Marine, la peine (partie 2)

Un petit 10% et Le Pen ne passe pas le premier tour, pire, il est relégué à la 4ème place. Une bévue qu’elle prend pour elle, une défaite qu’elle vit comme une humiliation. Tel un ressac maritime, elle doit affronter les critiques des plus réactionnaires des frontistes, fustigeant la touche de modernité qu’elle a voulu insuffler.

 

Marine ne se laisse pas abattre. Elle remonte en selle et bataille à Henin Beaumont afin de remporter les élections municipales. Un vrai laboratoire politique où elle veut tester les préceptes du FN dans le but de résoudre les maux locaux, le chômage et les graves problèmes financiers des particuliers. La lutte est acharnée et se solde par une défaite contre le candidat de gauche, Gérard Dalongeville. Suspectant des malversations, elle l’assigne en justice. Le maire est suspendu de ses fonctions et aux termes d’un long feuilleton médiatique, elle réussit à devenir conseillère municipale.

 

Lors des régionales de 2010, toujours dans le Nord Pas de Calais, au terme d’une triangulaire lors du second tour, elle fait rentrer 18 frontistes au Conseil Régional. Les loups sont dans la bergerie. L’année suivante, Jean Marie, devient vieux, plus de 80 ans au compteur, même s’il a toujours l’œil vif, l’autre en verre ne compte pas, et la langue bien acerbe, il faut laisser la place à la nouvelle génération. Même si la victoire de la fille prodige est une évidence, quelques naïfs proposent leur nom, des candidatures balayées d’un revers de la main car, telle une logique pareil la nuit précédant le jour, Marine est élue présidente du FN.

 

L’ambiance morose et les désillusions envers Sarkozy, le climat d’insécurité et la crise mondiale, donne à Le Pen des bons scores dans les sondages. Si bons qu’ils la poussent à se lancer de l’arène médiatico-politique.

 

Mais alors qu’elle est le programme qu’elle défendra ? La liberté, une France non aliénée aux autorités supranationales. Une indépendance diplomatique en sortant de l’OTAN, économique et financière en diminuant la part du pays dans le budget de l’Union Européenne et une reprise du franc. Pour l’instant c’est mal parti, les billets en franc n’ont plus aucune valeur à part celle de collection. Une certaine autonomie commerciale avec la défense des produits français et une surtaxation des produits importés. Lutter contre les délocalisations pour  viser le plein emploi, augmenter le budget de la Fonction Publique, des projets de construction d’infrastructures, développer les énergies renouvelables, venir en aide aux TPE et PME, augmenter les salaires, etc.

 

A croire qu’avec son aide tous les problèmes se résoudront sans soucis. Vous êtes malade, pas grave, Marine est là. Vous voulez du beau temps pour le week end, ne vous en souciez guère, le FN est là. Vous voulez que vos tartines arrêtent de tomber du côté beurré le matin alors que vous êtes pressé par le temps, Marine est toujours là.

 

La polémique est un corolaire indissociable du FN, Marine le sait bien et elle la manipule allègrement. Elle agite la peur de l’islamisation de la France, si on suit sa logique, le paysage hexagonal est en train de se muter en un champ de mosquées où les musulmans font la prière dans la rue. Un prosélytisme déguisé visant à convertir l’ensemble de la population. Sur la question des étrangers, elle ne change pas, elle refuse les doubles nationalités et supprimer le droit du sol. Pour être français, faut le mériter, elle souhaite mettre des barrières administratives à quiconque souhaiterait obtenir la nationalité.

 

Un discours démagogue, un nom qui parle, un verbe développé et une habile politicienne. Marine Le Pen est un leurre, malgré son âge et le fait qu’elle soit une femme, elle n’est que l’image du père. Pour l’instant, elle n’a pas ses 500 parrainages obligatoires et se montre, une nouvelle fois en victime de l’hégémonie de ce qu’elle appelle l’UMPS. L’échéance arrive à son terme mais, ne vous inquiétez pas, car ce sera par un miraculeux coup du sort, pour ne pas changer, qu’elle annoncera ses 500 signatures.