Cette fois, les bobos éberlués par la faconde de l’ancien ministre et sénateur ne pourront plus nier l’évidence. Mélenchon n’a pas renié ses amours de jeunesse !
Hervé Poly son suppléant aux législatives est un stalinien pur et dur. Adhérent au Parti Communiste à l’âge de 14 ans, grand admirateur de Lénine et de Thorez comme il s’en flatte sur son blog, actuellement secrétaire fédéral du parti dans le Pas de Calais, sans avoir jamais décroché le moindre mandat local.
Un apparatchik rouge dans toute sa splendeur. Pour ainsi dire une pièce de musée.

Il est amusant de constater que Mélenchon pratique opportunément "l’alliance de la carpe et du lapin" qu’il dénonce avec tant de véhémence chez les autres.
Ainsi Michel Poly qui lui a si obligeamment cédé sa place sur ordre du parti était, il y a un an encore, un adversaire résolu de son nouveau chef de file. Et il reconnait même avoir voté contre lui ! Quelle histoire !

 

Un georges Marchais qui serait allé à l’école

Telle est le résumé caricatural que font de Mélenchon ses adversaires. En fait, cela s’appliquerait aussi bien à son suppléant.
De son propre aveu, Poly "assume toutes les ombres et les lumières du communisme".
Cela ne vous rappelle-t-il pas le "bilan globalement positif de l’URSS" selon feu Georges Marchais ? Et le non moins célèbre :  "il ne faut pas désespérer Billancourt" de Sartre ?

Bien entendu, personne ne conteste à Poly le droit d’avoir des convictions et de les affirmer aussi clairement…  Et personne ne reproche à Mélenchon soit d’y souscrire sincèrement, soit de feindre hypocritement de les ignorer. La politique n’est pas un métier pour bisounours.
Néanmoins je me demande si les média traiteraient avec une égale bienveillance un "droitiste" mal à l’aise avec l’histoire qui clamerait qu’il trouve finalement pas si mal le bilan de (au choix) Franco, Laval, Salazar, Mussolini, Videla, Pinochet…

 

En tout cas, qui se ressemble s’assemble !

Des éléments non contestés par Mélenchon tendent à prouver que, malgré son entriste chez les socialistes, ses 31 ans de carrière sous le masque opportuniste du social-démocrate, et en dépit de tout son talent oratoire et son habileté à manier la palinodie, l’homme est resté au fond de son coeur un communiste.
Premier indice : son comportement quand il refuser d’assister à la remise du prix Sakharov au dissident Guillermo Fariñas. Ensuite ses propos quand il affirme crânement que Cuba n’est pas une dictature ou que les Chinois sont parfaitement légitimes au Tibet.

Enfin son passé : de 1972 à 1975, le jovial et truculent Mélenchon fut un dirigeant de l’Organisation Communiste Internationaliste (OCI de triste mémoire) une officine lambertiste où on  ne rigolait pas tous les jours.
Tellement "républicaine" qu’elle fut dissoute par Décret du 12 juin 1968 en raison de son appétence pour la violence et de ses appels à la lutte armée et à la guerre civile… Pure emphase dialectique
nourrissant le fantasme du grand soir diront certains, mais qui influença néanmoins des esprits perturbés comme ceux des tueurs d’Action Directe.

A noter une curiosité : à la différence des autres groupuscules révolutionnaires, l’OCI reformée plus ou moins clandestinement avant de devenir officiellement en 1981 le PCI (Parti Communiste Internationaliste) n’a jamais frayé avec les écologistes et les féministes… Bien au contraire, elle les a tenus pour des leurres du grand capital, à la différence des autres organisations de même nature.

 

Grands écarts dignes d’une danseuse étoile (rouge)

Sa biographie montre que les grands écarts ne sont pas faits pour effrayer l’ambitieux tribun populiste.

Communiste révolutionaire et athée cela va sans dire, en 1976 il pigeait sans états d’âme à l’Hebdo catholique "La voix jurassienne" avant d’intégrer quelques années plus tard la franc-maçonnerie au Grand Orient de France où il s’affirme comme un farouche défenseur de la laïcité et un pourfendeur
des ecclésiastiques… Sauf les imams, les muftis, les ulémas et leurs ouailles qui ont remplacé les prolétaires dans son imaginaire révolutionnaire.

Très critique aujourd’hui à l’égard de l’oligarchie des eurocrates, il préfère oublier qu’il fut un défenseur du traite de Maastrich. Par fidélité envers François Mitterrand, dira-t-il pour se
dédouaner, comme si cet homme entier était capable de mettre ses convictions au rebut pour faire plaisir à son mentor menteur.

Enfin, anecdotique et/ou révélateur, ce "républicain dans l’âme" qui mélange allégrement  insurrection et élections dans sa dialectique, n’avait jusqu’à cette année jamais affronté le suffrage universel direct. A l’exception d’un mandat de conseiller cantonal.
Sinon toujours élu au scrutin indirect réservé aux notables pour le Sénat, ou au scrutin de liste pour être conseiller municipal ou député européen.
Sa nouvelle célébrité lui permet de mettre enfin ses actes en accord avec ses idées. Et puis, que ne ferait-on pas pour un quart d’heure de gloire ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_communiste_internationaliste

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Luc_M%C3%A9lenchon

http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/05/19/herve-poly-le-suppleant-de-m-melenchon-un-camarade-pur-et-dur_1704141_823448.html