Masculinisme, kézaco ?

Cékoikesse, le masculinisme ? Franchement, je ne saurais pas plus le définir que les divers féminismes (dont le féminisme hédoniste, dénomination de mon cru, un peu trop globalisante). Mais on peut le cerner en fonction de ses manifestations. Ainsi, tel que l’évoque Stéphanie Lacaze, de Direct Matin Bordeaux 7, qui fait état de la page Facebook « Osez le masculisme » en réplique à la création d’une association féministe à l’Institut d’études politiques bordelais.

Autour de la table, Zaz, Dom, Océane, et Yann, Anton et moi. Je ne sais quand Yann et moi avons commencé à déraper. Grave. L’Indo, l’Algérie, la Coloniale (à respecter, « quand elle boit du rou-ou-ge »), et des propos salaces (entendez, peut-être, porcins). Ne leur furent épargnées que les considérations sur les gaités des escadrons soviétiques (Anton est pudique sur un passé tumultueux).
Notez que les copines ont largement du répondant, mais Océane souriait parfois légèrement crispé. Zaz, dont le défunt mari avait combattu au Tchad, haussait peut-être (« intérieurement ») les épaules. Dom restait impavide. Premier, second ou troisième degré ? Allez savoir, le savons-nous nous-mêmes ? Une part de provoc’, mais non pas dirigée contre les présentes, ni les femmes en général. Nous nous sommes quittés en très bonne intelligence, et peut-être ont-elles seulement vu cette propension masculine à outrer certains traits, équivalente, chez les « filles », à d’autres. Après tout, nous en sommes tout autant d’autres (des « filles ») par bien d’autres côtés.

Mon féminisme public consiste surtout désormais à reprendre la gent féminine quand elle évoque ses « couilles » ou celles de copines. Ne dites plus « couilles », Mesdames, Mesdemoiselles, mais soit ovaires, soit gonades. Qui valent bien des testicules, et le fait est acquis, vous « en avez ».

Question entrée en matière, j’estime avoir relevé le débat au niveau qu’il mérite. Or donc, à l’IEP Bordeaux, relate Stéphanie Lacaze, de Direct Matin Bordeaux 7 (« Une guerre des sexes de bien mauvais goût à Sciences Po Bordeaux »), une association d’étudiantes et étudiants féministes propose une projection-débat sur les questions de genre. Questions dont je suis (universitairement, mais aussi à la halle du vécu) encore un peu congru. Réplique potache ? Un groupe « Osez le masculisme » sur Facebook. Avec peut-être des étudiants (et des étudiantes ?) écrivant publiquement ce que nous n’aurions certes pas osé en propos de table (mais nos amies en ont entendu bien d’autres, et on peut nous faire confiance, l’adjudant Kronenbourg et les beaufs de Cabu sont loin d’avoir notre verve, ou nos références littéraires et historiques).

La direction de l’IEP, histoire de ne pas risquer une descente de commandos de camionneuses, va sans doute de nouveau réagir. On la comprend. Cela risquerait de priver de droits d’inscription en seconde année ou second cycle. Nan, sérieux. Elles peuvent taper très dur.

Le masculinisme, autant que je me souvienne, a émergé à la faveur d’associations d’époux et pères divorcés écœurés, souvent à très juste titre, par les comportements d’ex-compagnes et mères et de magistrates et magistrats. À très juste titre, parce que, comme les cas très particuliers ne confirment pas toujours par seule exception la généralité, il a été parfois versé dans des excès inverses.

Notez que Wikipedia vaut d’être consultée sur cette entrée, selon ses diverses versions localisées en 16 langues. Allez voir. Pour moi, le féminisme, et peut-être l’hominisme, sont des humanismes. L’humanisme ne se réduisant pas à ses édulcorations dites politiquement correctes. D’où, peut-être, l’interprétation plus globalisante du toast des cavaliers : « et à ceux qui les montent » (les « honorent », le «&nbps;ceux » pouvant être interprété à présent tel un « celles et ceux » (comprend qui veut, ou qui peut).

Je ne suis pas allé consulter la page Facebook « Osez le masculisme ». Je subodore que c’est plutôt niaiseux. Benêt, en québécois.

C’est justement Martin Dufresne (un Québécois, donc), qui m’a signalé l’incident. Lequel rappelait la disponibilité du texte dAndrea Dworkin, Righ-Wing Women, sur le site Radfem Archive, dont il a contribué à la traduction pour la maison Les Éditions du remue-ménage (Les Femmes de droite sont disponibles dans toutes les bonnes librairies québécoises européennes).

J’apprécie diversement Martin Dufresne, abolitionniste (de la prostitution), qui me donne parfois l’impression qu’il considère toutes les prostituées avec un certain maternalisme en voulant voir que ce qui l’arrange. Pour en avoir fréquenté (courtoisement, au sens de la civilité) certaines, retraitées ou en exercice, ainsi que des « demi-mondaines » (bibliquement, parfois, cela se produit dans les milieux des médias), j’admets ses généralités, pas tout à fait ses vues paraissant exclusives de toute exception.

Le machisme patriarcal est une chose. Parfois une sorte d’inversion de la misandrie, avec des atténuations (ou accommodements) qui n’en sont guère (ou fortement hypocrites). Faire ensuite la part des choses, cela revient à tenter de disséquer les nuances de l’ouvriérisme autogestionnaire (vaste autre débat, non ?).
Mettons que dans le cas des promoteurs de la page Facebook « Osez le masculisme » (déjà défunte, je viens d’aller voir), je ne sais ce qui serait le plus farce. La fouille anale par des vigoureuses et sémillantes gardiennes de la paix ou de la pénitentiaire (on ne sait jamais, elles pourraient faire d’une pierre, deux coups, et plus elles seraient aguichantes et moins mafflues, plus la gêne serait grande), ou la traditionnelle « bite au cirage » ?

Est-ce masculiniste, masculiste, hoministe, de l’exprimer ainsi ? En tout cas, c’est écrit. Pourtant, pourtant, si je peux rire d’histoires de bizutages qui ont bien fini dans l’hilarité ou la convivialité générale (et générale vaut ici unanime), je ne m’en méfie pas moins de rites imbéciles, humiliants, que je réfute. Les régimentaires soviétiques (depuis les femmes pilotes de l’Armée rouge, les Nachthexen, des émules existent en Russie, et Ioulia Tkatchenchen est ataman cosaque de nos jours) en donnent encore trop d’exemples.

Ah oui, à table, entre diverses saillies franchement graveleuses, nous évoquions le Premier bataillon autonome féminin Emilia Plater (Samodzielny Batalion Kobiecy), avec respect. On vous enseigne cela à Sciences Po’ Bordeaux, jeunes gens ?

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

3 réflexions sur « Masculinisme, kézaco ? »

  1. Martin Dufresne est un misandre d 1ère , il hait les hommes ,Andrea Dworkin aussi il n’y a pas d’objectivité possible avec des personnes comme ça. Vous avez déjà entendu leur phrases toutes faites ?! C’est pareil sur le site sysiphe.Vousy êtes allé , vous avez vu ce qu’on y écrit , ce parti pris aveugle et stupide , mensonger au possible ne vous met pas la puce à l’oreille ?

    Les masculinistes sont un danger MAIS une bonne partie des féministes l’est tout autant en faisant passer n’importe quelle revendication masculine comme provenant de ce , justement , masculinisme.
    Et certaines osent se pointer dans une colloc’ d’hommes battus (à Lyon ou Grenoble , je sais plus) pour les insulter et mettre le bazard car selon leurs doctrines , un homme battu n’existe pas !!!
    Tout ce qui ne va pas dans le sens de leurs idées est taxé de masculinisme et ça en dit beaucoup sur le serieux et leur objectivité .

  2. Défendre la femme face au machisme, c’est une excellente chose malheureusement encore bien nécessaire. Même ‘il faut savoir être solidaires avec certains hommes totalement normaux et pas faibles face à des femmes

    ar contre être féministe, c’est une maladie de jeunesse dont certaines ne guérissent jamais

    Vive le couplisme, le vrai, l’hétéro

    Car comme dit le linguiste : en bon français deux personne du même sexe, c’est une paire, pas un couple.

    Mais vive aussi l’homophilie, partie de l’humanophilie

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