A l’ère de la mondialisation peut-on parler de choc culturel ou civilisationnel si on met de cote les intérêts économiques et politiques. La notion du culturel semble être au centre de tous les débats et préoccupations, et s’y pencher s’avère être une gymnastique périlleuse surtout pour les classes politiques car ce débat devient alors un élément clé de réussite ou de défaite électoral.

A cet effet et dans un cadre purement interne, la crise des banlieues, qui a lieu en novembre 2005 en France , avait fait l’objet de multiples interprétations. Alain Finkelkrauut et d’autres personnalités n’ont pas manqué de souligner un certain caractère ethnique à cette crise, voire un caractère culturel et identitaire. Qu’en est-il ? La crise économique, conjuguée a d’autres facteurs propre a chaque région, n’est-elle pas le vecteur de cette situation ? La diversité n’a-t-elle pas été de tout temps un élément favorable au développement et à la prospérité. Nos aïeuls ne l’ont -ils pas fait? Si ce n’était pas l’égoïsme de dirigeants de divers bord à la recherche du pouvoir et de l’accaparation des richesses. Rappelez vous l’apport des juifs en Égypte, celui des Phéniciens et Babyloniens sur nombres de contres (architecture médecine) et j’en passe. L’instrumentalisation de la religion et de la politique ne sont-ils pas responsables de cette ingérence quotidienne dans nos vie ? Jadis les grands débats, aussi bien en Europe ou ailleurs, n’ont jamais suscité une si grande adhésion populaire (par exemple: l’identité européenne est devenue un débat commun pour tous). Vouloir parler de mondialisation et faire en sorte de remonter l’un contre l’autre et en cherchant des fois des alliances contre nature pour diviser, voire affaiblir l’adversaire au détriment de l’autre qui, inexorablement, se renforce et cherchera à s’imposer même vis a vis de son protecteur. La mondialisation, dans sa conceptuelle initiale, ne voulait-elle pas dire un village mondial où il n’y aurait pas eu de barrière, comme le veut l’avancée technologique (Internet et les moyens de communications). Samuel Huntington, ou plutôt sa théorie relative au choc des civilisations, refait surface à chaque fois qu’il y a débat sur l’interculturel ou conflit opposant les représentants de différentes religions. Cette vision, qui a soulevé de vives polémiques, a trouvé, néanmoins, un fort écho après les attentats du 11 septembre 2001 auprès de celui qui souscrivait . En 1987, Huntington écrivait que les conflits du futur viendront probablement de l’interaction entre l’arrogance occidentale, l’intolérance islamique et l’affirmation chinoise. Le temps semble lui donner raison sur ce point précis. A cet effet, le 11 septembre 2001 est devenu le talon d’Achilles de ce qu’allaient devenir les conflits au 21e siècle. L’équipe de Bush a largement utilisé les termes de croisade ou de lutte contre l’axe du mal pour mener à bien les invasions afghanes et irakiennes. Si ces conflits ont des raisons idéologiques, actuellement nous savons qu’ils ont été menés pour des impératifs purement économiques. Ceci n’explique-t-il pas les tensions culturelles déjà existantes entre les cultures chrétiennes et musulmanes? Hormis le fait que les groupes terroristes trouvent leurs motivations dans le religieux et le culturel , il n’en demeure pas moins qu’ils sont eux aussi parfois motivés par des facteurs économiques et politiques ( attentats de Madrid, londres, la stabilisation des régimes arabes et l‘accointance avec des réseaux de trafic de drogue). Depuis le 11-09-2001, les choses semblent avoir été inversées. Le religieux, le culturel et les valeurs qui en découlent n’ont jamais été aussi présents dans la compréhension des faits. Huntington voit ainsi dans ces nouveaux conflits les limites de la volonté d’expansion du modèle démocratique américain, limites qui se font sentir de jours en jours en Irak. Le désir américain de balkaniser le Moyen-Orient ne trouve-t-il pas son explication dans sa stratégie mercantile de s’approprier le contrôle du pétrole et de mieux vendre son armement? Sachant que de petits états préfabriqués se livreront à des guerres pour des raisons économiques, politiques, ethniques et autres et où le plus faible fera appel à son Oncle Sam pour le défendre ( diviser pour régner, machiavel semble renaître ).

Mais fort heureusement les plans diaboliques des uns et des autres se trouvent confrontés, sinon mis en échec, par la volonté populaire des leurs .Les échecs de Aznar ,Berlusconi et de Bush ne sont-ils pas les témoins de cette volonté manifeste d’en découdre avec les enjeux politico-économique d’une classe dirigeante politiquement incorrecte ?