Le procès de l'ancien PDG d'Air Lib Jean-Charles Corbet et de six autres prévenus s'est ouvert ce matin devant le tribunal correctionnel de Paris, qui doit statuer sur des malversations présumées ayant conduit la compagnie aérienne à la faillite et au licenciement de 3.200 personnes. Les Antilles avaient été touchées par ce drame.
C'est par le biais de sa holding Holco, que Jean-Charles Corbet, ancien pilote et dirigeant du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d'Air France, avait pris le 27 juillet 2001 les rênes d'AOM-Air Liberté rebaptisé Air Lib quelques mois plus tard.
Air Lib avait été mis en liquidation judiciaire le 17 février 2003 par le tribunal de commerce de Créteil, Une décision qui avait entraîné le licenciement collectif de 3.200 salariés.
La justice reproche à Jean-Charles Corbet de n'avoir consacré qu'une partie des fonds versés (un total d'environ 150 millions d'euros) par l'ancienne maison-mère d'AOM-Air Liberté, Swissair, au redressement de la compagnie alors que d'importants virements, dont le montant global avoisine les 14 millions d'euros, étaient effectués vers diverses sociétés de la holding Holco.
Il est également poursuivi pour s'être servi, à des fins personnelles, de fonds prélevés dans la trésorerie d'Holco, notamment pour s'attribuer une généreuse prime d'arrivée d'environ 8 millions d'euros ou pour acheter un bijou à sa femme d'une valeur de 153.470 euros.
Au cours de l'instruction, conduite par le juge Renaud Van Ruymbeke, l'ex-PDG a toujours nié les faits qui lui étaient reprochés.
Six autres prévenus, dont une personne morale, doivent comparaître dans ce dossier.