L’être humain, toujours avide de conquêtes, cherche depuis toujours à domestiquer la nature, à la dompter pour en tirer profit.

Ce fut le cas jadis, dans le but louable de survivre, de boire et manger.

Ainsi, nos ancêtres cueillirent-ils les fruits de la terre, attrapèrent-ils les bêtes vivant sur terre, dans les airs et dans l’eau. Plus tard, ils utilisèrent la force de l’eau et des vents pour remplacer la force humaine.

 

Puis vint l’époque où l’homme se fit conquérant, non pas pour sa survie ou pour épargner ses propres ressources, mais pour son plaisir ou sa soif de vaincre, voire sa vanité.

Et il se crût invincible.

Et il fit tout et n’importe quoi.

Il prît des risques inconsidérés dans certains cas. Dans d’autres, il mit à mal, inutilement et bêtement, la nature elle-même, ne se souciant guère des êtres humains qui, après lui, hériteraient d’une nature moins riche, moins belle, moins hospitalière.

 

Ces derniers jours, on entendait à la radio ou à la télé : « La montagne a encore tué ce week-end… ». Non, la montagne ne tue pas. C’est l’inconscience de certains qui tue, le sentiment d’invincibilité, le non-respect du caractère sauvage et « naturel » de la nature. La montagne n’y est pour rien. Tous les vrais montagnards, qui connaissent et aiment leur montagne, savent que, dans certaines conditions météorologiques, des avalanches peuvent se produire. Ils évitent alors ces secteurs pendant le temps où le risque est grand.

 

De la même façon, les modifications apportées aux cours d’eau, aux bords de mer, si elles ne tiennent pas compte des « caprices éventuels » de la nature, occasionnent, un jour ou l’autre, une catastrophe.

 

Depuis hier, nombre d’habitants de la moitié nord de la France sont affectés par un épisode de froid et de neige conséquent, de grande ampleur. Les Parisiens étant concernés, on en fait une affaire d’Etat, bien évidemment, et l’on rejette la faute sur tel ou tel gouvernant, élu ou fonctionnaire. Quelle vanité là encore !

De tout temps, il y a eu des aléas climatiques. Le plus sage est de faire avec.

Certes, on en pâtit. La sacro-sainte économie en souffre, notre confort est mis à mal. Et alors ?

 

Il suffit de garder à l’esprit que nous sommes de tous petits êtres de passage sur cette terre, qui vit sa vie. Nous essayons de nous y adapter. Individuellement et collectivement nous essayons de façonner la nature pour en profiter. Tout simplement, n’en abusons pas et acceptons, humblement, que de temps à autre elle nous joue un petit tour…