Jean-François Copé, une ambition revendiquée

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Sur beaucoup de points, Jean-François Copé fait penser à Sarkozy. Son ambition est clairement affichée : son tour, ce sera 2017. Il n’est pas pressé, sa stratégie est très claire. Il faudra grimper sur l’Olympe pas à pas et surtout ne pas faire de mauvais choix.

On voit que tout est calculé pour mener à bien cette conquête du pouvoir.

Comme son maître, il est avocat et comme tout bon avocat, il adapte son raisonnement à la cause qu’il défend. Il n’est nullement besoin d’être convaincu pour plaider.

Il a écrit un livre dans lequel il promet de ne plus utiliser la langue de bois. Il en est pourtant l’un des grands spécialistes.

Il est incontestablement intelligent et s’exprime beaucoup mieux que Sarkozy. Point d’insultes, mais au contraire une langue châtiée et maîtrisée. Maire de Meaux, il a une meilleure connaissance du terrain que le Président. Les quartiers populaires, il connaît !

Comme Sarkozy, il incarne la droite décomplexée, il n’a pas peur de dire qu’il aime l’argent : son salaire de député-maire ne lui suffit pas, il travaille en plus dans un cabinet d’avocats.

Il sait aussi que pour arriver à ses fins, il devra écraser quelques rivaux de son propre camp. Xavier Bertrand, le chouchou du président, n’est pour lui qu’un animateur de colonie de vacances.

On l’a vu ces derniers temps s’attaquer au bastion UMP. C’est peut-être là, une de ses premières erreurs, car à trop afficher ses ambitions, il se fait des ennemis dans sa famille politique. Mais il se dit, à l’approche du remaniement, que si Xavier Bertrand retrouve un portefeuille de ministre après son purgatoire, il y a là une bonne place à prendre en vue de son objectif final. « Pour mener une réflexion comme dans son groupe à l’assemblée ». Tu parles ! Il sait que le chemin de l’Elysée passe pour lui par la présidence de l’UMP, comme ce fut le cas pour Sarkozy.

Surtout, il ménage le président. On l’a vu lors de la polémique sur les Roms, alors que Fillon semblait se démarquer, après avoir longtemps hésité à s’exprimer, il a pris le parti du Président.

Il est partisan du bouclier fiscal alors que beaucoup, même dans son propre camp, aimerait qu’il soit corrigé voire supprimé.

Son argument massue, c’est : « Si vous taxez trop les entreprises, elles vont délocaliser. » et « Si vous faites payer trop d’impôts aux riches, ils vont s’en aller. »

Voilà qui permet de justifier toutes les politiques de droite.

On peut néanmoins se demander si son intérêt ne serait pas que la gauche gagne en 2012, pour arriver comme le sauveur en  2017. Je suis sûr qu’il y a pensé.

Qu’il se méfie malgré tout, car Sarkozy ne l’aime pas et fera tout pour lui mettre des bâtons dans les roues.