Qui n’a jamais voulu jouer les marionnettistes ? Manipuler des morceaux de chiffons au visage figé, en faire ce que vous en voulez? Même le plus gentil des hommes en a rêvé scrupuleusement. Et bien, afin de réaliser ce souhait coupable, heureusement la Budurunga est là!
Un nom un peu étrange désignant aussi ce que l’on appelle le souffle du diable. Une substance narcoleptique poussant en Afrique du Sud et en Amérique du Sud. Une terrible drogue ayant la capacité de transformer n’importe quel esprit en pantin. Son mode d’injection est simple, il suffit d’inhaler ou de toucher sa poudre. A la base, il y a une belle fleur offrant de jolis pétales tombants de couleur jaune-orangée. A l’instar d’une sirène charmant les marins en errance par son chant mélodieux, la plante de Budurunga arbore une magnifique apparence aussi dangereuse que la mort.
Une fois dans l’organisme, son principal composant, la scopolamine, œuvre comme la drogue du violeur, voire même, de façon plus redoutable. Elle envoûte celui qui l’a humé et le rend aussi docile qu’un chien dressé pour obéir au doigt et à l’œil de son propriétaire. Une drogue vicieuse faisant passer le drogué comme sobre, il peut tenir des propos cohérent et une fois le charme dissipé, la mémoire s’est envolée.
Sa dangerosité alimente beaucoup de rumeurs, de forums et de messagerie sous forme de chaîne à renvoyer à ses amis. Comme une aiguille dans une botte de foin, il est difficile d’en démêler le vrai du faux. On dit d’elle qu’elle fut utilisée par les tortionnaires, en temps de guerre, comme sérum de vérité. On dit aussi qu’elle aurait permis à des médecins, dénués de déontologie, cherchant le profit, à prélever des organes sur le corps des patients anesthésiés. Elle aurait poussé des victimes à cambrioler leur propre maison et de donner le butin aux voleurs. On dit aussi, qu’une trop forte consommation peut entraîner de fortes déconvenues, aspirée plus de 5 minutes et c’est la mort. Tout ce que l’on rapporte sur cette drogue est faux, il s’agit d’une légende urbaine. Ces peurs récurrentes, sans fondements, que l’on se raconte au coin du feu.
En réalité, la scopolamine endort le système nerveux. A petite dose, elle a des vertus thérapeutiques, elle peut calmer les vertiges dus à l’agoraphobie, les maux de l’air, de mer et peut atténuer les tremblements liés à la maladie de Parkinson. Dans les effets secondaires, comme tout médicament, elle peut provoquer de brèves amnésies, de brèves cécités, de la dépression et du somnambulisme. Elle ne se transmet pas par voie respiratoire mais par voie orale, dissimulée dans de la nourriture par exemple. Elle ne sent pas et n’a pas de gout. Les cas avérés de crimes commis grâce à son utilisation ne se trouvent qu’en Colombie, un pays ravagé par les drogues en tout genre.
Afin d’éviter de tomber dans un trip hypnotique, on évite les verres gentiment offert par un inconnu, les dégustations à la sauvette au coin d’une rue touristique ou bien les tracts distribués sur la voie publique. Mais je pense que c’est un conseil tellement évident qu’il est inutile de le rappeler.
Bonjour,
Je ne comprends pas le sens de votre billet, souhaitez-vous dédramatiser les dangers de la scopolamine ?
Pourtant, selon un article publié par Pierre Lieutaghi (lauréat de la Société botanique de France) « la scopolamine est l’une des solanacées les plus vénéneuses qui soit. En effet, à forte dose (infusion de quelques grammes de feuilles chez l’adulte), elle provoque la mort après un délire parfois furieux, des convulsions, une paralysie des membres, un coma. À faible dose, elle provoque des vertiges, une migraine, une sécheresse de la gorge, des troubles visuels avec dilatation (persistante) de la pupille, un affaiblissement de la sensibilité. Dans une absorption un peu élevée, l’empoisonnement est caractérisé par des hallucinations fantastiques. »
« On la prescrit (avec circonspection en raison des réactions psychiques) dans les indications suivantes : chorée, hystérie, parkinsonisme, épilepsie, crises douloureuses gastro-intestinales et génito-urinaires, asthme, toux, rhumatismes, etc. »
De plus, Pierre Lieutaghi affirme qu’elle peut être fumé en cigarettes dans l’asthme (1 g de feuilles sèches par cigarette ; deux cigarettes au plus par accès). Donc, les principes actifs de la scopolamine pénètrent bien le corps par simple inhalation !
Pierre Lieutaghi termine son article par cette conclusion : « Plante hallucinogène autrefois très appréciée des sorciers, la stramoine entrait dans les breuvages des sabbats et « faisait voir le Diable ». Elle fut employée comme soporifique par une bande de malfaiteurs parisiens, dits « endormeurs », qui détroussaient ceux qui avaient eu l’imprudence d’accepter de leur main une prise de tabac mêlé de poudre de stramoine. »
Ici en Colombie cette drogue est loin d’être une légende urbaine, les voleurs soufflent la scopolamine au visage de leurs victimes ou bien en jettent dans les verres abandonnés sur les tables lorsque les clients s’absentent pour se rendre aux toilettes. C’est également pour cela qu’en Colombie on n’accepte que les bouteilles que l’on ouvre devant vous.
J’apprécierais de connaître vos sources pour confronter les différentes informations. Merci
Hello.
Pour info, c’est [b]burundanga[/b] et non « Budurunga »
;D