Lettre d’un blogueur socialiste à Nicolas Princen

Cher Nicolas Princen,

Ton patron mieux que quiconque a compris le rôle et l’influence que pouvait avoir le web sur l’opinion. je me souviens alors membre – à ma maigre mesure – de la NetSquad (quel nom ridicule !) de Ségolène comment vos sbires arrivaient à la vitesse de la lumière sur nos blogs. Alors que nous baignions dans l’amateurisme le plus total, vous avez alors à l’UMP fait le choix d’utiliser des sociétés commerciales. Pourtant, tu le sais, nous sommes majoritaires en terme de force d’opinion sur le Web. Cela a été constitutif du vote des jeunes en faveur de notre candidate.

Maintenant, ton patron s’inquiète lorsqu’il voit que les personnes âgées quittent leur télévision où il parade sur la chaîne de son pote Martin pour rejoindre cette contrée sauvage qui dénonce les frasques d’un homme tout à fait ordinaire. Le recul de la presse et des médias traditionnels change la donne à très grande vitesse.


Ton boulot va être de repérer et de contre-carrer tous ces faiseurs d’opinion majoritairement de gauche. Sans doute, mettras-tu tout ton savoir technique et notamment ce que tu connais du référencement au service de ton patron. Remarque… tu n’auras pas de mal. Nous baignons dans l’amateurisme le plus total au Parti Socialiste, infoutus que nous sommes de nous entendre sur le fait, tout simplement, de booster nos sites. Tu peux compter sur nous pour dormir tranquille. Nos hiérarques socialistes ne comprennent rien au changement profond des comportements en terme d’information. Ils lisent le Monde.

Evidemment, j’ai bien compris que ton rôle n’était pas de rétablir la censure. Certains ne te prennent même pas au sérieux. Pour le professionnel de l’Internet que je suis, je crois savoir où vous voulez aller et vous avez raison de laisser tous ces pignoufs s’amuser du fait du Prince. C’est vrai qu’ils sont risibles. Mais, si par inadvertance, l’UMP était amené à repasser en 2012, vous pourrez boire à leur santé. A moins que vous ne l’ayez déjà fait !

Tu vois, notre problème chez nous, c’est de ne pas faire confiance à des gens nouveaux qui peuvent parfois sentir les choses. Un responsable de l’insertion me disait récemment que la différence entre la gauche et la droite était que les gens de droite lui faisaient confiance. Ton patron te fait confiance. A la fois, ce qui est vrai est que nous n’avons pas de patron. Juste de petits seigneurs locaux qui obéissent en vassaux à de plus grands petits seigneurs !

Mon cher Nicolas, tu as un très grand avenir devant toi. Souhaite bien le bonjour de ma part à ton patron pour le féliciter.

 

Denis Szalkowski