Un exemple de correspondance imaginaire, dans le genre épistolaire.

Voici la première des deux lettres, de cet échange épistolaire.

 

Lettre 1

 Chère Emma,

Avant tout, bonjour !

J’imagine que tu seras étonnée de recevoir cette lettre de ma part, après toutes ces années ! À vrai dire, je suis plutôt curieuse : est-ce une surprise pour toi Emma, que je t’écrive ?

Ça fait 19 ans, depuis la dernière fois qu’on s’est vues. C’était un mois d’août et tu restais chez nous. Certains soirs je m’amusais à sauter en musique sur mon lit ; tu rigolais et je me secouais de plus belle. Et lorsque mon petit frère, Florian, tentait de faire de même, on était tous pliés de rire, c’était spectaculaire !

 

La Terre a tourné depuis. Je suis mère d’un petit garçon magnifique de 6 ans, Jules. C’est à lui que revient l’exploit d’avoir déterré dans les affaires de ma mère : une photo et 4 lettres que tu lui as visiblement envoyées dans l’année qui suivit ton séjour parmi nous. En vrai petit Sherlock Holmes, il m’a posé plein de questions : qui tu étais, ce que tu faisais là, qui étaient les autres personnes sur la photo, qu’est-ce que tu avais écrit à qui et pourquoi.

 

J’essayais tant bien que mal de lui reconstituer le fil de l’histoire, mais après chaque lettre que je lisais, je restais de plus en plus perplexe. J’ai maintenant une certitude : celle d’être restée en marge des événements ! C’est comme si je venais juste de réaliser la distance qui m’avait séparée de ma mère jusqu’au jour de sa mort.

 

Quelques semaines après ton départ, un jour de marché ma mère est sortie avec mon petit frère. Elle est revenue seule, le visage pâle et m’a juste dit de ne pas m’en faire. Mon petit frère avait disparu, on allait le retrouver.

Étais-tu au courant de sa disparition ? Tes lettres n’en laissent rien paraître. Je ne comprends pas, pourquoi ma mère aurait-elle omis de t’en parler ?

 

Emma, Emma… Je me laisse emporter par la découverte inattendue de l’amitié qui vous liait ma mère et toi, j’avoue. J’ai beau n’être plus la petite fille insouciante sur la photo, ma résignation devant le silence de ma mère semble s’être soudainement transformée en espoir vis-à-vis de toi. Une étincelle brille maintenant devant moi, et j’ai du mal à retenir ma joie et mon impatience d’avoir de tes nouvelles, d’en savoir plus tout court ! Je serais ravie si tu voulais partager avec moi, ne serait-ce que des bribes de souvenir sur ce qui est arrivé à mon frère, l’attitude de ma mère, le fond de cette affaire…

 

En souvenir des moments de complicité et de rire que nous avons partagé autrefois, je t’envoie ci-joint la photo à l’origine de ce raz d’espoir hallucinant qui s’est emparé de moi.

 

Bien à toi,

Lily

 

Vous voulez connaitre la suite ? Alors lisez la réponse dans la lettre 2.

Bonne lecture !