La campagne officielle n’a duré qu’une semaine, et pourtant depuis des mois, les médias n’ont cessé de nous informer de cette campagne, qui selon eux donc, aurait commencé depuis plus d’un an.
Plus que quelques heures…
Dimanche, le 1er tour marquera le début d’un repos bien mérité pour 8 des 10 candidats à l’élection suprême. Certains, on pense bien évidemment à Philippe Poutou du Nouveau Parti anticapitaliste (N.P.A.), attendent cette baisse de rythme, tant la campagne présidentielle reste un investissement de tous les instants. Car, sans plaindre ces candidats, avouons néanmoins, que tous, sans exception, se sont investis à 100 %, et que cet investissement se fait ressentir tant sur le plan physique que moral.
Pour deux d’entre eux néanmoins, la pause ne sera que de courte durée, puisque dès dimanche soir, la campagne reprendra ses droits. En outre, on n’imagine pas que cette pause (dans la campagne mais aussi dans les sondages) empêche ces candidats, espérant participer au second tour, de nouer des accords secrets pour d’éventuelles alliances.
C’est aussi pour nous, simples spectateurs de ce débat politique, l’occasion de découvrir, à quel point l’ambition personnelle et la volonté du pouvoir (la tentation du pouvoir aurait pu être mal interprétée de la part des lecteurs avertis) asservissent les programmes ambitieux et d’intérêt général. Car, à l’exception de quelques candidats, tous cherchent déjà à préparer l’après élection. On peut se demander si l’U.M.P. a déjà pris des actions dans le capital de la société Demeco, qui va connaître un surcroit d’activité début mai, en tout cas sur la région parisienne.
Mais maintenant, alors que les médias doivent respecter la trêve imposée par le code électoral, les chaines d’information continue traitent en boucle le seul sujet autorisé : l’abstention. On découvre donc, qu’en 1974, les jeunes de 28 se sont plus abstenus que les jeunes de 27 mais un peu moins que les seniors de 29 ans (oui, il est facile de se sentir plus jeune).
…et l’actualité reprendra ses droits…
Car, depuis le lancement de la campagne, les médias semblent oublier, que le monde continue de tourner, et que les élections françaises ne changeront pas grand-chose à cette bien triste réalité. Les tensions internationales au Moyen Orient seront – elles apaisées avec l’élection d’un nouveau président français ? Je ne le pense pas, tout comme je redoute fort, que le prochain occupant de l’Elysée soit incapable de juguler la crise économique, qui frappe principalement l’Europe.
Plutôt que de se pencher sur ces grands problèmes d’actualité, on a droit à des Unes de journaux sur le questionnement sur cette abstention. Certes, le problème est important et se doit d’être traité, mais peut-on ignorer que nous ne sommes pas (ou plus, diront les nostalgiques de l’Ancien Monde, que fut l’Europe, dominé par le pays des Lumières) le centre du Monde.
Mais, nous pouvons aussi nous soulager de savoir, que dans quelques semaines, les Hommes et les Femmes politiques, que nous aurons par notre vote porter aux plus hautes fonctions, pourront enfin reprendre le travail et diriger notre pays, car les ministres, avec le premier d’entre eux en tête, ne peuvent pas gérer les affaires de l’Etat, et multiplier réunions de soutien et meeting politique dans le cadre de cette campagne.
On parle de moralisation de la vie politique. Les différents partis n’auraient ils pas pu décider, que le gouvernement soit dispensé de campagne…N’est-il pas beau de rêver ?