Lettres fictives 2/2

Voici la suite de l’échange épistolaire commencé dans l’article Lettres fictives 1/2

Envie de connaitre la suite de l’histoire ? Ne tardons plus…

Ma chère petite Lily,

 

Quel grand plaisir de recevoir enfin de tes nouvelles et d’apprendre que tu avais gardé le souvenir de ces moments que nous avons passés ensemble il y a si longtemps !

 J’ai souvent imaginé que tu m’écrirais, il est vrai. Je l’ai même souhaité très fort tout en sachant que je ne pouvais point me permettre de faire le premier pas, par loyauté envers ta mère.

J’étais triste en réalisant qu’elle avait quitté ce monde sans t’avoir révélé sa vérité. Elle ne pouvait se résoudre à te raconter un début d’histoire dont elle ne connaissait pas la fin. Je suis désolée pour elle et pour toi, car d’après ta lettre, le non-dit semble avoir mis une distance irrévocable entre vous deux.

 

Voici en résumé les événements tels que je les connais :

Cet été-là, ta mère avait fait appel à mon cabinet d’avocats. Elle cherchait à se dépêtrer une bonne fois pour toutes de l’emprise de son passé, si je puis dire.

Une femme disant avoir accouché dans le même hôpital que ta mère, le même jour, soutenait que Florian était son bébé. Tout se serait passé autrement si ta mère n’avait pas été là, ce jour-là à cet endroit-là, cinq ans auparavant. Mais voilà ; c’est arrivé de cette façon là.

Dans l’affaire, tout donnait raison aux plaignants, on n’y pouvait strictement rien et l’on se battait inutilement contre le système. En vérité, il s’agissait d’un couple dangereusement influent qui l’accusait d’avoir enlevé le bébé lorsqu’elle s’est enfuie avec vous en sortant de la maternité.

 

Le jour où tu l’as vue rentrer toute seule à la maison, elle venait de laisser ton frère avec les plaignants victorieux. Elle avait une interdiction formelle de s’en approcher ou d’essayer de prendre contact avec lui, pour le restant de ses jours.

 

Je n’ai jamais pu abandonner mes recherches complètement, mais je devais agir avec beaucoup de précautions pour ne pas nous attirer des ennuis. Donc, je n’ai malheureusement pas beaucoup d’information sur ton frère, sinon qu’il est bel et bien vivant. Si tu le souhaites, je pourrais relancer mes anciens contacts — je fais partie des retraités depuis voilà 2 ans maintenant, eh oui !

En attendant, si tu es partante, retrouvons nous un jour, ma chère Lily! Nous pourrions alors parler de tout cela de vive voix, et surtout de toi, de ta famille, et de ton petit garçon Jules.

Envoie-moi bien vite de tes nouvelles !

 

Je t’embrasse très fort,

Emma

Pour aller plus loin dans la connaissance de l’art épistolaire, voici des extraits choisis: Correspondance – Lettres et extraits choisis Fondation La Poste

Bonne lecture!