Mali : l’intervention militaire aura bel et bien lieu, en dépit des négociations en cours

Dans une déclaration faite hier,  Djibril Bassole,  ministre burkinabè des affaires étrangères, a annoncé que les négociations se poursuivront avec les mouvements rebelles actifs au nord du Mali. Notamment avec Ansar Dine et le mouvement de libération de l’Azawad (MNLA). Des négociations qui se font alors que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a présenté en début de cette semaine leur plan militaire approuvé par l’Union Africaine et qui devrait être entériné dans quelques jours par le conseil de sécurité des Nations Unies.  

Ce plan de paix des Etats de l’Afrique de l’Ouest prévoit l’envoi sur place à Bamako d’un contingent de 2500 à 3000 hommes, qui se chargeraient d’appuyer les forces maliennes afin que la partie Nord du pays actuellement aux mains des mouvements islamistes et Touaregs soit retrouvée. Aussi, toujours d’après des sources bien introduites, des pays tels que l’Algérie, la Mauritanie et le Tchad bien que n’appartenant pas à l’espace CEDEAO pourraient eux-aussi participer à cette intervention. Les autorités françaises et américaines ont également annoncé leur intention d’envoyer sur place à Bamako des hommes pour appuyer logistiquement et techniquement ces hommes.

Du côté du Burkina-Faso, on entend poursuivre les négociations avec tous les mouvements actifs au Nord du Mali,  en dépit de cette opération militaire qui se prépare. Ceci, pour tenter de faire éclater l’alliance islamique au sein de laquelle Aqmi a forgé des liens avec les groupes islamistes maliens d’Ansar Dine et du Mujao, une faction dissidente d’Aqmi qui a attiré des centaines de recrues locales et étrangères et qui sèment la terreur quotidiennement dans cette partie du monde.

Selon un diplomate en poste sur place à Bamako, la finalisation de cette opération militaire pourra prendra plusieurs mois encore. « Vous n’aurez pas de troupes au sol sur le terrain dans le nord du Mali avant que tout soit prêt pour intervenir… Il est tout à fait concevable qu’il n’y ait aucune action militaire avant un an. Toute intervention devra probablement avoir lieu avant avril ou après septembre » a indiqué cette source à un organe de presse occidental. Comme pour dire que la fin du calvaire  pour les populations du nord Mali n’est pas pour demain !

 

Auteur/autrice : Alain Mukendi

Journaliste africain