y met plus la forme, qui annonce ses décisions avec une arrogance inédite :

"J'augmente mon salaire de 140%, et alors ? Je le mérite !"

"Je décrète un bouclier fiscal ? Et alors, les riches y ont bien le droit !"

Il n'est pas le premier président à augmeter son salaire, il est le premier à le faire au grand jour, avec un tel estomac.

Il y a une colère qui monte, et une crise qui n'arrange rien.

Il y a des licenciements qui se multiplient, une précarité qui progresse, autant d'évènements qui viennent grossir les rangs des mécontents, et, plus grave encore, apparaît une catégorie de la population qui n'a plus rien à perdre.

Sarkozyste ou pas (on peut rejetter ces problèmes sur le dos de la crise),  je ne crois pas que l'on puisse contester, aujourd'hui, qu'un cocktail explosif est en train de se former.

D'où une question très simple : le cocktail restera-t-il stable jusqu'en 2012 ?

Du fait que Sarkozy se soit mis en avant, au lieu d'envoyer son premier ministre au charbon. Au lieu d'utiliser, comme de coutume, le fusible prévu dans la constitution, il s'est placé en première ligne.

Résultat : La politique est aujourd'hui associée, non pas à un parti, ni au nom du premier ministre, mais à celui de Nicolas Sarkozy.

Conséquence : Les mécontents n'iront pas au charbon contre le gouvernement, comme il est d'usage, mais contre le président de la République.

Ce que ça change ? Et bien, cette fois-ci, le président ne peut plus se sortir d'une crise politique en changeant de premier ministre, comme d'habitude.

Des crises politiques, tous les présidents en ont eu (Chirac avec le CPE, dernière en date). Je ne vois pas comment Sarkozy, qui, en plus, doit faire face à une crise, pourrait faire exception à la règle.

Ce coup-ci, le fusible ne fonctionnera pas.

Ce coup-ci, ce ne sera pas le premier ministre qui devra partir, mais le président de la République.

Là, peut se poser un autre problème : si le premier ministre peut être destitué facilement, le président ne peut quitter ses fonctions qu'en démissionnant (sauf cas très exceptionnel).

Avec son égo sur-dimensionné, Sarkozy aura-t-il le bon sens de démissionner si la situation politique l'exige ?

Et si il ne l'a pas, qu'adviendra-t-il ?

Jusqu'ici, il n'y a que De Gaulle, qui a eu le réflexe de proposer un référendum pour conditionner son départ.

Sarkozy le fera-t-il ?