Souvenez-vous, une jeune femme avait fait irruption dans l’hôtel des journalistes à Tripoli et dénoncé le traitement que lui avaient infligé les gardes de Kadhafi lors d’un barrage dans la capitale.

Sa mère parle d’elle comme d’une héroïne et affirme que les représentants du dictateur lui ont  offert de l’argent et une maison pour changer la version de son histoire.

Aisah Ahmed, habitant à Tobrouk, déclare qu’elle est fière et très heureuse du courage de sa fille, étudiante en droit de 26 ans à Tripoli.

Le porte-parole du régime, Ibrahim Moussa, a annoncé dimanche soir, que la jeune femme était retournée chez sa soeur et son beau-frère, libre. La mère d’Iman indique qu’elle n’a pas pu vérifier cette déclaration.

Les membres de la famille vivant dans l’est libyen où la censure n’existe plus, un opposant au régime, présent aux côtés de Aisha Ahmed, a soutenu sa version en affirmant qu’un fonctionnaire de Kadhafi avait appelé à 3 heures du matin pour lui demander de convaincre sa fille de changer son histoire. La jeune femme a refusé : « plutôt mourir que changer mes mots ». 

Le porte-parole du dictateur, accuse Iman d’être une prostituée et divorcée, le divorce chez les femmes, dans la Libye de Kadhafi, étant encore assimilé à une infamie, semble-t-il…

Ibrahim Moussa prétend que la jeune femme, une mère divorcée, connaissait ses agresseurs et qu’elle était payée pour faire la fête avec des hommes qui l’auraient forcée à boire du Whisky, violée et battue.

Les journalistes ont fait pression sur Ibrahim Moussa pour rencontrer la jeune femme, le porte-parole prétextant le refus de la famille à cause « des contraintes familiales traditionnelles dans les pays islamiques qui empêcheraient d’aborder le sujet du viol ».

Selon l’opposant, « la seule communication que nous avons eue est celle par téléphone à 3 heures du matin ». Il contredit également les affirmations du porte-parole selon lesquelles Iman serait une femme divorcée avec des enfants.

Des manifestations de femmes ont eu lieu à Benghazi en soutien à la jeune femme.

 

Aisha Ahmed garde l’espoir que sa fille peut être encore sauvée « je vais revoir ma fille. Nous forcerons la chute de Kadhafi. France, Obama, l’Amérique, venez sauver ma fille »

L’incident a souligné la difficulté d’obtenir des informations précises dans une ville où les autorités empêchent les journalistes de parler aux Libyens, leur interdisant de quitter leur hôtel sans la présence de gardes de sécurité.

 

La vidéo montrant l’irruption de la jeune femme dans l’hôtel a fait le tour d’internet via Facebook et Twitter.

 

 

 

Source : Washington Post

Photo : SALEM Suhaib / REUTERS