Mme Tobira déterre une hache de naguère…

 

    En 1981, nous eûmes la bataille contre la peine de mort. Et en matière de libertés, la naissance des radios libres. Au retour de la gauche, via Hollande, arrive le projet de loi autorisant le mariage homosexuel.

    Remarquons que c’est une question « transversale » comme on dit au Parlement. Ce qui ne règle rien, bien sûr.

    Surgissent alors des bordées d’arguments aux fondements d’une légitimité douteuse.

    Passons sur une ineptie lancée par une voix de l’opposition : « Ce gouvernement n’a pas autre chose à faire ? ». La vie de la société ne concerne pas les autorités en charge du Code civil ! Lequel, sauf erreur de ma part, mentionne des époux et seulement traditionnellement un homme et une femme lors d’un mariage.  

    Il en est ainsi parce que l’histoire soutient cette tradition. Les monothéismes ne connaissent que l’hétérosexualité, encore que le protestantisme scandinave marie au temple des homosexuels. Rappelons que le mariage est un sacrement datant du Concile de Latran en 1215, pour l’Eglise Catholique. Il devient obligatoire en 1563. Et n’est plus de raison, mais peut-être d’amour à partir de 1880. Ce n’est pas si loin…

    Il faut bien reconnaître qu’en France, lorsque l’on dit mariage, on voit la photo des mariés sur le porche de l’église. L’histoire plus l’imagerie est tenace. Ce ne peut être une raison pour ne pas percevoir les phénomènes qui traversent la société.

    Venons-en au fond de la question, la nature de l’homosexualité. L’OMS, derrière laquelle d’aucuns se réfugient, a reconnu en 1992 que ce n’était plus une maladie. Le conservatisme absurde a la vie longue… N’étant plus une maladie, elle ne se soigne pas. Elle n’a jamais tué personne, ce n’est pas la peste. Mais on a volontiers occis les bien-portants au nom de religions, toutes plus charitables et scientifiques les unes que les autres.

    On se plaît à dire que c’est contre nature (l’article de jp.visee). Qui peut encore dire que physiologiquement l’érection d’un homme au contact d’un autre n’est pas naturelle ? Et qu’une femme a l’obligation d’orgasme avec un homme alors qu’elle ne le ressent qu’avec une femme ? La nature dont certains vénèrent la primauté quasi divine ne connaît pas les lois dont on la pare. Les tsunamis ou les tremblements de terre nous punissent peut-être de nos péchés ?

    Pas davantage de risque de fin de l’humanité. N’est pas homo qui veut. C’est un pourcentage marginal de la population et cela n’altérera pas la croissance du monde. Car ce n’est pas une religion, une politique, une fin. C’est seulement une réalité. Passant inaperçue, par exemple en Belgique, dix ans après l’autorisation des mariages.

     Au XXI° siècle pourquoi ne pas sortir de l’obscurantisme sexuel où l’on nous a confinés depuis 2 millénaires ? Il suffirait, facile à dire, de reconnaître que l’on peut vivre en bonne société sans une cuirasse de certitudes infondées, sans croyances aux origines trop anciennes pour être à l’abri de la critique rationnelle ou raisonnable, et avec assez d’ouverture d’esprit pour comprendre que l’on est sur la route d’un progrès sociétal.

    Que l’adoption soit sujet à dispositions particulières doit être débattue. On peut déjà étudier le cas de milliers d’enfants qui se trouvent dans cette situation à l’insu de leur gré.     

    Ajoutons que pas davantage que chez les hétérosexuels, tous les homosexuels ne souhaitent pas se marier. Mais que ceux qui le veulent le puisse est légitime et naturel.

   Sachant que, lors d’un référendum, nous ne répondons jamais à la question posée, il est inutile de le proposer. Nous aurions toujours la peine capitale si MM. Badinter et Mitterrand avaient demandé l’avis des Français. Le monde politique se grandit à décider, trancher avec le seul mandat que le Parlement a reçu.