Lundi prochain, 17 septembre, le Tribunal de première instance européen donnera son verdict concernant l'affaire « Microsoft ». La sentence doit définir si l'amende phénoménale imposée par la Commission européenne contre le géant de l'informatique est ou non justifiée.
La décision de la Commission remonte à 2004, Bruxelles entendait imposer à Microsoft une sanction de 497 millions d'euros pour sa position dominante, puisqu'à l'époque on estimait à 95 % le nombre d'ordinateurs équipés du système opératif Windows, mais surtout pour la manière dont la firme de Bill Gates se serait débarrassée de ses rivaux. C'est cette année-là que Bruxelles avait obligé Microsoft à commercialiser une version de Windows sans son programme de lecture audio et vidéo, Media Player.
Les avocats de la Commission européenne se préparent à la tourmente et à la contre-attaque certaine du géant Microsoft, mais ils restent confiant car ils savent qu'ils pourront aisément prouver que le lecteur Media Player est toujours systématiquement inclus aux différentes versions de Windows, et que les problèmes de compatibilité de ce système opératif avec ses concurrents n'ont pas été améliorés, deux points pour lesquelles l'amende se justifie d'elle-même.
La Commission européenne rappelle que Microsoft avait déjà été condamnée par le Tribunal de première instance en juillet 2006 à verser une amende de 280 millions d'euros pour avoir tardé à fournir les informations techniques concernant ses produits, informations nécessaires pour que ses concurrents puissent écrire des programmes compatibles avec Windows.
Comme la politique de Microsoft n'a pas évolué depuis lors, la condamnation semble certaine. Pourtant, on sait que cette somme de 497 millions d'euros est une bagatelle pour la firme multimillionnaire, comment dès lors amener le géant à accepter de partager le terrain ?
On sait que Microsoft s'est volontairement laissée distancé dans certains domaines comme celui des moteurs de recherche où Google règne en maître, permettant même à ce dernier d'essayer d'échapper à son emprise en offrant des programmes en ligne en « libre-service ». Mais tout cela n'est-il pas que de la poudre aux yeux pour mieux tromper ses adversaires ?