Comment comprendre qu’un peuple, excédé par les différents plans de rigueur, puisse s’apprêter à élire des dirigeants qui annoncent qu’ils vont lui demander encore plus de sacrifices ?
Masochisme ?, manque de lucidité ?
Déçus par une politique d‘austérité, menée par un parti de gauche, il s’apprête à élire le PP (Parti Populaire).
Je pense que les grands gagnants de ces élections, seront le parti des abstentionnistes et les marchés financiers.
Dans ce cas de figure, le PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) portera une grande responsabilité dans cette défaite.
A force de mener une politique qui n’affirme pas des vrais choix politiques et économiques qui tranchent avec ceux d’une droite conservatrice et ultra libérale, les habitants baissent les bras.
Pire que de porter la droite au pouvoir, il aura renforcé le sentiment que gauche et droite c’est du pareil au même. Que les lois économiques sont intangibles et s’imposent comme une vérité incontestable.
Il aura confirmé que ceux qui dirigent les états, sont les marchés financiers et non les hommes politiques.
Il reste une inconnue ; Quel influence aura le mouvement des indignés de
Leur voix iront t’elles vers la gauche unitaire, vers l’extrême gauche ou vers l’abstention ?
Une nouvelle fois, seul le vote est considéré comme l’unique forme de gouvernance démocratique. Le référendum, la consultation populaire, n’ont jamais été envisagés.
Puisque c’est la seule façon de s’exprimer et d’être entendus, les habitants s’apprêtent à pousser un cri de colère, qui sera peut-être suicidaire !
Je gage que ces élections seront suivies attentivement par le parti socialiste Français.
Quelle influence sur nos prochaines échéances électorale ?
Quelles leçons seront tirées par la gauche Française ?
Ce n’est pas comme chez nous ! Selon les sondages, les Français s’apprêtent à voter pour un parti de gauche qui annonce… qui annonce quoi au fait ? Ah oui, on défait les réformes et en principe on revient à une situation antérieure à la crise… Enfin c’est ce qu’il suggère.
Hé oui, le mensonge fait rêver, alors rêvons !
Et le parti en place a fait quoi ?
Des réductions fiscales délirantes (TVA à 5.5%, Bouclier fiscal, défiscalisation des heures sups…), une série de plans de relance foireux (prêts aux banques sans contrepartie, prime à la casse…).
Alors, forcément, une fois qu’on a vidé les caisses, les caisses sont vides, et on ne peut pas faire les réformes utiles.
Naturellement, le PS ne propose pas assez, ne va pas assez loin.
Pour l’Espagne, je viens de publier un article un peu plus léger que celui-ci.
Oui, la droite vide les caisses en accordant des allégements fiscaux et cadeaux de toutes sortes pour le grand patronat et les spéculateurs. Après elle exige du peuple des efforts, (jours de carence supplémentaires pour les salariés, diminution des allocations familiales, plus de taxes sur des produits alimentaires, diminutions des aides aux associations qui travaillent avec les démunis…
C’est clair que mon choix est de plus de gauche, c’est à dire de justice sociale et non plus de pouvoir pour les puissants! Que sont devenues les valeurs de la république française? Liberté égalité fraternité, ont été remplacées par « cause toujours », «les marchés d’abord » et « chacun pour soi » !
joaq08,
Je me ferais ici l’avocat du diable en disant que vous pensez [b]trop au peuple, et pas assez à l’économie[/b]. Vous donnez ainsi de l’écho aux pseudo-économistes qui vont vous dire qu’il faut être réaliste, et surtout aux éternels imbéciles qui défendent encore cette ânerie notoire qu’est le théorème de Schmidt selon lequel les profits d’aujourd’hui, ré-investis, font les profits de demain qui blablabla après demain.
Le dernier paragraphe de mon dernier article montre l’un des mécanismes que les gouvernements libéraux ont favorisé :
[url]http://www.come4news.com/lespagne-championne-deurope-au-taux-de-chomage-686823#pc_213256[/url]
Ils nous disent qu’il n’y a pas de social sans économie, et cette thèse incomplète est partagée y compris par les chèvres du PS, dont feu DSK, qui, lorsqu’il était dirlo du FMI, nous sortait d’innombrables âneries du style [i] »La libéralisation est inévitable, mais il faut la faire de façon juste et donner un peu au peuple, être solidaire, et blablabla »[/i].
Ils voient l’économie comme un [b]moteur producteur de richesse et le social comme un coût.[/b] Une charge inutile pour les uns, humainement utile pour les autres. Au mieux, ils comprennent qu’une société inégalitaire a vocation à devenir instable. Mais ils ne comprennent pas que le « moteur-économie » en a besoin pour fonctionner.
Je pense au contraire que, si il n’y a pas de social sans économie, il n’y a pas de bonne santé économique sans social. Et on peut le comprendre sans même sortir de l’analyse économique pure et dure -c’est-à-dire sans parler des problèmes de délinquance et autres que pose une économie ultra-libérale.
La crise actuelle n’est pas uniquement le résultat d’un montage financier qui s’est cassé la gueule. Si tel était le cas, un autre montage financier aurait réglé le problème en moins de deux.
La crise actuelle est la faillite de tout un modèle économique : le modèle libéral dans lequel nous vivons.
Entièrement d’accord avec vous Poissonrouge, merci pour cet enrichissement![b][/b]
Le social ne doit pas être un simple paramètre d’ajustement, mais une finalité.
C’est peut-être la différence entre le modèle libéral et un modèle humaniste!
Je m’empresse d’aller lire votre article cher poissonrouge!
Arrrrrrgggg !!!!
Soit je me suis mal exprimé, soit vous m’avez mal compris !
Il y a bien la question annexe de ce qui est la finalité de quoi. Mais ce que je dis, c’est que l’économie ne fonctionne pas sans le social.
Autrement dit,[i] quand bien même la croissance du PIB serait [u]la finalité sans fin[/u][/i], le but ultime, [b]l’égalité sociale serait l’un des moyens les plus efficaces de l’atteindre[/b].
L’une des nombreuses raisons à cela, celle que j’ai exposé dans mon article, c’est que [b]la masse populaire est toujours le client final[/b] de tout projet industriel, soit directement, soit indirectement -vous n’êtes pas client de Cap Gemini, mais vous êtes client de Carrefour, lui même client de Danone, lui même client de Cap Gemini.
La masse populaire est donc toujours le client final.
La viabilité de tout projet industriel dépend donc en grande partie du pouvoir d’achat de la masse populaire.
Si votre pouvoir d’achat baisse, Carrefour vend moins, donc achète moins à Danone qui à son tour gagne moins, et se voit obligée d’acheter moins chez Cap Gemini… Naturellement, toute baisse d’activité se traduit par des destructions d’emplois, soit directes (employés de Carrefour, Danone ou Cap Gemini dans notre exemple), soit indirectes (intérimaires et sous-traitants).
Or, si des emplois sont détruits, le pouvoir d’achat de la masse populaire baisse, donc la consommation baisse… C’est un cercle vicieux -ou vertueux, quand on est bien dirigé.
Vous comprenez donc bien que la consommation est un pivot important de l’économie. Et ce pivot important est en train d’être détruit par les gouvernements Européens qui se mettent, par des moyens plus ou moins directs, à baisser le pouvoir d’achat des plus pauvres, justement celui dont l’impact sur la consommation est le plus direct et le plus fort : si vous me filez 100€, je les mets à la banque parce que là, tout de suite, je n’ai pas de besoin particulier. Filez 100€ à un rmiste, il ira consommer puisque lui, a des besoins immédiats (bouffe, vêtements chauds et non troués…)
[b]L’Espagne …. ses ennuis….et le découragement de sa population qui s’est très peu mobilisée pour se rendre aux urnes….même pas la moitié!
Et la France? Combien iront aux urnes?[/b]
Je vous ai très bien compris et je suis d’accord avec vous sur cette logique économique.
La consommation comme pivot de l’économie !
Nous sommes d’accord, elle ne doit pas être un uniquement un élément du développement économique, mais une question de justice sociale pour garantir un vivre ensemble.
Faute de quoi nous serons dans une perpétuelle course à consommer plus, sans réfléchir au sens pour une société.
Le résultat s’est donc confirmé.
Le peuple espagnol a choisi démocratiquement son bourreau !
Il a choisi la mort rapide à la lente agonie !
Comment ne pas imaginé qu’il a été manipulé ?
Comment ne pas imaginer son désarroi par le manque de confiance dans les politiques pour le sortir de la crise?
[b]La tauromachie est dans leurs veines….[/b]
La mort rapide n’est pas forcément la pire. C’est l’histoire de la Grenouille d’Al Gore plongée dans l’eau bouillante et qui en ressort aussi tôt.
Je dis souvent que quand il y aura 40% de chômage, 6 millions de sans abris et des milliers de cadavres qui pourriront dans les rues, les 60 millions d’imbéciles qui me servent de compatriotes apprendront enfin à se révolter.
Si il n’y a que ça qui peut faire réagir ces légumes, alors il est plus que raisonnable de supposer que le plus tôt sera le mieux, et que le scénario le plus souhaitable est la ré-élection de Nicolas Sarkozy.
Faire en sorte que ça pète. C’est peut-être une solution. Car il n’y a d’après moi que deux scénarios possibles :
1/ Une révolution qui nous fait changer radicalement de système économique. La suite dépend donc de ce qui se construit derrière.
2/ Une lente décadence. Une croissance qui oscille entre -1 et 1%, des salaires qui baissent lentement, des privatisations, la dégradation du service public, le recul des institutions, la lente augmentation du chômage… Un peu comme au Japon.
On se réveillera dans 10 ans, l’école publique, gratuite et obligatoire s’arrêtera à 12 ans, au delà, seuls les 50% les plus riches iront. Puis, les 40%, Puis les 30…
Après une n-ième augmentation -légère- augmentation, le chômage sera à 28%.
Une situation que l’on accepterait pas si elle survenait demain.
Je ne crois pas que ce second scénario soit plus enviable que le premier. Bien sûr, le premier est plus risqué, mais je crois qu’on n’a pas tellement le choix : on n’a pas su défendre nos acquis, maintenant, il va faut les reprendre.
Hélas, c’est le scénario 2 qui me paraît les plus probable.