Depuis quatre ans, l'Irak fait la une de tous les journaux, d'abord pour la guerre et depuis la fin de celle-ci, pour les attentats qui l'ensanglantent quasi quotidiennement. Mais en dehors de ce chaos médiatique, une violence ordinaire qui semble sortir tout droit d'une autre époque rythme encore la vie, et surtout la mort, de trop nombreux Irakiens.
Il y a un mois, une jeune fille de 17 ans issue de la minorité religieuse des yézidis (minorité qui vit dans le Kurdistan irakien) a été lynchée par une foule en colère pour la seule raison qu'elle était tombée amoureuse d'un musulman.
La nouvelle mode dans ce pays semblant être de filmer les mises à mort sur téléphone portable, les images de ce lynchage sont visibles sur certains sites Internet irakiens. On y voit la jeune fille allongée sur le sol, frappée à coups de pied et de bâtons par des hommes furieux. À la fin, on les voit péniblement soulever un gros bloc de béton qu'ils laisseront tomber avec fureur sur le crâne de la pauvre victime qui éclatera sous le choc.
Sur les différentes vidéos, on voit un groupe de policiers irakiens qui assistent à la scène sans intervenir. Même si ce crime atroce a été condamné par le gouvernement régional du Kurdistan ainsi que par le conseil religieux des yézidis, il semble bien que l'Irak soit retombé en plein Moyen Âge… Et ce, malgré l'intervention du pays le plus puissant et le plus moderne du monde.
Pour ceux qui l'ignoreraient, la communauté des yézidis vénère le feu et le soleil et croit que le diable, s'étant repenti de ses péchés devant Dieu, a été pardonné et est devenu le chef des anges. Les yézidis cherchent à se concilier l'esprit du mal pour l'empêcher de nuire. La figure principale qui caractérise le yézidisme est Malak Tavus, représenté par un paon, qui est l'expression du démon tout en étant le plus puissant et le meilleur des anges.