Le Mali a connu ces dernières mois une crise politico-militaire aux conséquences pour le moins désastreuses. Et, malgré l’intervention des armées françaises et africaines, la partie du nord du pays reste toujours une véritable bombe à retardement. Ceci, parce que les groupes islamistes et surtout les mouvements séparatistes de l’Azawad continuent d’y entretenir un climat d’insécurité et de terreur.

Bien qu’il n’y ait plus à proprement parler de combats dans les trois régions du Nord Mali, il reste difficile pour les uns et les autres de penser que la paix y est totalement revenue. Déjà que la localité de Kidal demeure contrôlée par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA). Et ceci, en dépit de l’accord signé la semaine dernière à Ouagadougou entre ces mouvements et les autorités de Bamako.  Toutes choses qui ne sont pas de nature à favoriser la tenue des prochaines élections présidentielles.

Pour mettre un terme à l’actuelle transition en cours à Bamako depuis la chute du Président Amadou Toumani Touré au mois de mars de 2012, il était prévu une élection présidentielle pour le 28 juillet prochain. Mais, à moins d’un mois de ce rendez-vous  hautement crucial, rien ne semble prêt. Car, selon plusieurs spécialistes, en l’état actuel des choses, le gouvernement malien se serait pas en mesure d’organiser une élection présidentielle libre, transparente et conforme aux exigences démocratiques. Ceci, en raison du retard qu’a accusé la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) dans l’élaboration et la distribution des cartes d’électeurs. Une difficulté qu’a reconnue ce jeudi 27 Juin 2013 Mamadou Diamountani, le Président de cette CENI : «Il est extrêmement difficile d’organiser le premier tour de l’élection  présidentielle le 28 juillet…» a indiqué Monsieur Diamountani, avant d’ajouter «… il faut reconnaître que la production de la carte d’électeurs a pris beaucoup de retard. Or, c’est le seul document qui permet à l’électeur de voter, c’est  non seulement la carte d’identification, mais aussi la carte d’électeur. Il va être extrêmement difficile de remettre les cartes aux électeurs maliens en moins d’un mois, surtout quand on sait qu’il y a plus de 6,8 millions de cartes, qu’il y a beaucoup de populations déplacées».

C’est donc le lieu pour les acteurs politiques maliens de faire preuve d’un sens de  responsabilité élevé en acceptant à l’unanimité le report du premier tour de ce scrutin, afin de permettre à la CENI de leur servir  une élection à la hauteur de leurs attentes.