Les manifestations ne faiblissent pas depuis le scandale du film américain « l’innocence des musulmans ». Elles vont bon train, devenant de plus en plus violentes et gagnent mêmes des villes occidentales. Au passage, elles accentuent la menace terroriste et refroidissent de plus bel les relations entre l’ensemble des pays occidentaux et du monde arabe.

Mais ce que ces manifestations traduisent surtout avec leur cortège d’effets collatéraux, c’est la force d’une religion et son impact dans l’équilibre du monde. L’islam est devenu aujourd’hui pour certaines nations ce que  l’Eglise catholique représentait à l’époque de la Rome antique. Une religion omniprésente et omnipotente qui impose ses visions  jusqu’au sommet de l’état aux dirigeants, oriente l’avenir et influence fortement la jeunesse. Elle déploie avec zèle ses convictions, affiche sans crainte ses objectifs et possède une capacité de mobilisation hors normes.

Les dirigeants islamiques sont d’un grand charisme et les fidèles leur vouent une vénération inconditionnelle. C’est cette capacité qu’elle a démontré une fois de plus encore à la suite de ce film Puant, en arrangant les foules jusqu’aux plus modérés des musulmans. Et même si ailleurs dans le monde les gouvernants sont choqués par l’insulte faite au prophète Mahomet, ils restent surtout médusés face à la puissance de feu d’une religion qui gagne du terrain au fil des années.

Dans cette cacophonie où il devient imprudent de faire confiance à certains régimes arabes qui feignent de lutter contre l’extrémisme religieux alors qu’ils le soutiennent, il se pose la question de savoir ce qu’il faut faire pour apaiser cette partie du monde. Le printemps arabe survenu avec la chute de plusieurs régimes a achevé de repositionner des partis fortement influencés par l’idée d’Allah et convaincus que la charia est le seul remède pour redresser une société qu’ils pensent pourrie. L’islam représente-t-il un réel danger aujourd’hui ? Nous nous voulons tous rassurant en misant sur la stabilité des adeptes dits modérés. Nous nous voulons rassurant en mettant notre confiance dans l’homme, dans sa capacité à discerner le bien et le mal, à s’attacher d’amour pour son semblable, à éprouver le regret et à comprendre l’inopportunité d’une chose qui pourrait nuire. Cependant, force est d’admettre que l’islam a quelque chose qui attire vers l’extrémisme, vers le sang, vers le meurtre sans remord. Certes, toute religion a un penchant pour le fanatisme. C’est même un moyen d’expression et de démonstration de l’existence d’un dieu qu’on ne peut prouver matériellement. Mais le plus effrayant, c’est que si on arrache à l’islam son coté extrémiste, on lui prend d’autant une partie intrinsèque qu’il s’affaibli automatiquement. Toute sa force réside dans sa facilité à tomber dans l’extrémisme. C’est pourquoi à lui tout seul il tient en équilibre le monde en suscitant à la fois des vocations pour et contre lui. L’islam est une puissance à part entière. Il n’est ni trop destructeur ni trop constructeur. Il est juste une puissance qui se maintien grâce à l’équilibre de la terreur.

Quitte au reste du monde à éviter de lui rentrer dedans. Il y va de la paix pour l’humanité