Tout arrive en même temps… jamais nous n’avions connu autant de séances consécutives autant baissières – Wall Street au plus bas depuis trois ans et aujourd’hui la plus forte séance de baisse depuis le 11 septembre 2001 – auxquels s’ajoutent des prévisions de croissance fortement révisées à la baisse, qui laissent penser que la récession est proche et que nous sommes entrés dans une ère de stagflation.


Depuis le lundi 15 septembre :

       Le CAC 40 a dévissé de 7,70 % ;

       Bruxelles s’est effondrée de 8,80 % ;

       Madrid a perdu 6,60 % ;

       Milan a décroché de 8,50 %

       Amsterdam a chuté de 10,70 %

       Londres (avec sa forteresse imprenable de la City !) a baissé de 9,30 %

       Le Dow Jones a perdu 7,3 %

        

Lors de la dernière séance  (le 16 sauf pour les EU le 17 septembre):

       Le Dow Jones a perdu 4,06 %

       Le Nasdaq a perdu 4,94 % (avec un indice financier qui chutait de 7,90 %)

       Le Standard & Poor a baissé de 4,71 % (avec un indice financier qui chutait de 9 %)

       Shanghai a vu ses cours baisser de 7,20 % ;

       Hong Kong a dévissé de 8,30 %

       Sao Paulo a baissé de 6,70 %

       Buenos Aires a baissé de 5,10 %

Les dernières prévisions de croissance du FMI n’arrangent rien car elles sont alarmantes :

« Le FMI abaisse ses prévisions de croissance, sauf aux Etats-Unis… Le FMI table maintenant sur une croissance mondiale de 4,0% en 2008, contre une prévision précédente de 4,1%. Pour 2009, il a abaissé à 3,7% contre 3,9% sa projection de croissance, indique la source. Pour la zone euro, la prévision 2008 est ramenée à 1,4% contre 1,7% attendu jusqu'ici. Pour 2009, l'objectif est abaissé à 0,7% contre 1,2%. Le Fonds a en revanche revu en hausse sa prévision de croissance pour les États-Unis cette année, à 1,7% contre 1,3%. Pour 2009, l'objectif est maintenu à 0,8%. Ces dernières projections ne tiennent pas compte des bouleversements récemment survenus dans le secteur financier américain. » (Reuters, le 17/09/2008)

Ce qui donne par pays, le FMI prévoit pour 2008 et 2009 respectivement une croissance de :  2,0% et 0,8 % en Allemagne, de 1,0% et 0,8% en France, de 0% et 0,1% en Italie, de 1,4% et 1,1% en Grande-Bretagne, et de 1,0% et 1,1% pour le Japon. Des chiffres qui risquent d’être encore minorés suite aux conséquences de la crise financière. Encore une fois le gouvernement français pratique la langue de bois en disant, par la voix de son ministre du Budget, qu’il ne peut donner de chiffres précis. Sa position peut-être expliquée par le fait que la France a été épinglée fin 2007 par l’OCDE pour des prévisions trop optimistes (supérieures à 2 % à l’époque).

Tous les avis des spécialistes des marchés financiers, des économistes, et des politiques convergent… enfin ! pour ne plus donner de date de fin de crise, et pour ne plus tirer de conséquences (incalculables) de cette crise des subprimes sur l’économie. Les liquidités injectées par centaines de milliers de dollars par les banques centrales (la BCE doit dépasser le millier de milliards d’euros) ni changeront rien, pas plus que les centaines de milliards investis par l’Etat pour sauver ou racheter les compagnies d’assurances ou banques en pleine déconfiture. Les réserves ne sont pas inépuisables alors que les faillites à venir sont-elles indétectables et incommensurables… et alors que restera-t-il à faire, rien mille fois rien car il sera trop tard. Sans compter que ce seront encore les contribuables qui paieront l’addition très lourde des renflouements ou sauvetages, au moment où ils sont déjà très endettés comme aux Etats-Unis, où leur pouvoir d’achat est fortement érodé par une inflation galopante ; ce qui ne peut que peser très négativement sur la demande et la croissance.

Sur le plan monétaire, le fait de mettre plus d’argent frais dans le circuit (tout simplement des crédits supplémentaires…) ne fera qu’augmenter l’endettement des agents économiques – un cercle vicieux sans fin –, surtout les particuliers, et ne fera qu’alimenter la bulle monétaire, c’est-à-dire la masse monétaire en circulation avec le risque d’une inflation encore plus dévastatrice pour les citoyens et la croissance. Même si la BCE a jusqu’à il y a un an bien piloté la politique monétaire de la zone euro – n’en déplaise aux sceptiques qui voudraient des baisses de taux à tout va –, les résultats sont là pour l’attester avec une économie plus solide que celle des Etats-Unis (où il existe près de 50 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté !!!), celle-ci a perdu la raison depuis en injectant tous ces milliards d’euros. En effet, alors que son rôle principal et unique (confié par l’UE) est de contrôler la masse monétaire et de maîtriser l’inflation, elle se fourvoie dans des politiques monétaires anglo-saxonnes qui consistent à injecter des milliards d’euros dans l’économie (qui sont autant de crédits – création monétaire oblige – octroyés par les banques commerciales européennes), qui vont faire gonfler la masse monétaire et nous entraîner tout droit vers une hyperinflation, qu’elle essaie de juguler en maintenant des taux élevés, mais qui nous conduiront tout droit vers la récession et le chômage.