écartée mais toujours présente.

 

Martine Aubry et Ségolène Royal le 29 août à La Rochelle (© AFP Xavier Leoty), document Libération.fr

Des coups elle en a pris, et elle en prendra encore. Toujours debout et plus qu’avant malgré sa mise à l’écart. Silencieuse sauf quand il le faut. Il faut bien montrer que l’on est toujours présent. Elle a bien joué cette «conne» que l’on dit «nulle» comme certains le pensent, mais pas d’autres pour être intégrée dans le trio majeur du PS dont elle nie l’avoir souhaité. Avant on ne parlait que peu d’elle et les médias l’avaient reléguée dans le vent loin derrière Martine, quand à DSK, il est inaccessible. Le trio n’était qu’un duo, c’était vite oublier Ségo qui avait largement gagné sa régionale, la plaçant dans une position incontournable d’autant que DSK n’est en rien certain de s’engager. La primaire ne va pas avec son orgueil, il a déjà payé, une seconde défaite il ne s’en remettrait pas. N’a-t-il pas déclaré dans une interview à l’hebdomadaire Allemand Stern interrogé sur son intention de porter la candidature socialiste à la prochaine présidentielle, «Je vais assurer ma fonction de directeur général du FMI jusqu’à la fin. Et la fin, c’est 2012», la fin de son mandat est au delà de l’élection présidentielle.

Quand à Martine il faudrait qu’elle abandonne son poste de première secrétaire du PS pour une hypothétique élection présidentielle, a-t-elle les possibilités physiques d’une campagne j’en doute, donc le mieux pour elle serait de céder sa place à Ségo. Il y a quelques temps Ségolène Royal s’était déclaré pour un dispositif «gagnant gagnant» c’est à dire partagé pour l’élection présidentielle 2012. C’était bien joué ne pas vouloir se présenter contre DSK et Martine Aubry. D’ailleurs cela avait été salué par Benoît Hamon, et Dieu sait qu’ils n’ont pas la même politique. DSK, le champion, c’est la grosse inconnue et cela doit irriter nombre de socialistes à moins d’un an de la primaire, il faut donc ouvrir, et comme Ségo a quelques possibilités de nuisances, il est préférable de la placer à ses cotés qu’en dehors ayant fait de larges concessions d’unité. De plus cette femme en veut, elle a montre qu’elle tient la route, ce que d’autres ne peuvent se prévaloir, autant d’arguments en sa faveur. Et puis la montée de François Hollande inquiète, il a rajeuni et il en veut. Sa cote serait de 3 % selon un sondage Ifop à paraître dans le journal du dimanche. Martine Aubry et Ségoène Royal seraient au coude à coude, 11 et 10 %. Quand à DSK, il caracole avec 32 %. Quand aux autres Manuel Valls, Arnaud Montebourg seraient à 1 %. En réduisant l’échantillon aux sympathisants du PS l’écart entre Martine et Ségo s’ouvre 17 % et 14 %, pour DSK 41 %, Hollande garde 3 %. Sondage réalisé par téléphone fixe les 25 et 26 novembre sur un échantillon représentatif de la population Française de 969 personnes. Ces chiffres à plus d’un an de la présidentielle ne représentent que la tendance d’aujourd’hui, ce que l’on peut dire avec assurance c’est que, quelque soit celle ou celui qui sera le champion du PS, elle, il, ne fera pas plus de 52 % sauf DSK qui a des sympathisants au centre droit s’il parvient à être élu.

Pour François Hollande, à la droite du PS, Madame Bernadette Chirac ne dit-elle pas du bien de lui, il faut le connaître. Instruit, intelligent, parlant bien, il a tout pour être un redoutable adversaire à Nicolas Sarkozy, mais sa gestion en tant que premier secrétaire du PS le plombe. Les pactes ne valent que pour ceux qui les signent, et éventuellement les respectent. On ne se dit pas qu’on va être candidat parce qu’on aura mené telle ou telle négociation ou compromis. «Une élection présidentielle, c’est une compréhension de son propre pays et une volonté de porter un projet», a insisté François Hollande. Un pacte de non agression tripartite dont serait désigné un postulant serait pour lui un avantage notable sur la primaire socialiste. Il est évident, cette combine entache le jeu d’équité que l’on est endroit d’attendre d’un grand parti. Mais par rapport aux autres UMP….. C’est une avancée démocratique sans précédent en France qu’il faut saluer. Aux États-Unis, une sélection s’effectue aux Conventions républicaine et démocrate et personne n’y trouve à redire. Pour François Hollande, «Je ne pense pas qu’il faille prendre le corps électoral des primaires comme un simple corps électoral de ratification», a-t-il mis en garde. «Il y aura des choix et des personnalités de toutes manières, et donc faut-il encore s’y préparer», a-t-il souligné. «Je ne suis pas là pour me déterminer par rapport à tel ou tel pacte, je suis là pour dire, moi, est-ce que j’ai une place, non pas dans la primaire, mais dans le pays, pour défendre des options et des choix». François Hollande sera difficilement contournable, bien qu’il ne jouisse pas d’une bonne cote à gauche accusé d’avoir fait perdre le PS en 2007.

François Hollande je suis candidat.

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Pour Laurent Fabius si l’on veut gagner il faut une unité. On ne va pas simplement avoir quinze candidats a-t-il déclaré. En répondant à François Hollande, ce n’est pas un arrangement. Pour lui, l’entente entre les DSK et Martine n’est pas un scoop, rappelant qu’au moment où la question de la succession de François Hollande à la tête du PS s’est posée, le président du FMI, la maire de Lille et lui-même s’étaient mis «d’accord pour à la fois propulser Martine Aubry première secrétaire et en même temps, si les choses marchaient, pour qu’il y ait une candidature» socialiste concertée entre les principaux ténors. Aujourd’hui, «Ségolène Royal s’associe à cela, c’est une bonne chose», a-t-il dit, le Nouvel Obs.

Pour Ségolène Royal, aucun pacte pour les primaires du PS. Elle a une seconde fois relativisé l’existence d’un pacte le 27 novembre. Elle assure que les Français pourront choisir librement le candidat du PS en 2012. «Il n’y a aucun pacte pour empêcher les primaires», a ainsi déclaré vendredi 25/11/10 Ségolène Royal sur Europe 1. «Les primaires ont été promises aux Français, qui doivent pouvoir venir choisir le candidat de la gauche donc je ne veux pas qu’il y ait de malentendu», a-t-elle poursuivi. «Les militants socialistes ont voté pour les primaires, il y a déjà un certain nombre de candidats qui devront être également respectés. Je crois que c’est un mouvement démocratique très, très fort qui doit permettre de donner de la crédibilité aux socialistes, crédibilité qui leur permettra demain de faire les réformes démocratiques dont la France a besoin». Y aurait-il de l’eau dans le gaz ? Martine Aubry aurait-elle squeezé Ségolène Royal ?

Royal dément.

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Cette déclaration de Martine Aubry accentue encore plus le problème des primaires que les partisans de Royal et de Hollande trouvent trop tardives. Elles n’auront lieu que dans un an de toutes évidences c’est trop près des élections présidentielles. Arnaud Montebourg le chargé des primaires a remis son papier à Martine «c’est mon testament d’inspirateur des primaires» confiait-il. Le comité qui s’est mis en place mardi 23/11/10 aurait dû être l’être en septembre, on est à l’heure selon Olivier Ferrand,«Notre objectif a toujours été que les équipes de préparation soient en place au 1er janvier 2011». Un permanent aurait été embauché pour travailler exclusivement sur les primaires, et des contacts auraient été fait avec Brice Hortefeux pour leur organisation afin que l’État ne s’oppose pas à la mise en place de l’expérience. Un bureau en janvier sera chargé d’élaborer les règles du vote qui seront transparentes. Pour Dominique Bertinotti proche de Ségolène Royal il faut être vigilant pour qu’elles soient ouvertes. Pour ceux proches de François Hollande, ils craignent que faute de temps, la désignation soit bâclée et conduisent à la ratification d’un favori désigné par les sondages. Ces primaires qui n’ont pas encore commencées font couler déjà beaucoup de paroles et d’encre, tant cette expérience inédite en Europe revêt un aspect de prototype, il ne faudrait pas qu’elles soient un bide c’est à dire peu prisées par les Français pour une fois qu’une action démocratique à la désignation d’un possible présidentiable est tentée.