Andry Rajoelina: Que va-t-il faire?
C’est depuis 2009 que le Madagascar vit au rythme d’une grave crise politique née au lendemain du « coup de force » d’Andry Rajoelina contre Marc Ravalomanana, son prédécesseur. Bien que réfugié en Afrique du Sud, le Président déchu ne cessait de contester la légitimité de son successeur, non sans se considérer comme le seul et vrai Président de la République de Madagascar. Aussi, il a essayé plusieurs fois en vain de retourner sur la grande île.
De son côté, afin de l’écarter complètement du terrain politique, le régime d’Andry Rajoelina a au cours d’un procès très controversé condamner Monsieur Ravalomanana à perpétuité. Et, jusqu’ici, la Communauté de développement des Etats de l’Afrique Australe tentait en vain de trouver une solution à cette crise. Il a donc fallu attendre près de quatre ans, pour qu’un semblant de solution soit trouvé.
En effet, réunis samedi dernier à Dar Es Salaam en Tanzanie, les présidents de la SADC ont réussi à convaincre l’ancien président Marc Ravalomanana à renoncer à une éventuelle candidature aux élections présidentielles de Mai prochain. Ce qu’il refusait jusqu’ici. Car comme plan de sortie de crise, les Etats de l’Afrique Australe avaient proposé qu’aucun des deux protagonistes ne soit candidat à ce scrutin. «Pour sortir de la crise, il faut convaincre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina de ne pas se porter candidats aux prochaines élections générales». Stipule bien un communiqué de la SADC.
Nous comprenons alors que, bien que ce soit une avancée notable, le seul retrait de Ravalomanana ne pourrait pas suffire pour sortir la grande île de l’impasse. Il faut encore que l’actuel président de la transition accepte lui aussi de se retirer. Le président déchu l’a lui-même reconnu : « J’ai pris la décision de ne pas participer à l’élection et j’appelle Andry Rajoelina à faire de même, pour la sécurité de notre peuple » a précisé Marc Ravalomanana.
Andry Rajoelina n’a plus désormais de choix. Car s’il aime bien son peuple, il comprendra qu’il est le seul maintenant à détenir la solution à la crise que connait son pays depuis bientôt quatre longues années. Cher président de la transition, la balle est donc dans votre camp !