– Regards sur la poésie de la poétesse Nady Kim –

L'univers de la poésie est plein de bonheur, mais aussi et surtout, il est plein de la tristesse. Cette tristesse qui nous touche au fond du cœur, et qui laisse et pousse fort le poète entre nous à voir le monde avec un œil qui est différent aux yeux des autres. C'est pour cela qu'on trouve que des écrivains en général et des poètes en particulier en vivant leur tristesse écrivent de belles oeuvres.

On trouve que quelques écrivains même intitulent l'un de leurs œuvres par « Bonjour tristesse » comme a fait la célèbre écrivaine française Françoise Sagan, et d'autres écrivains l'intitulent par « Ma vie est un long combat » comme a fait la jeune poétesse Nady Kim, où le lecteur trouve que le premier poème de ce recueil est nommé par un titre frappant, lui aussi, qui n'est que « Je sens mal à l'aise dans ma peau ».



Ainsi, le titre de ce recueil de poèmes, et le titre du premier poème, nous prévient que la poétesse va plonger dès le début dans un monde plein de souffrance, de douleur et de tristesse, mais en laissant toujours la fenêtre de l'esprit bien ouverte vers un avenir bien meilleur et plus heureux. On se sent là, par et à travers le mot « combat », qui désigne le fait de la résistance devant tous les malheurs et les maux du monde entier.

Certes, l'écriture vient à l'esprit lorsque l'écrivain sent qu'il est mal à l'aise, lorsqu'il sent que quelque chose lui manque, et qu'il veut la récupérer ou la trouver. Maurice Blanchot dit à propos de cette situation ces lignes : « quelqu'un se met à écrire, déterminé par le désespoir ne peut rien déterminer, (…) et, de même, écrire ne saurait avoir son origine que dans le « vrai » désespoir ». Ce désespoir qui pousse dans un moment le poète à regarder son visage dans un miroir mythique, celui qui lui aide à reconstruire son état d'âme et continuer son chemin avec certitude. Le poète veut aussi se rencontrer avec lui-même. Il veut trouver son être perdu.

C'est vrai que ce stade du miroir, selon l'expression freudienne, est très difficile, mais grâce à la magie de l'écriture, on peut le dépasser avec beaucoup de réussite.

Lisons ces vers, et voyons comment la jeune poétesse Nady Kim a réussi de décrire ce stade.

« Depuis mon adolescence, je me suis toujours sentie mal dans ma peau.
Je n'arrive vraiment pas à m'accepter telle que je suis
Je vois plein d'adolescents qui sont mieux que moi, des fois
J'ai le moral à zéro
Et je pense bien que pour moi, ça a toujours été ainsi. »

Un beau poème qui décrit bien les souffrances de la jeune poétesse, en tant qu'une personne qui veut à tout prix trouver son calme intérieur, son vrai jardin parfumé par de beaux souvenirs, mais en vain.

C'est grâce à la poésie qu'elle a pu au moins, partager ses souffrances, et ses malheurs avec nous, et avec bien sûr d'autres lecteurs, et attendre le jour où elle peut sentir bien dans sa peau.

La jeune poétesse dit à propos de cela, ces beaux vers :

« Le jour où je me sentirai bien dans ma peau.
C'est quand mon corps sera transformé, et mon visage changé.
Mais, je crois que je rêve trop
J'attendrai patiemment si cela va changer. »

Dans un autre poème intitulé « La vie pour moi sera la misère » la poétesse Nady Kim reprend, le thème de la tristesse, en décrivant sa situation difficile dans un monde qui manque d'amour, et qui est plein de malheur :

« Je ne serai plus jamais de bonne humeur
Plus les jours passent, plus je suis déçue
J'ai tellement peur de ce qui va m'arriver dans la vie
Car, un jour, ça va tout me retomber dessus
Que je ne serai plus jamais épanouie. »

Certes, la vie est dure pour elle, et les problèmes l'entourent de tous les côtés, et cela lui pousse, comme le grand poète universel Victor Hugo, à plonger dans ses pensées. C'est pour cela qu'elle a écrit ces vers là, qui sont tirés de son poème intitulé « Je suis perdue dans mes pensées » :

« Je n'arrive plus à me sentir moi-même
Je ne me sens plus vraiment chez moi
Je ressens à chacun et à chacune leurs haines
Je ne me sens plus dans ma famille
Tout le monde dit que je suis renfermée
Que je sois comme ça, c'est ce dont j'ai envie
Ils disent que je ne suis pas motivée
Je vais leur prouver le contraire aussi. »

Oui c'est le bon choix. Car l'envie de changer et d'aller vers l'autre à travers l'écriture et à travers le dialogue vivant, ne mène que vers l'amour et l'amour ne mène, lui aussi, que vers le bonheur souhaité. Voilà la réussite réelle, et voilà le rôle des mots.

Et voilà enfin, un beau recueil de poèmes !

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1- Nady Kim : « Ma vie est un long combat » éd Mille Poètes LLC. Usa 2007.
2- Maurice Blanchot : « L'espace littéraire » éd Gallimard. Paris/France. 1955. Collection Idées.
3- Roland Jaccard : « L'exil intérieur » éd Seuil/Points. Paris/France 1975.

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par Noureddine Mhakkak

Mille Poètes LLC
http://www.mille-poetes.com