Impacts sur l’environnement, impacts sur la santé…L’élevage industriel et la surconsommation de viande de boucherie ont de quoi susciter des critiques. Nous faut-il pour autant tous devenir végétariens ?
S’il fait désormais partie d’un courant qui monte, le végétarisme reste très peu répandu au pays de la gastronomie. Selon un sondage TerraEco-OpinionWay seuls 3% des Français étaient végétariens en 2011 (2% en 2010), contre 5% pour les Etats-Unis, 6% pour l’Angleterre ou encore 9% pour la Suisse et l’Allemagne.
Selon l’American Dietetic Association : « Des régimes végétariens correctement pensés sont bons pour la santé, fournissent les nutriments nécessaires et peuvent contribuer à la prévention et au traitement de certaines maladies. » Mal étudiés, ils peuvent néanmoins causer des carences, notamment en fer et en vitamine B12. Ainsi, quoi que des sportifs de haut niveau (le bodybuilder Patrik Baboumian, la championne de tennis Venus Williams, le médaillé d’or olympique Alexey Voevoda, etc.) en aient adopté, ils demeurent déconseillés aux enfants et aux femmes enceintes. A ces considérations, il faut ajouter que produire du lait, des œufs, de la laine ou encore du cuir nécessite de l’élevage, et donc de la viande. Les végétariens substituent le lait de vache à la viande comme principale source de protéines. Les régimes végétariens sont donc eux aussi tributaires de l’élevage intensif et leur éventuelle diffusion ne saurait résoudre à elle seule les problèmes éthiques et environnementaux posés. Parmi ceux qui ne mangent pas de viande pour des raisons de cet ordre, seuls les vegans, qui ne consomment aucun produit d’origine animale, même non-alimentaire (laine, cuir, etc.), sont vraiment conséquents dans leur démarche. Sauf à envisager une contrainte majeure, comme une très forte hausse des prix de ces produits, il est cependant peu probable que ce comportement radical ne se répande massivement au sein de la société. Dès lors, plutôt qu’opposer un hybris à un autre, comme auraient dit les Grecs de l’Antiquité, ne faut-il pas, dans un souci d’efficience, prôner en priorité des solutions de compromis ? A ce titre, le régime alimentaire crétois reposant sur une abondance d’huile d’olive, de fruits, de légumes et de céréales complètes associée à du poisson et à une consommation très modérée de viandes de boucherie, mériterait d’être mis en avant tant en vertu de sa simplicité d’application que de ses bénéfices pour la santé (diminution des risques de maladies cardio-vasculaires). Un tel régime apparaît compatible avec l’audacieux scénario de transition écologique « Afterres2050 » de l’association Solagro, lequel envisage une réduction de près de moitié de notre consommation de viande pour 2050. D’ici là, des alternatives encore aujourd’hui peu matures tels que les substituts, les insectes d’élevage ou la viande de synthèse seront peut-être devenues des aliments de grande consommation.
En attendant :