J.J Cale s’en est allé, comme il avait vécu, discrètement, victime d’une crise cardiaque à 74 ans. Vénéré par de nombreux chanteurs célèbres comme Eric Clapton, Mark Knopfler ou notre Francis Cabrel national, il laisse une œuvre peu abondante mais de qualité. C’était un excellent guitariste et ses chansons les plus connues ont souvent été révélées par d’autres : ainsi « Cocaïne » et « After Midnight » font depuis longtemps partie du répertoire d’Eric Clapton, à tel point que beaucoup pensent que c’est « Slow Hand » en personne qui les a écrites. Il faut dire qu’en échange, il doit une grande partie de sa notoriété au fait que Clapton a chanté ses chansons dans le monde entier. On peut même penser que sans Clapton, sa carrière aurait été encore plus discrète. 

En 2006, le grand Eric s’est associé à J.J Cale dans le très bon album de blues « The Road to Escondido » dont Cale écrivit 9 titres sur 12. Cale intervient souvent sur les albums de Clapton (celui-ci l’appelle son « maître ») où il joue régulièrement dans un ou deux titres. Son style de jeu de guitare a été appelé « Tulsa sound » – du nom de sa ville natale – dans lequel il mêle le folk et le blues. Il a toujours refusé le terme de légende qu’on emploie volontiers en parlant de lui. Plus de 50 ans de carrière sans se faire remarquer, il se revendiquait comme un bon artisan de la musique, un guitariste qui ne pouvait pas gagner sa croûte avec sa guitare et qui se voyait donc contraint d’écrire des chansons.

Francis Cabrel ne cache pas son admiration pour J.J Cale qui a écrit la musique de la chanson « Madame n’aime pas » (titre original : « Mama don’t ») sur l’album « des roses et des orties ». Leur façon de chanter est d’ailleurs assez semblable.

C’est un grand artiste modeste qui nous a quittés, il n’a sûrement pas fait la carrière qu’il aurait méritée. S’il ne faut retenir qu’un seul album, je choisirais sans hésiter « Troubadour », un véritable petit bijou. 

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