Une délégation du  mouvement islamiste Ansar Dine est  arrivée ce vendredi 02 Novembre 2012 par   hélicoptère à Ouagadougou (la capitale du Burkina-Faso),  pour discuter avec le président Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté de Développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO) sur la crise malienne. Cette  délégation était conduite par Algabass Ag Intalla, un élu de la région de Kidal, et membre influent d’Ansar Dine.

Au cours des différents échanges, il a été question pour la médiation burkinabè de convaincre ce   mouvement islamiste à  prendre ses distances avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et surtout de renoncer au crime organisé.

En crise depuis le mois de janvier 2012, la partie nord du Mali est à ce jour aux mains de nombreux mouvements islamistes dont Ansar Dine, le MOJAO, Boko Haram, et surtout Aqmi. Et, ces derniers visent à faire de ce territoire désertique un Afghanistan africain où ils régneront en maîtres absolus. Plus loin, depuis quelques temps, ils y ont instauré la Charia, et y soumettent par tous les moyens  toutes les populations de cette région. Une situation suffisamment embarrassante, quand on sait que le Mali a jusqu’ici connu un islam tolérant et modéré. Même le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) qui déclencha les hostilités en janvier dernier, n’a  plus aucune influence dans la région.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 12 octobre dernier une résolution préparant le déploiement d’une force de quelque 3.000 hommes au Mali, soutenue sur le plan logistique par la France et les Etats-Unis, et a donné jusqu’au 26 novembre à la Cédéao pour préciser ses plans.

Cette main tendue d’Ansar Dine apparait donc comme une mise en scène orchestré par Iyad Ag Ghaly (son leader) et l’Algérie, pour dissuader une éventuelle intervention militaire au Nord Mali. Déjà que l’on sait qu’Alger s’est toujours montré très hostile à une opération militaire au Sahel. Aussi, jusqu’ici, l’Algérie garde des liens très solides avec Ansar Dine et notamment Iyad Ag Ghaly son chef. La communauté internationale devrait donc prendre avec beaucoup de méfiance cette petite main tendue des islamistes ! Car au regard du radicalisme qui caractérise ce mouvement, nous les voyons très mal en train d’accepter quitter ce territoire qui leur est totalement acquis…