Alors qu’il devra remplacer les 35 millions de compteurs électriques actuels à l’horizon 2018, Linky, le compteur intelligent déployé par ERDF, est la cible de toutes les critiques. Absence d’économie d’énergie et dépenses supplémentaires pour les consommateurs : de nombreuses idées reçues qui sont simplement la démonstration de la timidité française face à ce qui est probablement le début d’une révolution énergétique mondiale.  

 

L’augmentation de la facture des usagers : une légende

 

Annoncé le 28 septembre 2011 par Éric Besson, ministre de l’Énergie du gouvernement Fillon, le projet de déploiement des compteurs électriques intelligents Linky ne fait pas l’unanimité auprès des Français. Ces nombreuses attaques ne correspondent pas à la réalité des faits et ne sont guère surprenantes. Lorsqu’une nouvelle application est imposée par le Gouvernement, il est en effet d’usage de polémiquer à son sujet, même lorsque celle-ci ne présente dans les faits que très peu de désavantages.

 

L’argument principal avancé par les détracteurs de Linky est le prix de son installation pour les consommateurs. Selon une enquête de l’Association UFC Que-Choisir, « Linky va faire disjoncter le portefeuille des consommateurs ». Une idée reçue qui a pourtant fait le tour des rédactions, apparemment peu au fait des décisions d’EDF à ce sujet. La compagnie distributrice d’électricité a en effet précisé qu’elle ne répercuterait pas le prix de l’installation de Linky, ni sur la facture des consommateurs, ni sur le montant de leurs abonnements. Les 4 milliards d’euros dépensés par la société pour équiper 35 millions de clients d’ici à 2018 seront compensés sur le long terme pour EDF qui voit ce déploiement comme un investissement pour le futur.

 

Un outil nécessaire à la transition énergétique

 

Linky pourrait en effet mener à la réalisation de nombreuses économies, pour les consommateurs comme pour EDF. Bien qu’il ne soit pas un système d’économie d’énergie à proprement parler, ce compteur intelligent permettra à ses utilisateurs de mieux contrôler leur consommation en électricité en affichant par exemple plus clairement les heures creuses et les heures pleines ou en indiquant des pics de consommation que le foyer pourra ensuite éviter.

 

Pour EDF, Linky est avant tout un moyen d’intégrer plus facilement les énergies renouvelables au réseau électrique classique. Du fait de leur intermittence, ces dernières ne produisent pas une énergie constante et les smart grids tels que Linky peuvent les intégrer au réseau électrique et s’assurer ainsi des économies d’énergie. Il sera également possible d’équilibrer l’offre et la demande et donc d’éviter les pannes et les pertes d’électricité.

 

Une meilleure gestion de la consommation dans laquelle tout le monde semble gagnant, en particulier l’environnement. La France comme le reste du monde est aujourd’hui dans une situation difficile avec des pics de consommation de plus en plus nombreux et une diminution visible des réserves en énergies fossiles. Les États-Unis, la Chine, l’Inde, l’Afrique, le Canada, les Pays-Bas, l’Italie… Tous les pays se mettent désormais aux smart grids pour tenter de renverser la tendance et de mieux contrôler une consommation en énergie qui croit plus vite que la population mondiale n’augmente. Linky est une des réponses françaises à ce bouleversement. Une solution aux problèmes actuels qu’il ne faudrait pas bouder par simple peur de la nouveauté.