Michel Sleiman a carrément attendu la fin de son mandat pour se réveiller soudainement d’un réveil d’une fulgurante intensité, dans l’espoir sans doute de passer l’éponge sur son immobilisme antérieur. Un activisme de dernière minute qui coïncide avec le grâcieux don de trois milliards de dollars du " Royaume frère d’Arabie", destiné à approvisionner l’armée libanaise.
Depuis, le président s’est mis à enfler un peu comme la grenouille à la vue du boeuf, si bien que "la terre entière semble ne peut plus pouvoir le contenir"; il a troqué sa posture à la "flamby" contre celle bien épique, plus appropriée à son statut. Et voilà que de son zénith, le locataire de Baabda s’est pris à rêver de réaliser in extremis " l’exploit de relancer la démocratie au Liban pour en faire un modèle pour tous les pays de la région".
Desormais de son entente implicite avec le Hezbollah, il ne reste plus qu’échanges d’invectives par discours interposés : et du triptyque, armée, peuple, résistance, il a fait son ultime cheval de bataille. C’est dans ce climat délétère que s’est ouvert le délai constitutionnel de l’élection d’un président. D’ailleurs jamais depuis quarante-cinq ans, dit-on, un scrutin présidentiel ne s’est déroulé dans une conjoncture normale ; l’échéance à venir ne risque donc pas de faire exception.
Le cinquième round de la Conférence de dialogue national initiée par le président presque sortant débute aujourd’hui ; cette séance n’a pas fait pas d’émules auprès des participants qui pour la plupart, sceptiques quant au bien-fondé de son déroulement, ont décliné l’invitation. Economie, stratégie de défense, menace terroriste ont été les thèmes débattus en l’absence des parties principales. A croire que l’objectif de cette séance consistait surtout à redorer le blason d’un président en quête d’un tremplin pour un second mandat.
En effet à l’approche de la fin de ses privilèges, le chef de l’Etat ne rate plus la moindre opportunité susceptible de lui accorder la confiance de ceux qu’il s’était mis à dos. Sans doute pour se faire passer comme l’homme de la situation, même s’il répète à l’envi ne pas souhaiter briguer un autre mandat. Fera-t-il le poids face à Michel Aoun, le politique à la versatilité légendaire, (vidéo ci-dessous) chargé de l’épineuse tâche de" désarmer" son allié, le Hezbollah, au profit des Ben Saoud ? C’est entre le marteau et l’enclume que balance le coeur du Liban…
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