"Nous pensons que le gouvernement fait preuve d'un jugement sûr", lut vendredi le porte-parole du Département d'Etat Sean McCormack, se fondant sur la déclaration écrite de la secrétaire d'Etat américaine Condoleeza Rice.
Une pensée pour le moins surprenante ! Car enfin laisser un pays en crise de longs mois durant, sans autre perspective que la répétitive tenue de séances de désignations présidentielles vouées à l'échec, puis provoquer une crise supplémentaire en décrétant la suppression de deux éléments chers à l'opposition, pour enfin jouer le curieux jeu de la repentance en proposant un "plan de sortie de crise" qui qualifierait de "malentendu" cette inopinée décision de démantèlement du réseau de communication du Hezbollah et chargerait l'armée de se prononcer sur la question, cela semble plutôt insensé.
Mais Condoleeza aime un gouvernement du Liban amputé d'une bonne partie de ses membres, et décrié par une bonne partie de la population. Car Condoleeza aime la démocratie. Alors elle dit : "Nous soutiendrons le gouvernement libanais et les citoyens pacifiques du Liban dans cette crise et fournirons le soutien dont ils ont besoin pour braver cet orage". Non merci !
Bien sûr, Madame Rice n'aime pas le Hezbollah : "Soutenus par la Syrie et l'Iran, le Hezbollah et ses alliés tuent et blessent des citoyens innocents et entament l'autorité légitime du gouvernement libanais et des institutions de l'Etat libanais". Tuent et blessent des citoyens innoncents ? Ce n'est pourtant pas ce que semblent décrirent les médias par leurs "deux morts parmi les partisans de l'opposition" et autres "trois tués chez les militants pro-Hariri"…
Les Bushistes ont également éclairci leur champ de vision : "les liens dont nous savons qu'ils existent et continuent entre le Hezbollah et la Syrie commencent à se manifester dans la crise actuelle […] Au début, on ne le voyait pas, mais maintenant si". Sans blague ! Alors comme ça, avant, c'était du bluff ?