Maroc : pas de jasmin, mais des balayettes

Les manifestations du 20 mars ont été bien suivies dans les principales villes du Maroc, la police assurant aux abords une présence minimale. En guise de pancartes, des balais et des balayettes ont été brandies. Les manifestant·e·s étaient sans doute plus d’une quarantaine de milliers à travers le pays (un peu moins selon le ministère, davantage selon diverses organisations). Si le Makhzen (le palais royal) a été ouvertement critiqué, les slogans visant la personne du roi étaient fortement minoritaires.

Les manifestants ont appelé à une monarchie parlementaire à l’occidentale, ce qui revient à réfuter les offres du roi d’une révision constitutionnelle n’entamant pas son pouvoir symbolique et temporel. Il était certes difficile de dire qui manifestait, qui accompagnait les cortèges en badaud, puisque l’absence de répression le permettait. Mais diverses personnalités proches du roi étaient dénoncées par des panonceaux. La libération de prisonniers, les libertés de la presse (qui a en général repris les dépêches des agences occidentales), étaient aussi des revendications exprimées ouvertement. Des oriflammes et drapeaux amazigh étaient aussi brandis ça et là.

Au fait, relevant que l’exception marocaine était flagrante en regard des manifestations en d’autres pays arabophones (Syrie, Yémen…), relevait : « et ces jeunes du mouvement du “20 février”, ces jeunes que l’on dit impatients, inconscients, incapables de se démarquer des casseurs, eux aussi étaient là et bien là, organisés, maintenant des espaces de sécurité, orchestrant les marcheurs et protégeant les espaces publics. ». Il n’y a pas eu de slogans religieux de la part des manifestants considérés proches des mouvements se revendiquant de l’islam, mais en revanche, des revendications sociales de divers groupes (retraités, syndiqués…).
À Casablanca, la principale manifestation a été relayée par une autre, de soutien au roi, sans heurts.
Les partis de la majorité parlementaire avaient proclamé au préalable leur attachement au droit de manifester.Pour le moment, aucun appel à de nouvelles manifestations n’a été lancé. La balle semble désormais dans le camp royal qui peut ou non annoncer d’autres avancées ou une accélération de son calendrier de réformes.

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

Une réflexion sur « Maroc : pas de jasmin, mais des balayettes »

  1. j’ai dit ca hier la vision étais juste le Maroc est bien les marocains la plus part sont civiliser …/// le roi travaille bien pour les marocains et pour les manifestant·e·s
    de rien fini …! pour voir les choses en vrais premièrement ils ont pas le droit de parler pour tous les marocains //alors le royaume du Maroc sur le bon chemin /et merci pour votre article comme il est ?

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