Testés sans être payés,

une nouvelle forme d’emplois pour chômeurs !

 

Savez-vous que  les entreprises testent gratuitement la capacité des chômeurs, et est-ce légal ? Mais comme on dit avantage acquis reste acquis en droit du travail, et bien l’avantage est de ne pas payer pour les chômeurs qui sont testés par le pôle emploi, cela devient donc un droit. Remarquez, lorsque j’ai commencé à travailler à 18 ans, en tant qu’ajusteur, on nous faisait faire un essai d’une journée préalable à la période d’essais de deux semaines, nous n’y trouvions rien dire, cela fait 63 ans, mais je ne me souviens plus si nous étions payés ? 

Le monde à bien changé, et c’est tant mieux. C’est donc travailler sans être payés, enfin presque. Le problème est que ce n’est pas une journée et qu’il est beaucoup plus difficile maintenant eu égard à l’âge et aux longues périodes de chômage de savoir si une personne est encore apte à travailler.

En 2009, 110.000 chômeurs ont été testés en entreprise par le Pôle emploi, il est vrai qu’il doit y avoir de bons chômeurs encore aptes comme de mauvais chômeurs inaptes et qu’il convient de faire attention avant d’en embaucher. Nous savions qu’il y avait des stages non rémunérés et même des stages que l’on payait, mais pas encore des chômeurs non payés par l’entreprise pendant une semaine sous accord du Pôle emploi, l’information a peu été médiatisée. Pendant ces stages ces chômeurs conservent leurs allocations de chômage et de plus, ils leurs donnent un espoir tout en leur mettant le pied à l’étrier.

En soit l’idée est réfléchie, il vaut mieux quelqu’un adapté au poste que pas du tout. Mais est-ce que le pole emploi vérifie bien si le chômeur satisfaisait ou pas au poste dans le cas ou il est accepté ou rejeté ? Vérifie-t-il s’il est accepté qu’il soit embauché aux conditions de l’accord salarial, et s’il est rejeté pourquoi ? C’est tout le problème, sans contrôle tout est permis, et comme il y a des patrons qui peuvent profiter de l’occasion il faut faire attention, mais sur ce point pas d’informations. Et puis, il faut connaître quels sont les chômeurs testés ? Probablement ceux qui n’ont pas de diplôme ou tout en bas de l’échelle, femme de ménage, caissière, agent de surveillance,… qui passent de petits boulots en petits boulots. Il y a donc deux sortes d’évaluation, celle en milieu de travail préalable au recrutement EMTPR, et celle en milieu de travail EMT. Encore un truc pour faire simple, les syndicats sont perplexes.

Quand un chômeur est sans emploi pendant une année, il est logique de s’assurer de ses capacités à travailler, mais s’il est devenu inapte qu’en fait-ont ? Avec ce système de tests il ne peut trouver du travail, alors qu’il faudrait le prendre en mains pour l’aider, cela couterait moins cher que de payer son chômage ou RSA ou RMI. Sur ce point pas d’information, et c’est bien dommage par ce que ceux qui sont n’ont plus d’allocation finissent rapidement SDF. Nous sommes devenus une machine à éjecter plutôt que d’intégrer.

Le pôle emploi, les radiations, la confession d’une taupe.

CONFESSIONS D’UNE TAUPE Á PÔLE EMPLOI
envoyé par teleTOC. – L’info internationale vidéo.

Le travail préalable au recrutement qu’est-ce que c’est, comme explicité dans le titre c’est une évaluation préalable qui n’implique pas d’embaucher le chômeur, on le met sous son coude au cas où….

La situation est la suivante, une offre d’emploi a été déposée au Pôle emploi, et l’entreprise veut s’assurer que le candidat a toutes les compétences nécessaires, alors le Pôle emploi propose un recrutement en EMTPR. Cela permet de tester un candidat en situation réelle dans l’entreprise qui a fait la demande. La durée de cette évaluation peut aller jusqu’à 40 heures sur 5 jours. Un tuteur, collaborateur de l’entreprise, est chargé de vérifier ses compétences en lui confiant des tâches à réaliser. Le chômeur conserve son statut de demandeur d’emploi et Pôle emploi assure sa protection sociale. Il n’est pas salarié de l’entreprise.

A l’issue de l’évaluation, il peut être décidé de recruter le candidat ou non. Une action de formation préalable au recrutement (AFPR) peut également être proposée, afin d’adapter les compétences du candidat au poste proposé, l’idée est séduisante, mais quand on sait que la formation est une manne pour ceux qui la pratique, et que les abus sont florissants, par ce qu’elle n’apporte pas d’expérience sur le terrain. Le pauvre type malléable à souhaits peu galérer de formation en formation de test en test jusqu’à ce qu’il devienne inapte au travail. La machine à broyer si l’on tombe sur des patrons peu scrupuleux. En 2009 chez pôle emploi on a recensés plus de 80.000 EMTPR. Nous n’avons pas de tests d’évaluation des patrons voyous TEPV, c’est bien dommage.

L’évaluation en milieu de travail, EMT, est une prestation permettant à un demandeur d’emploi de vérifier ses compétences pour un emploi. Une convention d’évaluation est signée en milieu de travail avec Pôle emploi et le demandeur d’emploi. Le demandeur d’emploi est accueillit pour une durée maximale de 80h, et la prestation est rémunérée par Pôle emploi. Le demandeur d’emploi conserve ce statut, il ne devient pas salarié de l’entreprise, et sa couverture sociale est assurée par Pôle emploi. Ce dispositif a concerné 30.000 chômeurs en 2009. Pour les syndicats, les conventions signées avec l’entreprise sont bidons, et n’engagent à rien, ce n’est que du travail gratuit.

En toute honnête, c’est probablement entre les deux, entre ceux qui sont sérieux et ceux qui ne le sont pas profitant des circonstances pour faire faire un travail gratuit c’est toujours bon à prendre, mais ce n’est pas sans résultats même si ce n’est pas parfait, le taux d’embauche serait de 50 % en EMTPR. Que peut faire le Pôle emploi s’il apparaît des abus rien, il n’a aucun moyen d’agir sur l’entreprise qui est maître chez-elle. Ces artifices ne sont finalement que des replâtrages dès lors que le pouvoir appartient au patron. Nous ne sortirons pas de cette spirale si une prise de conscience nationale n’agit pas pour contraindre les entreprises à embaucher par une loi, répressive et incitative, répressive si elle peut embaucher et qu’elle ne le fait pas, et incitative par une aide si elle le fait. C’est aussi le même problème pour les séniors.

Une période d’essai sans être payé

Une période d’essai sans être payé
envoyé par BFM. – L’info video en direct.

   

8 réflexions sur « Testés sans être payés, »

  1. Un résumé simpliste de la situation….
    Voici qui résume bien ces articles. Pourquoi ne pas évoquer les milliers de TPE, et de PETITS patrons qui se battent chaque jour, parfois pour bien moins que le SMIG, pour permettre à leur entreprise de passer le cap de cette crise.
    La société ne se résume pas aux Patrons, riches et gras , et aux employés pauvres et miséreux.
    Bien que le système ne les encourage pas, il y a aussi des patrons pour qui se tromper lors d’une embauche c’est mettre en péril la pérennité de l’entreprise. Des emplois qui ne sont pas « codés » dans le « grand classeur » des codes ROME, dépoussiérer le système archaïque de la nomenclature des métiers serait l’action la plus urgente à faire.
    Mais vous avez raison dans le sens ou il est plus facile parfois de « lever » des fonds avec un montage financier pour plusieurs millions d’euros que d’emprunter 10 000 euros pour assurer ou préserver une embauche.
    Les banques ont mis la planète dans un marasme économique jamais vu, promis de soutenir l’économie pour obtenir de l’aide des états, et tourné jaquette quand il s’est agi de maintenir des emplois ou financer des TPE, sauf, Madame, Monsieur, si vous cautionnez votre emprunt avec vos biens immobiliers personnels…
    Tout n’est pas tout noir ou tout blanc, il n’y a pas que des patrons « profiteurs », n’existe t’ il pas de salariés qui se cachent dans les rayons ou partent 10 mn avant l’heure histoire de dire qu’ils ont « gratté » quelques minutes?
    Vaste débat que celui du patron contre le salarié.

  2. [b]annah[/b] bonjour,

    Oh! Que vous avez raison, l’artisanat représente 80 % du tissu industriel en France, cet article ne s’applique pas aux artisans qui sont pour beaucoup d’anciens ouvriers. Pour eux pas de problème, lorsqu’ils prenne un chômeur, ils le forme.

    Le font de cet article n’est pas contre les patrons mais fait ressortir le fait de possibilités d’abus pour cause de non contraintes sur l’embauche des chômeurs qui sont testés.

    Vous remarquerez que j’approuve ces tests parce qu’ils sont utiles vu l’éventail des chômeurs plus ou moins aptes à reprendre un travail après une longue période d’inactivité.

    Il n’y a pas que des patrons profiteurs c’est bien vrai, mais j’en ai malheureusement rencontrés beaucoup. Ceux là font beaucoup de mal à leur image mais quand on voit les grands salaires de plusieurs centaines de milliers d’euros qu’ils perçoivent et qu’ils refusent l’embauche d’un chômeur, on ne peut ne pas évoquer le conflit entre le patron et l’ouvrier.

    Ce n’est pas l’ouvrier qui en est à l’origine, mais bien ce capitalisme dont on a vu les effets.

    Merci pour votre intervention, elle permet de lancer le débat, ce qu’un article ne peut faire seul.

    Bien à vous,

    Anido

  3. [b]Mais, ne conviendrait-il pas d’interdire de telles pratiques ?
    De plus, je ne pense pas que les patrons des très petites entreprises (TPE) aient de tels agissements… Cependant, il existe très certainement de nombreuses entreprises du CAC40, qui n’hésitent pas à tester ces chômeurs sans les payer…
    Alors, Pôle Emploi devrait ne pas accepter de tels agissements ![/b]

  4. [b]Dominique[/b] bonjour,

    Effectivement comme je l’ai écrit à annah, je ne pense pas que les petites entreprises et les artisans pratiquent de tels agissements. Lorsqu’ils prennent un chômeur c’est par ce qu’il en ont besoin et ils le forme.

    Pour les grandes entreprises CAC 40 ou autre ce n’est pas probablement la même philosophie, et je pense qu’elles ont un comportement bien souvent condamnable.

    Le Pôle emploi n’a aucun moyen d’agir, c’est là la limite de son pouvoir, bien content que parfois des chômeurs soient embauchés.

    Pour preuve des discriminations, hier soir à la télé dans le journal de la 2 on dénonçait les abus sur les femmes enceintes qui étaient licenciées après avoir déclaré en toute confiance qu’elles étaient enceintes, alors quand on a de telles pratiques, on ne peut s’étonner de rien.

    Bien à toi,

    Anido

  5. [b]Anido,

    bonjour…

    [u]En fait Pôle Emploi n’a plus les moyens de ses fonctions, de ses décisions… J’ai toujours été contre la fusion [i][i] »ANPE/ASSEDIC »[/i][/i], sachant qu’il aurait été préférable de laisser l’ANPE totalement indépendante, ainsi que les ASSEDIC, totalement indépendants[/u] : [i]n’aurait-il pas été possible de permettre, à ces deux structures, de se donner, l’un et l’autre, les informations utiles, sachant qu’il pouvait toujours être possible, pour tout demandeur d’emploi, de ne faire qu’une seule et unique inscription à l’ANPE, ce, de manière à ce qu’il soit indemnisé par les ASSEDIC sans qu’il soit obligatoire qu’il fasse des démarches supplémentaires ?[/i]

    En ce qui concerne ces tests sans être payé, je pense qu’il faudrait les interdire formellement, et, je pense que les chômeurs devraient avoir la possibilité de se plaindre à Pôle Emploi, pourvu qu’on lui donne, en plus de moyens supplémentaires pour travailler, le pouvoir de sanctionner toutes ces entreprises qui pratiquent de tels tests sans rémunérations…

    Avec toute mon amitié,

    Dominique[/b]

  6. [b]Dominique[/b],

    Tout à fait Dominique, la fusion était une faute, un caprice du prince qui a coûté de l’argent. On ne mélange pas les genres, les besoins des ingénieurs et cadres sont différents des ouvriers de la maîtrise et des techniciens.

    On peut faire toutes les structures que l’on veut, s’il n’y a pas de travail pour tout le monde, elles ne peuvent être performantes.

    Je ne suis pas de ton avis sur ces tests, ils ne sont pas inutiles pour juger de la remise au travail des chômeurs de longue durée, par contre, il faut des contrôles pour éviter les abus, et sanctionner les entreprises .

    Bien à toi,

    Anido

  7. [b]annah[/b],

    J’ai pris connaissance de l’article que vous indiquez, il faudrait une révolution pour faire appliquer ce programme aux banques.

    Nos problèmes actuels ne sont pas liés qu’aux banques, mais aussi aux mentalités sectaires et racistes des Français.

    Quand vous avez des jeunes diplômes à qui l’on dit qu’ils sont trop diplômés on marche sur la tête. J’ai le fils d’un de mes neveux qui est bac + 6 et qui ne trouve pas de travail depuis 5 mois, les banques n’y ont rien à voir. Quand des fils d’immigrés très cultivés sont embauchés à, l’étranger dans des organismes bancaires internationaux, les banques Françaises n’ont rien à voir.

    Quand vous avez un diplôme et que l’on vous demande trois années d’expérience que vous ne pouvez pas avoir, comment fait-on ?

    Bien à vous,

    Anido

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