Né en 1972 dans le Sahara algérien, Mokhtar Belmokhtar a très vite été séduit par les armes. En 1991, alors qu’il n’a que 19 ans, il se rend en Afghanistan, pour acquérir une formation et une expérience au combat. Une aventure qui ne mettra pas long ;  puisqu’avec la guerre civile en Algérie, il retourne au pays en 1992, pour combattre aux côtés  du Groupe Islamique Armé (GIA), bien qu’ayant perdu un œil dans les combats en Afghanistan, ce qui lui vaut actuellement l’un de ses surnoms « le borgne ».

L’expérience au GIA ne sera pas elle-aussi longue ; puisque juste quelques temps après,  Mokhtar Belmokhtar crée avec certains membres de ce mouvement un autre groupe cette fois dénommé Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC). Un mouvement islamiste radical qui va très vite faire parler de lui dans le Sahara à travers des prises d’otages et des trafics de tous genres. Par allégeance à Al-Qaïda le mouvement d’Oussama Ben Landen, le GSPC devient dans les années 2000 AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique).  Belmokhtar se verra confier plusieurs Kahtiba (unités combattantes).

En 2003, sous le commandement de Belmokhtar,  AQMI enlève une équipe de 32 touristes occidentaux. Des touristes que leur libération rapportera au  mouvement salafiste plusieurs milliers de dollars. Guerrier habile et d’une cruauté établie, Mokhtar Belmokhtar a plusieurs fois échappé à la mort et  aux arrestations, d’où son autre surnom d’« insaisissable ». Aussi, celui que certains appellent "Mister Marlboro" en raison de son implication dans le trafic de cigarette et de drogue, serait à la tête d’une fortune de plusieurs millions de dollars.

Afin de mieux asseoir son influence dans le sahel, "Mister Marlboro" prendra pour épouses plusieurs femmes originaires du nord Mali. C’est ainsi qu’à l’éclatement des hostilités au Nord Mali en janvier 2012, il s’y rend rapidement avec sa bande, pour profiter de cette aubaine. Selon plusieurs sources dignes de foi, Mokhtar Belmokhtar serait à l’origine de la prise d’otages ce mercredi 16 Février 2013 sur un site gazier de BP à In Amenas, dans l’est de l’Algérie ; un pays pourtant dans lequel il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité, après l’assassinat  par ses hommes en 2007 de   dix gardes frontières algériens.