Le dernier rapport de la Miviludes 2009, disponible ici, lorsqu’il est analysé intelligemment, permet de faire un constat saisissant, à l’opposé des conclusions de Georges Fenech, le Président de la Miviludes.

Alors qu’on savait déjà que malgré le battage médiatique autour de la commission parlementaire « sectes et enfance », l’ensemble des institutions des pouvoirs publics avait témoigné de l’absence absolue de cas de dérives sectaires liés à l’enfance dans notre pays, le rapport 2009 de la Miviludes relance le sujet.


Mais aujourd’hui encore, à la lecture de ce rapport, on se rend compte que dans l’ensemble des pays du monde, le phénomène est inexistant.


La Miviludes fait un tour du monde des problèmes liés aux dérives sectaires concernant des enfants.

Tous les passages en italique sont directement extraits du Rapport de la Miviludes sans aucun changement.


En Europe d’abord.


En Angleterre, la mission commence par rapporter que le mot secte n’est pas employé et qu’on parle de « nouveaux mouvements religieux ». Puis : « Les gouvernements britanniques successifs ont estimé que les instruments juridiques existants suffisaient pour protéger les droits des citoyens face aux mouvements et pratiques comportant des risques de dérives sectaires. » « Le phénomène sectaire a peu d’impact sur la jeunesse au Royaume-Uni. Seuls quelques cas ont été signalés. » »Un « mouvement religieux » pourra dispenser une éducation, un enseignement, aux enfants des adeptes, par ses propres moyens. »


En Autriche, ce sont le groupes chrétiens qui semblent le plus concernés, même si seulement « Plusieurs cas ont été rapportés au Service autrichien », ce qui ne fait pas lourd. Pour des Églises comme la Scientologie, « Les cas portés à la connaissance du Service autrichien » ne concernent que les associations de prévention contre la drogue soutenues par la scientologie, et celles de défense des droits de l’homme soutenues aussi par la scientologie.


En Allemagne « Selon le ministère de la Famille, des Seniors, des Femmes et de la Jeunesse qui coordonne le travail interministériel sur les problématiques liées aux dérives sectaires en Allemagne, le rapport du « Bundes Kriminal Amt » (« BKA ») sur les disparitions de personnes ne contient pas de référence à des phénomènes sectaires qui seraient à l’origine de déplacements illicites d’enfants. »


En République Tchèque, 5 signalements recensés par la Miviludes sur les 20 dernières années.


En Suède « Les dérives sectaires ne constituent d’ailleurs pas véritablement une question politique en Suède. »


Au Danemark, 2 cas en 10 ans.


En Russie, c’est assez spécial. La Mission note que ce sont les groupes religieux orthodoxes qui surveillent les dérives sectaires, mais que « ces dernières semblent cependant souvent confondre hétérodoxie et dérive sectaire, ce dont témoigne un acharnement certain – souvent avec l’appui des autorités – contre des Églises évangéliques ou pentecôtistes qui sont loin d’être systématiquement assimilables à des groupements dangereux. C’est donc avec une certaine prudence qu’il faut prendre en compte les témoignages dont elles peuvent faire état et dont certains se sont – par le passé – révélés fallacieux. » On y apprend aussi que « l’une des spécificités russes tient aussi à l’importance des mouvements « sportifs » à caractère sectaire. » Sont évoqués dans cette catégorie des écoles d’arts martiaux… Pour finir il paraitrait que l’Église de Scientologie est « moins diabolisée en Russie que les Églises évangéliques et pentecôtistes ».


En Ukraine, aucun signalement, aucun problème rapporté par les autorités. On y apprend même que l’on peut y trouver « Narkonon , une organisation fondée par les scientologues, qui dispense des programmes éducatifs contre la toxicomanie dans des établissements d’enseignement secondaire et supérieur, avec les autorisations nécessaires des ministères de l’Éducation, de la Jeunesse et de la Santé, ainsi que le soutien de certaines autorités régionales comme à Kharkiv. »


Au Portugal « ce pays ne recense aucune activité criminelle mettant en cause un mouvement à caractère sectaire. » Pourtant les mêmes mouvements religieux sont présents, et on apprend que « Ainsi, l’« Association des Témoins de Jéhovah » a été officiellement reconnue, le 7 octobre 2009, par les autorités portugaises comme communauté religieuse. Implantée au Portugal depuis 84 années, elle compte selon les estimations entre 50 000 et 100 000 adeptes. Il en est de même de l’« Église de scientologie », communauté religieuse fortement implantée au Portugal. »


Concernant la Hollande : « L’activité des mouvements et pratiques comportant des risques de dérives sectaires n’est pas considérée comme une menace en soi aux Pays-Bas et ne constitue l’objet d’aucune politique publique spécifique. » « Selon le « Conseil de protection de l’enfance » et le ministère de la Justice, le phénomène des dérives sectaires ne fait l’objet d’aucun enregistrement ni signalement particulier dans le secteur de la protection de l’enfance… »


En Grêce : « Il n’y a par ailleurs pas d’incidents récents en la matière concernant des enfants en Grèce. »


En Irlande : «  Les services irlandais compétents dans le domaine des dérives sectaires affectant la jeunesse sont l’Autorité centrale compétente en matière d’enlèvements d’enfants, rattachée au ministère de la Justice, et le cabinet du ministre chargé de l’enfance et de la jeunesse. Ces deux services n’ont pu citer aucune affaire récente de déplacements illicites d’enfants liée aux mouvements à caractère sectaire ou de dérives sectaires concernant les enfants. » Seule l’Eglise Catholique avec les récentes affaires de pédophilie semble poser un problème en Irlande d’après la Miviludes.


A Chypre, quelques cas de problèmes liés à la garde d’enfants rapportés, jamais réglés d’après les appartenances religieuses de l’un ou de l’autre des parents. Pas de problèmes pour les autorités.


Pour la Hongrie : « Les Hongrois considèrent que l’« arsenal juridique ordinaire » permet de prendre en compte toutes les situations, qu’il s’agisse de maltraitance, de refus de soins, d’extorsion ou de détournements de fonds, de fraude fiscale ou de tout autre délit ou crime, quel qu’en soit l’auteur et quel que soit le cadre dans lequel il agit. »


En Roumanie : « De même, les services spécialisés de ces Directions n’ont pas été confrontés à des dérives de caractère sectaire concernant des enfants. »


Pour les polonais : «  Les services compétents en Pologne, notamment les services du Parquet, n’ont relevé aucune affaire récente de dérives sectaires concernant les enfants. »


En Lituanie, aucun signalement. « De plus « La notion française de « dérive sectaire » est également étrangère à l’approche lituanienne des mouvements ou groupements religieux ou assimilés qui tous sont répertoriés au ministère de la Justice. »


Pour l’Estonie : « Si plusieurs mouvements qualifiés de « mouvements religieux » par les autorités sont très présents en Estonie : Témoins de Jéhovah, scientologie, Moon, Krishna et le Falun Gong et si l’on y observe la présence de nombreux enfants aux côtés des adultes, aucun conflit parental concernant le placement d’enfants dans des organisations de ce type n’a été relevé, ni de dérives à caractère sectaire concernant les enfants. »


Pour la Slovénie : « Le Bureau gouvernemental des associations religieuses, compétenten Slovénie pour le contrôle des mouvements à caractère sectaire, enregistre les identités des responsables de ces mouvements, mais ne dispose d’aucune information sur leurs adeptes, qu’il s’agisse de majeurs ou de mineurs. Il n’a eu connaissance d’aucun conflit parental lié au placement d’enfants dans des mouvements à caractère sectaire. Par ailleurs, aucune dérive sectaire au préjudice d’enfants ne leur a été signalée. »


Au Luxembourg, « le ministère de la Justice indique que le Parquet général n’a signalé aucune affaire nationale de déplacement illicite d’enfants en rapport avec des mouvements à caractère sectaire et qu’aucune réflexion particulière n’était actuellement en cours sur la problématique des dérives sectaires affectant des mineurs au niveau du ministère de la Justice. »


En Italie : « Aucune information particulière concernant des dérives sectaires affectant des mineurs n’est à signaler au cours de l’année écoulée, ni du côté du ministère de l’Intérieur, ni de celui du ministère des Affaires sociales. »


Espagne, rien à signaler en matière de dérive sectaire.


Les Biélorusses ? « il ne semble pas que la Biélorussie soit, à ce jour, touchée par le phénomène sectaire tel qu’observé ailleurs. » (Où ?)


En Finlande : « Les différents mouvements ailleurs considérés comme porteurs de risques présents en Finlande, ne semblent pas se signaler par des dérives mettant en cause les enfants ou la jeunesse. »


En Lettonie, en Albanie et à Malte, « les ambassades n’ont pas eu connaissance de disparitions d’enfants, de conflits parentaux concernant le placement d’enfants dans des organisations à caractère sectaire ni de dérives à caractère sectaire concernant les enfants. »


L’Amérique :


Aux États-Unis : « le site Internet du gouvernement américain consacré à la protection de l’enfance ne fait pas état de dangers particuliers liés à la fréquentation de mouvements à caractère sectaire. »


Au Canada : « En 2008, les Services nationaux des enfants disparus (SNED) ont comptabilisé 108 enfants disparus. Les fugueurs représentent 72 % des signalements. Aucun des cas n’a été considéré comme lié à l’activité d’une organisation à caractère sectaire. »


Au Guatemala : « D’après le Ministère public guatémaltèque, il n’y a aucune procédure ancienne ou actuelle engagée à ce titre. »


En Bolivie : « Ni l’« Unité ONG et Cultes » du ministère des Relations extérieures et des Cultes, ni les services du « Défenseur du peuple », ni l’Unicef, ni des ONG locales travaillant avec la jeunesse, n’ont particulièrement connaissance de dérives sectaires affectant la jeunesse dans le pays. »


Au Chili, rien : « Le seul cas grave et avéré appartient à un passé que beaucoup de Chiliens souhaitent oublier, celui de la dictature et de la collusion de celle-ci avec la « Colonia Dignidad ». Il y a 20 ans.


Brésil ?« Le Brésil ne semble pas se sentir concerné par la problématique. »


En Uruguay : « Selon la police, il n’y a pas en Uruguay de problèmes spécifiques de dérives sectaires concernant les mineurs. »


La Colombie n’est pas concernée par le problème : « La Colombie est un pays très majoritairement catholique. Le terme de « secte » y est peu employé et on y parle plus volontiers de « nouvelles religions ». C’est ainsi que l’« Église de scientologie », les « Témoins de Jéhovah » et d’autres mouvements sont installés à Bogota, comme dans les principales villes du pays. »


Au Costa-Rica : « Le Procureur général de la République du Costa Rica indique qu’aucune plainte n’avait été déposée et qu’aucune enquête n’était en cours à l’encontre de groupes pouvant être considérés comme porteurs de risques de dérives sectaires. »


En Equateur, rien à signaler.


Au Nicaragua, pas d’informations concernant des dérives sectaires.


Au Suriname : « l’ambassade n’a pas eu connaissance de déplacements illicites d’enfants, ni de dérives à caractère sectaire concernant les enfants. »


Dans les six États insulaires de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO), Sainte-Lucie, Antigua et Barbuda, Dominique, Grenade, Saint-Kitts et Nevis, Saint-Vincent et Les Grenadines, « il n’y a pas de signalements de dérives sectaires. »


Au Pérou : « l’ambassade n’a pas connaissance de menaces de dérives sectairessur des mineurs. »


En Argentine, « le phénomène sectaire et ses dérives concernant les jeunes ne retiennent l’attention ni des forces de sécurité ni des médias. »


Nous pouvons nous arrêter là.

 

Pour la France, les seuls chiffres avancés par la Miviludes sont le nombre d’enfants qui sont suivent un enseignement à domicile : 13500. Sur ces 13500, la Miviludes dit que1900 ne sont pas inscrits à un centre d’enseignement à distance. Il faut savoir que l’enseignement à domicile est parfaitement légal et protégé, même si l’enfant n’est pas inscrit à un centre d’enseignement à distance, du moment que ses progrès existent. 

 

L’Education Nationale a effectué 1626 contrôles sur ces enfants non scolarisés. Seuls 171 contrôles ont conclu à des résultats "non satisfaisants". Sur ces 171 contrôles, 83 ont effectué un second contrôle. 38 de ceux-là ont été jugés finalement "satisfaisants". Et 45 ont débouché sur une demande de rescolarisation. Aucun n’a été lié à des problèmes de sectes.

 

Il y a actuellement 4 millions d’enfants au sein de l’enseignement primaire. Faites le calcul. Ce sont les chiffres