Désormais le doute n’est plus du tout permis, on se joue des Libanais, de tous les Libanais !  Les attentats à la voiture piégée, visant tous azimuts, sont légion : si ce n’est une personnalité ou un fief du 14 Mars, c’est l’inverse, fief ou personnalité du 8 Mars. 

Après l’attentat qui, au centre ville de Beyrouth, a coûté la vie à Mohammad Chattah  et à tant d’autres le 27 décembre, voilà que se reproduit en ce deux janvier 2014 le même scénario à Haret Hreik, banlieue sud de Beyrouth et fief du Hezbollah. Gage de succès, le mode opératoire demeure quasi- invariable générant  à tous les coups, victimes, effroi, chaos ! 

Cette tragédie survient étrangement au lendemain de l’arrestation surmédiatisée de Maged Maged, chef des brigades Abdallah Azzam, branche d’Al Qaëda, revendicateur de l’attentat perpétré à Bir Hassan contre l’ambassade d’Iran le 19 novembre dernier ; une opération manu militari qui avait pour objectif affiché, celui d‘exercer une certaine intimidation sur le Hezbollah pour l’inciter à se désengager du conflit syrien. Sans oublier que le procès du TSL hautement controversé par une frange de la population débute le 16 janvier pour nous exhumer ce funeste 14 février 2005 alors que depuis, tant d‘eau a coulé sous les ponts. 

Et de transitivité en transitivité, les revanches nous fait-on croire, se bousculent et ensanglantent le pays. Dans tous ces attentats à la voiture piégée, la volonté d’orienter les soupçons vers une cible déterminée ne trompe plus et obtient de surcroît l‘adhésion escomptée. Un peu comme le célèbre « Omar m’a tué » ! 

L’ancien ministre des finances, Mohammad Chattah n’a pas échappé à la règle : au lendemain d’un tweet extrêmement désobligeant à l’endroit du Hezbollah et de son allié syrien, il a été la cible de terroristes.  

Et ce n’est plus Mohammad que l’on monte contre Charbel, mais Ali contre Omar et vice versa : derrière ces crimes, il devient évident que se cachent les mêmes auteurs qui toujours au taquet, s’emploient à exploiter avec brio le filon gratifiant de la discorde confessionnelle. 

Sous le choc, les personnalités politiques ont parlé pour une fois d’une même voix « tous les Libanais sont visés, personne n’est à l’abri ». Un appel solennel à l’unité qu’est venu rompre comme à son habitude, cheikh Saad Hariri, mettant sur le compte du  Hezbollah et de son allié voisin la faute des misères qui touchent le Liban. Un refrain qu’il nous ressort systématiquement à chaque deuil de son lieu de résidence inconnu, à l’abri des déconvenues. 

Le Liban aux institutions rouillées qui ne tient plus que sur un fil de rasoir est KO à force de recevoir des coups de massues ; il aurait besoin de politiques à la hauteur de la tâche qui les attend et surtout pas de ces vassaux obnubilés par l’appât du gain, prêts à dépecer sans états d’âme le Liban au profit de leurs suzerains. 

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