sans les autres ?

C’est fou ce qu’ils s’amusent ! Document Le monde.fr. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, mardi 16 août à l’Élysée. AFP/PATRICK KOVARIK

Support Wikipedia N’est-ce pas votre impression, le duo constructeur d’une Europe nouvelle, celle qui pourrait leur plaire, dont Sarkozy apparaît le guide et Angela Merkel la banquière, jusqu’à un certain niveau, c’est ce que l’on veut nous fait croire. Mais alors, pourquoi Jacques Delors que tout le monde connait pour avoir été président de la Commission européenne, et papa de Martine Aubry, déclare dans un entretien au journal Belge le Soir, «l’Europe est au bord du gouffre». Ce n’est pas reconnaissant pour ces deux leaders qui font tout ce qu’ils peuvent. Il nous explique que la rencontre Franco-allemande de mardi 16 août n’a pas apporté de vraies solutions à la crise actuelle. «Ouvrons les yeux, l’euro et l’Europe sont au bord du gouffre. Et pour ne pas tomber, le choix me paraît simple : soit les États membres acceptent la coopération économique renforcée, que j’ai toujours réclamée, soit ils transfèrent des pouvoirs supplémentaires à l’Union. La seconde option étant refusée par une majorité des Vingt-sept, reste la première… » Comment pourrait-on faire mieux quand les autres sont absents ?

Ont-ils été consultés, sur les discussions et les décisions prises ? Sarkozy n’est pas du genre à prendre l’avis des autres, avec Angela il ne peut faire autrement, l’Allemagne est le poids lourd !

La rencontre Merkel-Sarkozy est qualifiée par la presse de, rencontre spectacle pour Le Monde.fr, pour Sarkozy et Merkel l’Europe se gouverne deux jours pas an pour Marianne 2, la rencontre ne séduit pas les marchés pour Bnp Paris Bas , l’euro recule après la rencontre pour Le Point.fr, un sommet de façade pour des problèmes de fond pour La tribune de Genève, un mini sommet à minima pour Libération.fr, aveu d’impuissance pour Le Figaro.fr , qu’il est difficile de satisfaire tout le monde. Avait-on mis trop d’espoirs dans cette rencontre pour qu’elle soit si déclinée ? On savait que l’Allemagne était opposée à une intégration financière de la zone euro dans un gouvernement Européen et que, dans cette condition, la mise en place d’une politique commune sur les Euros-obligations serait pour elle une augmentation des ses taux d’emprunts puisqu’ils deviendraient les mêmes pour tous. Donc «niet» pour partager le fardeau des Européens trop endettés et à l’augmentation de la dotation du Fonds Européen de Stabilité Financière, FESF. Pas question pour elle de payer la dette Grecque qui a déjà bénéficié de larges soutiens, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, l’Irlande et d’autres….., savent à quoi s’en tenir.

Quels ont été les points de ce sommet, le truc à la mode la règle d’or et à la mise en place d’une taxe sur les transactions financières qui avait été déjà envisagée, mais rejeté car inefficace voir dangereuse, et c’est évident. Rappelons qu’elle avait été proposée par Keynes en 1936, condamnée en 1953 par le très conservateur Milton Freidman le Nobel de l’économie, puis reprise par James Tobin en 1972 prix Nobel d’économie, le retour vers Keynes d’ou, la taxe Tobin. Si l’Europe fait payer les transactions financières et bien, elles se feront ailleurs et cette taxe sera répercutée sur les taux, c’est toujours le dernier qui paie. Jean Claude Trichet le patron de la BCE et le patron de la Deutsche Bank Joseph Ackermann y voient même un risque pour la rentabilité des marchés européens. «La remise au goût du jour de cette idée est problématique, je pensais sincèrement qu’elle était définitivement enterrée». Complètement débile si la mesure n’est pas appliquée à l’ensemble des places financières mondiales, comme le suggérait Tobin. «Cela montre une fois de plus, pour nos duettistes, ainsi que pour les socialistes, les écolos, et d’autres, qu’ils sont incapables de proposer une politique qui donnerait du nerf pour l’Europe autrement que par cette taxe». En 2007, Bernard Kouchner, relança le principe de cette taxe soutenue jadis par François Mitterrand et votée en 2001. Pour Jacques Attali la solution serait un emprunt Européen de 1.000 milliards puisque l’Union Européenne n’a pas de dettes. Reste encore une dévaluation de l’Euro ou l’éclatement de la Zone entre bons et mauvais pays.

Cela n’a donc pas rassuré les bourses qui ont dégringolées en Europe et aux États-Unis le 18 août. Le CAC 40 a encore connu une journée très difficile, de même que toutes les principales places Européennes, qui terminent en forte baisse, Paris à- 5,48 %, Londres à – 5,82 %, Francfort à – 6,15 %, Milan à et Madrid à – 4,7 %. A Wall Street, le Dow Jones chutait de 3,68 % et le Nasdaq de 4,3 %. L’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini sur un nouveau recul, de 1,25%, toujours à cause de craintes relatives au ralentissement de l’activité économique en Europe comme aux États-Unis et de la cherté du yen. L’indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a encore perdu 113,50 points par rapport à son cours de clôture de mercredi, pour tomber sous la barre des 9.000 points, à 8.943,76 points.

Les financières Européennes dans la tourmente, à Paris, Société Générale a perdu 12,34% et Dexia 13,96 % alors qu’à Londres Barclays a chuté de 11,47 % et à Francfort Deutsche Bank a dévissé de 7,02 %. L’indice DJ Stoxx Bank a fini sur 6,2 % de pertes. L’euro, lui, restait en hausse face au dollar mercredi, après être brièvement grimpé au-dessus de 1,45 dollar, mais freinait sa progression après un indicateur d’inflation Américain plus fort que prévu. Vers 18 heures à Paris, l’euro valait 1,4438 dollar contre 1,4406 dollar mardi à 23 heures. L’euro baissait face au yen, à 110,41 yens contre 110,61 yens mardi soir. L’effet de la croissance du troisième trimestre de la Zone euro à 0,2 % du PIB n’a pas inspiré confiance, les indicateurs sont mauvais, les pays trop endettés peinent à retrouver des marges et dans ces conditions les marchés font du yoyo. Il est évident que dans cette incertitude financière les paramètres de la croissance, c’est à dire la production loi de Say, et la consommation, sont en berne. Acheter aujourd’hui est un risque de ne pas pouvoir rembourser.

Vendredi 19 août, la bourse de Paris à terminé baisse à 1.92 % pour 3016,99 points suivant la tendance générale des autres places financières Européennes. La croissance Américaine ne serait pas au rendez-vous. Les bourses Asiatiques ont aussi subies le coup de l’inquiétude mondiale. Sydney a clôturé en baisse de 3,51% et Séoul a plongé de 6,22%. Hong Kong perdait 2,62% et Shanghai 0,98% peu avant leur clôture.

De plus, l’effet de la règle d’or ne constitue pas une sécurité contre les déficits d’autant qu’elle ne joue pas sur les déficits actuels. De plus elle n’est pas acquise pour tous les pays de la Zone euro. Bien qu’inscrite dans la Constitution, rien n’empêche d’évoquer des circonstances exceptionnelles, ne pouvant mettre un corset aux États. Un telle règle doit prévoir offrir des ouvertures contre les imprévus.

«La Constitution allemande de 1949 interdisait ainsi tout déficit structurel, ce qui n’a pas empêché le budget d’être en déficit une quinzaine de fois depuis 1973 et la dette publique d’atteindre 80 % du PIB. Les investissements avaient bon dos. L’Allemagne a donc durci son dispositif en 2009 en plafonnant le déficit à 0,35 % du PIB à partir de 2016. Mais elle autorise un dépassement «en situation d’urgence». C’est d’ailleurs en invoquant «urgence» et «crise» que les pays Européens ayant instauré «règles d’or» ou mécanismes assimilés, qu’ils soient dans leur Constitution, les ont abandonnés, à l’instar des Pays-Bas dès les années 1960 ou, après la crise de 2008, de la Finlande, la Lituanie, l’Espagne, l’Estonie, la Hongrie», paragraphe tiré de l’article d’Yves Bourdillon Les Echos.fr.

Et puis comment admettre que les peuples ne puissent plus agir sur leur pays, ne seraient-ils plus souverains. Non, tout cela n’est qu’élucubrations de dirigeants qui ne veulent admettre que l’Europe est au bord du gouffre comme le dit Jacques Delors.

Mais alors que faire ? Reconnaître que l’Europe telle qu’elle est n’est pas viable, et continuer avec c’est s’enfoncer un peu plus. La solution et bien est une partition des pays autour des pays générateurs qui constitueraient le noyau dur, c’est à dire le centre de la fédération Européenne dotée de vrais institutions politiques et financières élues par les citoyens Européens. A partir de là, cette fédération pourrait commercer avec sa périphérie. Dans ce cadre, l’Allemagne ne devrait plus s’opposer ayant été avec la France et l’Italie à l’origine de cette déjà longue histoire Européenne.

Le prochain article sera peut-on croire en l’innocence de DSK ?