Ou comment une faute d’inattention a failli mettre en péril une opération anti-terroriste d’envergure.
Le fautif se nomme Bob Quick. Il est à la tête de la cellule anti-terroriste de la police britannique.
L’affaire dont il a la charge est cruciale : un groupuscule soupçonné proche d’Al Qaida s’apprête à faire exploser une bombe dans un lieu public à Manchester.
Pour contrecarrer ces sombres desseins, Scotland Yard a planifié l’opération « Pathway » qui consiste à neutraliser les suspects jeudi 9 avril à 2 heures du matin. Seulement voilà, entre-temps Bob Quick rend visite à son premier ministre au 10 Downing Street, dossier explicitant les détails de l’opération sous le bras.
C’est à ce moment là qu’il se fait piéger par l’objectif indiscret d’un photographe de Getty Images qui parvient à shooter une note de service sur laquelle apparaissent les noms des officiers impliqués dans le raid ainsi que les adresses précises des points de chute de l’opération.
Et du cliché numérique au vaste Internet, il n’y a qu’une connexion à haut débit que le journaliste franchit avec allégresse avant d’être bloqué par une motion spécifique au Royaume Uni qui permet de retirer des médias toute information préjudiciable à la sécurité nationale.
Mais il est déjà trop tard. Les journaux étrangers ne tombent sous la coupe de cette censure.
L’intervention policière est donc anticipée dans l’urgence la plus totale. Les suspects sont interpellés dans des lieux bondés (université, café) heureusement sans aucune conséquence.
Bob Quick, à l’origine de cette « coquille » monumentale, a remis immédiatement sa démission.
Si des vies n’avaient pas été menacées, ce fait divers aurait constitué un excellent scénario de film dans la plus pure tradition british.