Située dans le Sud-ouest de la Côte d’ivoire, la ville de Méagui peut être aujourd’hui considérée comme l’épicentre de la production du cacao. Et pour cause, cette commune cosmopolite concentre à elle seule le tiers de la production totale de cacao en Côte d’Ivoire.
La production annuelle de cacao dans la ville de Méagui est estimée à plus de 500 000 tonnes. On voit donc qu’à elle seule, cette commune qui n’était il y a 20 ans qu’un petit village, produit la même quantité de cacao que l’Indonésie qui occupe le troisième rang mondial.
La performance réalisée par cette ville peut s’expliquer par le caractère cosmopolite de sa population. En effet, dans cette localité ivoirienne, cohabitent différentes ethnies. On peut citer les Baoulés, les Burkinabés, les Maliens et les autochtones Bakwés. Les Baloués par exemple qui sont originaires du centre de la Côte d’Ivoire, sont reconnus comme de braves travailleurs et grands planteurs de café et de cacao.
Méagui pourrait avoir une production plus importante si certains problèmes tels que le manque de routes et le foncier rural trouvaient des solutions idoines. En effet, dans cette commune il y a des conflits fonciers récurrents entre les allogènes Baoulés, Burkinabés et Maliens et les autochtones Bakwés. De telles tensions agissent de façon négative sur le rendement des producteurs. Par ailleurs, la création et la réhabilitation des routes et pistes villages peut permettre d’augmenter la production de cacao dans cette ville.
Mais malgré cette production importante de cacao, Méagui reste une ville très pauvre en matière d’infrastructures comme c’est le cas dans la plupart des zones productrices de cacao en Côte d’Ivoire. En effet, les routes de cette commune qui est la deuxième la plus importante de cette région ivoirienne après San Pedro, ne sont pas bitumées. De plus, les maisons sont encore en terre battues. Ce qui contraste avec tous les revenus tirés du cacao dans cette zone du pays.