Le président des États-Unis, Georges W. Bush, avait un grand projet en arrivant à la réunion de l'organisation du traité de l'Atlantique nord, l'OTAN, qui avait lieu à Bucarest en Roumanie : celui d'ouvrir la porte de l'alliance militaire occidentale à deux anciennes républiques soviétiques : la Géorgie et l'Ukraine.

Mais les autres membres de l'OTAN ne l'ont pas suivi dans cette voie, et le projet a été refusé. La personne la plus opposée à cette ouverture était Angela Merkel, la chancelière allemande. Selon elle cette mesure était prématurée si l'on tient compte de la popularité de l'OTAN qui en Ukraine est inférieure à 30 % et du fait que le gouvernement géorgien ne contrôle pas totalité de son territoire qui est secoué par des conflits internes avec des séparatistes.

La promesse a cependant été faite aux deux anciennes républiques soviétiques que leur adhésion serait réétudiée à plus long terme.

La France s'est aussi montrée particulièrement défavorable à l'entrée dans l'OTAN de la Georgie et de l'Ukraine, mais, semble-t-il, parce que Paris ne voulait pas affronter une nouvelle fois Moscou alors que les relations avec le Kremlin sont déjà tendues depuis l'indépendance du Kosovo.. La Russie avait en effet fait savoir, par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Grouchko que l'acceptation de ces deux anciennes républiques soviétiques dans l'Alliance Atlantique Nord serait une "grave erreur stratégique qui aurait les conséquences les plus sérieuses pour la sécurité en Europe ". C'est pour cette raison que l'on préférerait en haut lieu que la crise du Kosovo se soit calmée avant d'examiner la candidature de Kiev et Tbilissi.

Le président Bush qui souhaitait rehausser son prestige en mettant tout son poids dans les négociations a dû se rendre à l'évidence : l'OTAN n'est plus " la chose " des Américains, et la " vieille " Europe a encore son mot à dire.