Tu t’es cassé.

Deux fois !

J’avais ma part de responsabilité, sans aucun doute. Mais faut-il s’habituer à ce que tout finisse inexorablement dans le bruit, la casse et les regrets ? Que la colère aveugle efface tout ce qui a été ?

Les moments de complicité partagée, toutes ces photos volées ou posées, les moments de vie, ces messages échangés et ceux murmurés. 
Je me souviens. C’était hier.

Je t’ai observé, appris à te connaître pour ne pas passer à côté de toi. Impensable d’être déçue quand c’est moi qui décide que…

Et si de t’avoir tant rêvé, je t’avais idéalisé.

Je te voulais mien, et désirais que nous devenions inséparables.

J’ai provoqué notre rencontre et mon désir s’est transformé en passion dévorante. Plutôt pas mal réussi. Contre toute attente, ça fonctionnait entre nous. Je sais être entreprenante et me montrer persuasive et efficace.

Si on ne vivait pas une passion réciproque, au moins souhaitais-je une idylle mutuelle, un moment inoubliable. Ce « moment » que je voulais le plus long possible. A défaut d’être éternel.

Rien ne dure toujours. Mais je ne voulais pas y penser.

Je me souviens avec nostalgie de certaines explorations qui me mettaient dans des situations parfois confuses, voir inextricables, et tu finissais toujours par me montrer le chemin.

Mais…

Même dans les plus belles histoires il y a un « mais».

C’est arrivé brutalement. Une seconde ; et celle d’après c’était fini.

En y repensant, il y avait bien eu quelques signes avant-coureurs mais je n’avais pas voulu les voir. Je les avais balayés, repoussés, même pas intégrés.

Et pourtant c’est cette culpabilité qui m’a poussé à te reprendre. La culpabilité et ce besoin de toi. Ce besoin viscéral de toi qui avait était de tous les instants, toi qui connaissais déjà tout de toi. Te laisser partir c’était me perdre un peu et le jeu de la reconstruction n’est pas celui où j’excelle le plus.

Ça m’a couté, mais je l’ai fait. Tout comme je me suis fait la promesse de ne plus souffrir. Alors je devais être vigilante et apprendre à te garder près de moi pour éviter d’autres envolées.

Il parait que c’est la première fois qui coûte. Il n’aura pas fallu plus de quatre mois pour que le même scénario se reproduise. Je n’avais rien retenu, rien appris.

S’en était trop. Stop. Je me passerai de toi, je le pouvais. Comme d’autres l’avaient fait avant. Par envie de changement, de nouveautés, par envie, simplement.

J’ai pris mon temps et attendu d’être sûre –mais l’est-on jamais-

Il me fallait te remplacer, pour t’oublier.

Il était différent de toi. ! Il irradiait

Son mode de pensées, ses explorations, sa façon de me guider. Le changement c’est maintenant !

Mais…

et oui, encore ce « mais ». Un truc ne collait pas. Je ne me résignais pas à l’évidence et décidais de nous laisser une chance, de lui laisser une chance. Et de laisser passer du temps. Le temps qui  efface, celui qui arrange. Des jours qui font des semaines qui font des mois, et ce malaise, toujours. Pas besoin de psy de comptoir pour comprendre que j’avais le mal de toi. Douce ingénue, véritable idiote ou juste une fidèle compagne marquée à jamais par le sceau. Celui du fruit défendu.

Je t’ai ressorti du tiroir où je t’avais abandonné. Mes mains ont tremblé et mon corps frémi à la vue de ton écran brisé. Ton regard brillerait de nouveau, je le voulais.

Une heure plus tard -et délestée de 60€- tu étais comme neuf. Revendu sur la toile, le dernier frimeur de chez Sony qui n’a pas réussi à me séduire.